Conseil communal du 20 décembre 2018 (1re partie)

Comme je l'ai souligné dans l'Annonce de Vielsalm lors de la publication de cette première partie de mon compte rendu, la lecture peut en paraître ardue, mais cela reste un bon moyen d’y voir un peu plus clair dans les enjeux de la gestion communale et les points de vue des uns et des autres.

Qu’il me soit permis de présenter aux internautes, lectrices et lecteurs de ce compte rendu ainsi qu’à leurs proches, mes vœux de bonheur et de bonne santé !

Le budget communal 2019

Il y a un budget communal qui comprend un service ordinaire (les dépenses de personnel et de fonctionnement, les transferts et subsides, les charges de la dette et les recettes (taxes, Fonds des communes, aides et redevances diverses…) pour y faire face et un service extraordinaire qui est constitué des dépenses et recettes couvrant les investissements immobiliers et mobiliers.

Dans le langage courant, on évoque un budget ordinaire et un budget extraordinaire.

Au budget ordinaire (exercice 2019 et solde des années antérieures), les recettes s’élèvent à 11.465.526 euros et les dépenses à 11.436.751 euros, avec un boni de 28.775 euros, après un nouveau transfert de 80.000 euros vers le fonds de réserve extraordinaire.

Voici quelques données chiffrées tirées des documents budgétaires et du rapport du premier échevin et échevin des Finances, Thibault Willem.

Les dépenses du budget ordinaire

Elles comprennent :

-   les dépenses de personnel : 4.161.706 euros, soit 37,1 % des dépenses globales;

-   les dépenses de fonctionnement : 2.695.601 euros soit 24 % des dépenses globales ;

-   les subsides, transferts, primes et dotations : 3.130.937 euros , soit 27,9 % des dépenses globales, dont 1.012.700 euros pour le CPAS, 586.611 euros pour la zone de police et 449.385 euros de contribution au financement de la zone unique d’incendie, des dotations en augmentation continue… ;

-  les charges de la dette (en diminution) : 1.235.673 euros soit 11 % des dépenses globales, essentiellement en intérêts et amortissements des emprunts réalisés (emprunts qui figurent au budget extraordinaire) ;

- des interventions pour Idelux, le Syndicat d’initiative, l’Agence de développement local, la Maison du pays de Salm (ex-Archéoscope) et l’ascenseur de la place de Salm : 185.000 euros ;

- des interventions pour les aînés, l’aide médicale urgente, le déficit de la MRS La Bouvière : 170.165 euros. La note de l’échevin prévoit un déficit pour la MRS La Bouvière « qui impacte directement et largement l’intervention de la Commune de Vielsalm ».

Des subsides sont prévus pour les clubs sportifs, les associations culturelles et sociales, les organismes touristiques, la santé, les musées, la bibliothèque, le CMH, etc. De même que des primes, notamment les primes de naissance, les primes pour les langes lavables et diverses primes « énergie ».

Les recettes du budget ordinaire

Elles sont constituées notamment:

-   des taxes communales : 1.325.794 euros dont 707.000 euros pour la gestion des déchets, 113.700 euros de taxe sur la force motrice, 190.000 euros de taxe sur les nuitées (séjour), 152.000 euros de taxe sur les secondes résidences, etc. ;

-   d’autres taxes communales dites additionnelles comme les centimes additionnels au précompte immobilier (2.243.317 euros, sauf mauvaise surprise), la taxe additionnelle à l’impôt des personnes physiques (1.810.371 euros, sous réserve d’une éventuelle correction positive en provenance du ministère des Finances), etc. ;

-   de la part communale dans le Fonds des communes de la Région wallonne : 2.851.542 euros (en augmentation constante) ; 

-   d’autres recettes provenant des services administratifs (délivrance de documents), des campings et de la piscine couverte, du service d’incendie, des ventes de bois (dont la recette est estimée à 500.000 euros, largement inférieure aux années précédentes en raison du problème des bois scolytés), de redevances pour occupation du domaine public via Sofilux (230.000 euros), etc. ;

- de la recette de compensation pour les travailleurs frontaliers (281.337 euros) et de subventions concernant le personnel APE (régime des aides à la promotion de l’emploi pour certains membres du personnel contractuel), etc., etc.

