Le sabbat des macralles, le wallon et le cheval de trait…

(Début du sabbat: les macralles préparent leur chaudron magique...)

A Vielsalm, le 20 juillet 2015, le sabbat des Macralles du Val de Salm nous a donné l’occasion d’apprécier une fois de plus la saveur de notre langue wallonne.

Certes, les touristes de Flandre et d’ailleurs n’ont pas pu saisir tout le piquant des expressions imagées qui ont fleuri tout au long du sabbat. Pour eux, il y avait quand même le plaisir des yeux avec une mise en scène haute en couleurs et en rebondissements.

(les "Neurès bièsses" accueillent le "Neûr Bo")

Paul Bolland, gouverneur honoraire de la Province de Liège, connaît remarquablement bien le wallon liégeois (dont le nôtre est très proche) et aurait apprécié ce sabbat. Que les Macralles saisissent l’une ou l’autre occasion pour l’inviter, si je puis me permettre une telle suggestion ! 

Son fils, Marc Bolland, bourgmestre de Blegny, est également un ardent défenseur du wallon.

Heureusement, nous avons encore chez nous des troupes de théâtre en wallon qui œuvrent à la transmission de notre belle langue régionale, une transmission indispensable, mais insuffisante. Le wallon devrait, pour survivre, susciter bien plus d’intérêt de la part des autorités publiques et de la population, comme le souligne souvent le professeur et linguiste Michel Francard.

Le sabbat, c’est l’occasion de raconter les méfaits de nos macralles au cours de l’année écoulée. Cette année du 60e anniversaire a été aussi l’occasion de rappeler quelques grands événements vécus par les « neurès bièsses » au cours de leur existence.

(Au cours du sabbat, les confrontations entre le champète et le Neûr Bo ont été corsées!) 

Le titre de baron des Frambâches a été décerné à quelques personnalités dont deux Salmiens pour lesquels le wallon n’a pas de secret et qui le pratiquent quotidiennement : Joseph Thomas et Paul Antoine dit Petoine, deux Salmiens que les macralles ont mis à l’honneur en reconnaissance de services rendus et de leur fidèle participation à de multiples animations salmiennes.

 

 (Joseph Thomas et son cheval de trait Schulz, au moment de son intronisation. Joseph a longtemps travaillé comme débardeur avec ses chevaux et, comme d'autres débardeurs, il déplore le manque d'intérêt des communes notamment pour la valorisation du cheval de trait comme outil de travail) 

  
 

Pétoine et le Brass-Band de la Salm dont son épouse et lui sont des piliers depuis de nombreuses années, répondent toujours favorablement aux demandes d'animation musicale. Pétoine est surpris, ici, en pleine action, lors du cortège de la fête des myrtilles, le 21 juillet.

    

 

 

A la fin du sabbat, les macralles ont tenu à rendre hommage à la grande macralle, Pierre Lannoy, déjà présente lors de la création du groupement des macralles du Val de Salm.

Un hommage mérité non pas seulement en raison de l’ancienneté de Pierrot, toujours attentif à la vie culturelle et sociale salmienne mais aussi pour la qualité de son engagement au service des macralles et du folklore local.

(La grande macralle, Pierre (Pierrot) Lannoy)

C'est au Tiennemesse (ou Tienne-Messe) que se tient le sabbat des macralles près du petit pont du même nom aux origines lointaines, évoqué par notre poète wallon, Joseph Docquier. Voici la troisième strophe de son poème "Li ptit pont do Tiennemesse":

"   Asteûre ti rvikes, ti dvins tot fîr

D'èsse à l'oneûr cwand djulèt' vint,

D'èsse, po eune sîze, li monumint

Do Payis d'Sâm èt d'sès sôrcîres!

Dizeû l'clère êwe, tès bleûzès pîres

Ont stou l'pazê di tant d'nos djins."

(In "Rondês è walon sâmî" aux éditions du Musée de la Parole en Ardenne)

Jacques Gennen, 31 juillet 2015

http://www.marcbolland.be/il-faut-utiliser-la-langue-wallonne-et-lenseigner/

http://lachroniqueparlementaire.be/Joseph-Docquier-rondeaux-wallons-musee-de-la-parole-en-Ardenne-Salm