La Maison blanche et Monique Welter à Cherain : 40 ans d’aide à la jeunesse !

(De gauche à droite: le délégué général aux droits de l'enfant Bernard De Vos, Jean Perleau, le président de la Maison blanche et Monique Welter lors des festivités du 40e anniversaire. Photo Fred Langer)

Cela fait quelques semaines déjà que j’avais le projet d’écrire quelques lignes sur cette remarquable  institution.

Elle a fêté son quarantième anniversaire cette année.  

Qui dira le parcours du combattant des quelques bénévoles de la première heure dont faisait partie Monique Welter, sa directrice, pour créer cette belle ASBL contre vents et marées et la consolider au fil des décennies?

Des décennies marquées par d’importants changements législatifs (l’abaissement de la majorité, les nouvelles règles concernant le mariage, la famille et le divorce, la communautarisation de l’Aide à la jeunesse…)  et les nouvelles formes de famille engendrées par l’évolution de notre société...

Et voici qu’à peine les festivités terminées, Monique, une battante avec un cœur grand comme ça, vient de tirer sa révérence. Sa mort est arrivée d’un coup, bousculant douloureusement sa famille et ses collègues et semant la désolation dans le petit monde de l’Aide à la jeunesse.

Elle était à deux pas de la retraite après « toute une vie à penser aux autres, surtout ceux que notre société sans âme oublie trop souvent : elle a logé les mal-logés, elle a nourri les mal-nourris, elle a accueilli les mal-accueillis, elle a défendu les sans -défense.

Ce message de tolérance active, de non-indifférence, de participation parfois effrénée à toutes sortes de groupes d'action pour rendre notre monde plus humain, plus vivable, nous ne devons jamais l'oublier et dans la mesure de nos forces nous devons l'appliquer et le transmettre à nos enfants. » (Jean Perleau, le président de l'ASBL).

La Maison blanche

C'est un service d’accueil et d’aide éducative créé sous la forme d’une ASBL dans le cadre de l’Aide à la jeunesse. 

Dans une ancienne ferme de Cherain bien aménagée, elle peut accueillir et héberger une quinzaine d'enfants et adolescents de 0 à 18 ans en veillant à leur scolarité et à les faire participer à la vie sociale, culturelle et sportive. L'ambiance y est familiale et chaleureuse avec une bonne place pour le respect de soi-même et des autres.

Elle les accompagne le temps qu’il faut pour favoriser le retour en famille si possible ou leur permettre de vivre aussi autonomes que possible. 

Des objectifs que rappelait souvent Monique qui s’exprimait ainsi, il n’y a pas si longtemps : « Un de mes plus grands bonheurs, c’est de voir qu’un de nos jeunes a réussi. Qu’il a un travail stable, une famille et un foyer. » Et de souligner encore que ces jeunes viennent de milieux familiaux en grande difficulté quelle qu'en soit la cause : drogue, alcool, fragilité psychologique, logement en très mauvais état… tout en ajoutant: « Mais la plupart d’entre eux trouvent un travail et fondent une famille. Ce n’est pas facile tous les jours ! Mais quelle récompense ! On ne se bat pas pour rien ! » 

En quête permanente de moyens financiers, les responsables de la Maison blanche ont créé en 1989 l’ASBL La Passerelle qui a retapé un vieux moulin contigu à la ferme pour en faire un gîte pour touristes et bénéficier ainsi de ressources qui aident les jeunes pendant leurs études et au moment du grand saut vers l’autonomie (location de logements, achat de matériel, etc.), une fois leur majorité atteinte.

Monique occupait une grande place à la Maison blanche. Elle y a imprimé sa marque comme ses prédécesseurs Lucien et Pierre Bilocq. Nul doute que les administrateurs et le personnel en place trouveront les ressources nécessaires pour passer le cap et faire face à de nouveaux défis avec toujours à l’esprit, une démarche  tout à la fois protectionnelle et émancipatrice.

Jacques Gennen, 23 octobre 2014