Les dépenses et les recettes du budget extraordinaire (le budget des investissements) 

Le budget extraordinaire est équilibré en recettes et en dépenses à un montant de 12.623.837 euros.

Les recettes sont constituées:

- de subventions (4.050.700 euros) ; 

- d’emprunts (5.315.000 euros) essentiellement consacrés à des projets immobiliers et durables (achats bâtiments, voiries, Ravel, turbine hydroélectrique, hall omnisports…) ;

- 1.336.000 euros provenant d’autres sources de financement comme des emprunts à taux 0 liés à des subventions (plan piscine, PIC), la vente d’une partie du bâtiment des Finances ou encore la participation de la coopérative citoyenne dans le projet de la turbine hydroélectrique ;

- 1.922.137 euros de financement sur fonds propres couvrant notamment des projets non réalisés en 2018 et réinscrits dans le budget 2019 et de nouveaux projets. Ce fonds de réserve a été alimenté par des prélèvements sur les soldes positifs des budgets ordinaires des années précédentes et par le prélèvement de 80.000 euros prévu dans le budget 2019.

Des projets d’investissement tant et plus…

Parmi les projets figurant dans le rapport de l’échevin, on peut notamment retenir la poursuite de la rénovation de bâtiment de l’ancienne caserne (936.000 euros (dont 732.000 euros de subsides), des travaux de rénovation dans les églises, les cimetières, les écoles et autres bâtiments publics, des entretiens et réfections de voiries et de trottoirs, des achats de mobilier urbain ,de matériels et de véhicules, des travaux au camping de Grand-Halleux (rénovation des sanitaires du bloc central et des canalisations de la piscine), le placement de panneaux photovoltaïques sur divers bâtiments communaux, la poursuite de l’instruction du dossier de la traversée de Grand-Halleux (dossier de la Commission locale de développement rural, 3e fiche-projet du plan communal de développement rural dont le Gouvernement wallon vient d’accepter le renouvellement), etc.

(la piscine du terrain de camping de Grand-Halleux fera, elle aussi, l'objet d'importants travaux. Photo SI Vielsalm)

À épingler tout particulièrement : la liaison du Ravel vers Grand-Halleux estimée à 560.000 euros), le remplacement de l’éclairage festif de Noël (55.000 euros), le projet de co-accueil à côté de l’école de Salmchâteau (200.000 euros), l’achat du hall des Doyards et sa rénovation (pour un total de 2.325.000 euros couverts partiellement par 75 % de subsides), la turbine hydroélectrique (1058.000 euros financés par la Région wallonne, la Commune et une participation citoyenne), la poursuite des investissements à la piscine de Vielsalm ((900.000 euros partiellement subsidiés dans le cadre du plan piscine 2014-2020), l’achat du bâtiment des Finances pour 2.000.000 euros (et revente d’une aile à la Mutualité Socialiste du Luxembourg, sous réserve d’autres amateurs), etc., etc.

Pour rappel, les dépenses extraordinaires ne peuvent être que des dépenses d’investissement (en biens immobiliers et mobiliers). 

Comme cela sera rappelé à plusieurs reprises lors des débats, c’est le coût total des projets d’investissement qui doit être inscrit dans les dépenses du budget extraordinaire (et couvert par des recettes équivalentes) même si leur mise en œuvre prendra plusieurs années. Cette façon de faire permet notamment de pouvoir répondre à temps et à heure à des appels à projets et d’entamer la mise en œuvre des dossiers d’investissements ou de la poursuivre.

L’intervention de l’échevin des Finances

« Nouvelle législature, nouvelle majorité, nouveaux projets, nouvelles ambitions, nouveaux moyens ! », c’est ainsi que débute le rapport du nouvel échevin des Finances Thibault Willem qui, après avoir mis à l’honneur son prédécesseur Joseph Remacle pour les services rendus à la Commune et ses précieux conseils, remercie également la directrice générale Anne-Catherine Paquay et la directrice financière Laurence de Colnet ainsi que les employés concernés pour l’aide apportée dans la confection du budget.

La sortie de la Commune du plan de gestion imposé par le CRAC (ce point sera évoqué dans la suite du compte rendu) donne un peu plus de liberté à la Commune dans la gestion de ses investissements.

Thibault Willem : « Ne serait-ce que pour sortir de toutes les procédures liées au plan de gestion, les calculs de balises et de taux divers à respecter, il est évident que sortir du CRAC maintenant est une bonne décision. 

En effet, cela nous permettra de revoir à la hausse nos balises d’emprunts pour financer l’extraordinaire sans pour autant trop aggraver la dette sur laquelle un travail de longue haleine a été effectué les dernières années. 

Bien sûr, l’objectif n’est pas de voguer toutes voiles dehors dès le début de la législature et de faire n’importe quoi. 

Néanmoins, la liste du bourgmestre a été plébiscitée le 14 octobre dernier à la fois pour le bilan des 6 dernières années, mais aussi pour les projets et le programme des 6 années à venir qu’il va falloir honorer… et Dieu sait si ce programme est vaste, ambitieux et certainement semé d’embûches ! »

Et le premier échevin et échevin des Finances de conclure en invoquant l’importance du travail à réaliser qui se traduira prochainement dans la note de politique générale.

Le débat sur le budget

Françoise Caprasse attaque en force: « Il faut qu’on change les habitudes en matière de communication et d’information. En ce qui concerne le budget, certains documents n’ont pas été transmis aux membres du conseil. Si j’en informe la tutelle, la délibération d’aujourd’hui sur le budget sera annulée. 

Voici le modèle de dossier budgétaire d’une commune voisine. Les conseillers reçoivent tout cela dans les délais. Notre droit à l’information n’est pas respecté et cela fait des années que cela dure. 

Qu’on ne me dise pas que le personnel n’a pas le temps, c’est au collège à doter la Commune du personnel nécessaire ! » 

Françoise Caprasse, décidément bien remontée sur les questions de procédure n’en reste pas là : « Plusieurs tableaux sont incomplets. Il y a des années que j’ai envie de le dire, c’est fait à présent. C’est bon pour cette année, mais pas pour les années suivantes ! »

Élie Deblire, sans se démonter : « Avez-vous des interventions sur le fond du dossier ? »

Françoise Caprasse : « J’ai évidemment aussi des interventions sur le fond. Je constate que dans le tableau de synthèse, pièce essentielle d’un budget, le tableau des recettes globales prévoit 1.200.000 euros de recettes ordinaires en moins. C’est assez incompréhensible et dans la note explicative de l’échevin, on ne parle pourtant que d’augmentation. »

Thibault Willem : « Je m’en explique par un autre tableau. »

Françoise Caprasse : « Mais les deux tableaux ne correspondent pas… »

Pour Élie Deblire, il faut avant tout tenir compte du tableau de bord qui est utilisé au quotidien par le collège et les services communaux et ce tableau ne présente pas d’anomalies.

Une cotisation de responsabilisation ?

Françoise Caprasse n’en dénonce pas moins ce trou de 1.200.000 euros dans le tableau de synthèse et elle poursuit : « Je suis déçue par les dépenses relatives au personnel, bien insuffisantes. La seule augmentation que je constate est celle qui est constituée par l’enveloppe réservée au deuxième pilier de pension pour les agents contractuels qui n’est pas encore créé. 

En raison de son absence de politique dynamique du personnel, la Commune devra payer 160.000 euros de cotisation de responsabilisation sur l’exercice 2019 et non 119.000 euros comme l’indique le rapport de l’échevin. Ce sera exponentiel. 

J’ai des prévisions pour Vielsalm. D’ici 2023, on sera à 353.000 euros de cotisation de responsabilisation tout simplement parce qu’on ne nomme pas le personnel et qu’on n'engage que des agents contractuels sous statut APE. Avec ce que l’on paye en cotisation de responsabilisation, on pourrait avoir une politique de nomination et de formation. »

(NDLR La cotisation de responsabilisation est à charge des pouvoirs locaux qui, en raison de leur nombre réduit d’agents statutaires, versent peu ou pas assez de cotisations à l’ORPSS, l’organisme qui paie les pensions des agents statutaires des pouvoirs locaux et dont les charges augmentent sans cesse. Moins une commune a d’agents statutaires, plus la cotisation de responsabilisation versée à l’ORPSS sera élevée)

Françoise Caprasse évoque également le budget extraordinaire à propos duquel elle déplore que les conseillers ne soient pas en possession du tableau de la dette et des emprunts contractés et elle ajoute : « Quels sont les projets dans vos 12 millions de dépenses extraordinaires qui se traduisent vraiment par des charges d’intérêts à l’ordinaire ? »

Thibault Willem corrige les chiffres de Françoise Caprasse quant au montant de la cotisation de responsabilisation à payer en 2019 et la conseillère reconnaît son erreur. Les 160.000 euros sont bien inscrits dans le budget. Il rappelle que les sommes inscrites dans le budget sont celles transmises par la Tutelle wallonne.

Élie Deblire : « On assume les cotisations de responsabilisation et pour le deuxième pilier de pension, on attend les réformes sur lesquelles travaille le Gouvernement wallon tout comme on attend également la réforme relative au programme APE. 

Je rappelle, en ce qui concerne les investissements dont le tableau est annexé au budget, qu’il est important d’inscrire tous les projets ne serait-ce que pour répondre à des appels à projets ou obtenir des subsides. Nous avons des priorités comme les travaux aux piscines, la turbine hydroélectrique, le hall omnisports, le bâtiment des Finances, le programme des travaux, les écoles, etc.

C’est évident qu’il n’y aura pas le moindre emprunt en 2019 pour certains projets. Il est donc difficile de donner des chiffres précis. » 

Et le bourgmestre d’insister encore sur le fait que le total des différentes dépenses d’investissement doit être inscrit dans le budget pour pouvoir introduire des demandes de subsides .

Une somme de 750.000 euros due à Idelux ?

François Rion : « Puis-je vous dire à quel point nous sommes soulagés de pouvoir compter sur des collègues de la minorité qui ont les connaissances techniques voulues. Qu’en est-il des dépenses d’honoraires d’avocats prévus au budget ? Cela concerne notamment le conflit qui oppose la Commune à Idelux à propos d’une somme de 750.000 euros due à l’époque de l’installation de Spanolux. Où en est-on dans la procédure ? »

Élie Deblire : « Cela devait être plaidé en décembre, mais en raison de la maladie du juge, il y a un report dans le courant du premier trimestre 2019. »

L’achat d’un bus communal ?

Stéphanie Heyden interroge Thibault Willem sur certaines dépenses (subside à la l’ASBL Bibliothèque publique, travaux de marquage routier, etc.) et en particulier celles concernant l’achat d’un bus : « Vous prévoyez 200.000 euros à l’extraordinaire pour l’achat d’un bus. Ce bus pourra-t-il être utilisé pour l’enseignement communal ? Qu’en sera-t-il pour les autres réseaux ? Aviez-vous estimé les coûts de personnel et de fonctionnement ? »

Thibault Willem : « Nous devons relancer le marché de services pour le transport des élèves notamment à la piscine et c’est l’occasion de renforcer l’autonomie communale. Il est évident que le bus pourrait également être mis à la disposition d’une commission consultative ou encore du service culturel communal. »

Françoise Caprasse insiste : « Vous ne prévoyez pas de charges de fonctionnement et de personnel à l’ordinaire ! »

Thibault Willem : « Le personnel, nous l’avons déjà. »

Françoise Caprasse et François Rion demandent ce qu’il adviendra du Proxibus.

Élie Deblire : « Nous devons favoriser la mobilité par tous les moyens. Nous avons une convention avec le TEC. Il n’y a pas d’urgence à changer le système actuel. »

À propos de la vente de bois et de l’avenir de nos forêts

(La "cathédrale" formée par quatre fameux douglas dans l'arboretum de Farnières)

François Rion : « Vous avez prévu 500.000 euros de recettes de vente de bois en 2019, une estimation impossible à faire, en réalité. 

Toujours est-il que si les épicéas sont attaqués par des scolytes, c’est aussi à cause de la sécheresse qui est elle-même est causée par le bouleversement climatique que nous connaissons.

C’est ce qui va nous tomber dessus de plus en plus régulièrement dans les années à venir. Les problèmes économiques vont être provoqués par des problèmes écologiques. Si un temps comme nous avons eu cet été se reproduit l’année prochaine et les années suivantes, la situation sera pire. »

Élie Deblire : « Le problème des scolytes a déjà existé notamment en 1976 lorsqu’il y a eu de fortes chaleurs. Les ormes ont d’ailleurs disparu à la suite de problèmes de sécheresse au XIXe siècle. Des problèmes d’insectes et de scolytes, ce n’est pas nouveau ! »

François Rion : « Des forêts d’ormes, il n’y en a pas beaucoup en Ardenne. Ils ont été remplacés il y a longtemps par les épicéas. On a cru que le Douglas pourrait résister lui aussi. Ce sont en réalité toutes les essences qui sont concernées. Le problème, c’est que personne n’a envie d’entrer dans une période où on va ramer pendant des décennies pour trouver de nouvelles essences adaptées à un nouveau climat ! »

Sabbat des macralles et 21 juillet

À l’initiative de Stéphanie Heyden, il est également question du sabbat des Macralles et du 21 juillet.

Élie Deblire confirme qu’un subside spécifique a été demandé par le groupement des Macralles pour financer le sabbat et les festivités du 20 juillet, des activités fort déficitaires. Il précise que l’aide financière de la Commune pourrait permettre de réduire ou supprimer le droit d’entrée demandé pour le 20 juillet.

Stéphanie Heyden évoque également la possibilité de renouveler et étoffer le cortège du 21 juillet. 

Élie Deblire confirme qu’une telle volonté existe au niveau du comité des fêtes, lequel aide déjà des groupements qui souhaitent participer au cortège. En 2019, l’année du 60e anniversaire du jumelage avec Bruyères en Vosges, le comité des fêtes compte bien prendre de nouvelles initiatives. 

François Rion en profite pour apporter sa petite touche écologique en demandant que ne soient plus utilisés des gobelets en plastique jetables. Le bourgmestre rappelle que la Province de Luxembourg dispose de gobelets qui peuvent être mis à la disposition des utilisateurs et qu’il en parlera aux comités organisateurs des festivités des 20 et 21 juillet.

Un programme stratégique transversal ?

Catherine Désert interroge le collège sur la dépense de 15.000 euros prévue pour la réalisation du PST et sur la continuation du Ravel vers Grand-Halleux.

Thibault Willem explique brièvement ce qu’est le PST, le programme stratégique transversal.

(NDLR Comme on peut le lire sur le site de la Wallonie, le PST « est une démarche stratégique évolutive et modulable visant à planifier et prioriser les politiques communales en intégrant un processus d'évaluation. Véritable outil de gouvernance, le PST doit permettre d'anticiper les enjeux, de répondre aux besoins locaux et d'améliorer les relations avec les citoyens. »)

François Rion : « Enfin, avoir une politique qui se tient un peu, c’est essentiel ! »

Thibault Willem indique que pour la réalisation du Ravel vers Grand-Halleux, une partie de la voir ferrée inutilisée lui sera consacrée. Des liaisons vers St-Jacques et Trois-Ponts seront prévues. Il faut aussi franchir un gros rocher qui borde la voie de chemin de fer. Pas évident…

Quels choix pour la gestion du personnel communal ?

Françoise Caprasse a déjà fait allusion à la politique du personnel lors de sa première intervention. Elle revient à la charge et interpelle le bourgmestre : « La charge réelle en matière de personnel diminue sans aucune politique dynamique de votre part. Vous évoquez le plan stratégique communal et des tas de projets, mais avec quel personnel allez-vous le réaliser ? C’est de la poudre aux yeux. »

Élie Deblire : « On ne s’inscrit pas dans une politique d’explosion des frais de personnel qui mettrait en péril la continuité des services. 

Je rappelle également que les dépenses de transfert vont augmenter sans cesse qu’il s’agisse des dépenses pour la zone de police, la zone d’incendie, le CPAS, la MRS La Bouvière ou encore l’aide médicale urgente. Ce sont des dépenses obligatoires. On a bien sûr notre mot à dire, mais nous ne sommes pas les seuls à décider. »

Françoise Caprasse : « Vous détournez mes propos. Il ne s’agit pas de faire exploser les dépenses de personnel, mais de donner à l’administration les moyens de mettre en œuvre vos projets. Votre gestion du personnel doit également se traduire par des initiatives en matière de formation et de nomination. »

Élie Deblire : « Vous savez bien que nous inscrivons tous nos projets à l’extraordinaire pour nous permettre de les lancer quand c’est possible et nous sommes obligés d’agir ainsi. 

Nous essayons de limiter les dépenses du budget ordinaire pour transférer des moyens supplémentaires dans le fonds de réserve extraordinaire et financer ainsi les petites dépenses d’investissement. »

Quelles priorités dans les investissements ?

François Rion : « Depuis quelques années, je suis complètement paumé dans le budget extraordinaire qui est incompréhensible. Finalement, qu’est-ce qu’on va faire ? 

En matière énergétique, les investissements sont bien inscrits, mais il faudra les faire avant qu’il ne soit trop tard. Quelle est la stratégie que vous voulez avoir pour la Commune ? Il faut inciter les gens à installer des citernes d’eau de pluie y compris pour les bâtiments communaux. À la caserne ont fait des rénovations dans tous les sens, mais on ne prévoit pas de citernes d’eau de pluie.

À travers le budget, on devrait pouvoir lire plus clairement quels sont vos objectifs. On se doute bien que le bâtiment des Finances et le hall des Doyards, ce sont de gros problèmes de financement. Mais je m’aperçois par exemple que vous aviez prévu en 2018 25.000 euros pour la recyclerie et qu’il n’y en a plus que 10.000 en 2019. Comment voulez-vous faire entrer la Commune dans une ère de transition ? Rien n’est prévu dans le budget ! »

(Le projet de turbine hydroélectrique en aval du plan d'eau - pardon! - du lac des Doyards suit son parcours du combattant)

Élie Deblire : « Nous avons déjà réalisé de lourds investissements dans le domaine de la transition en matière d’économies d’énergie, de nouvelles technologies pour la piscine de Vielsalm, de nombreux changements de toiture et d’encadrement de fenêtres dans différents bâtiments. 

Pour la recyclerie, nous avons obtenu des subsides pour avancer avec la Croix-Rouge. Nous programmons également des investissements en matière de panneaux photovoltaïques et nous installons des chaudières à pellets. »

Thibault Willem : « Pour la piscine de Vielsalm, une étude a démontré que la cogénération au gaz était la plus adaptée. »

Élie Deblire : « On y est, dans l’ère de transition et nous avons une longueur d’avance sur d’autres communes. »

François Rion : « Cela fait tellement d’années que j’entends de tels propos ! »

Sur une dernière question de François Rion, Élie Deblire précise que l’achat du cercle Saint-Gengoux n’est plus à l’ordre du jour.

Jérôme Derochette : « Quand je vois tous les projets prévus au budget extraordinaire, je me dis qu’il y a certes de bonnes idées, mais je m’interroge sur les projets qu’on va réellement mettre en oeuvre dans les trois années qui viennent. »

Élie Deblire : « Il y a des échéances notamment pour les piscines communales. Pour le hall omnisports, on attend les subsides. Nous avons obtenu 100.000 euros pour entamer le projet Ravel vers Grand-Halleux et on souhaite obtenir davantage. 

On investit chaque année dans les routes, les canalisations, les filets d’eau et les trottoirs. Des cahiers des charges vont vous être présentés.

Pour la piscine de Grand-Halleux, cela ne peut attendre et il faut un investissement rapide dans ses canalisations. Quant au bâtiment des Finances, il faut en finaliser l’expropriation cette année, mais encore faut-il que le Gouvernement fédéral suive. 

On verra quelle est la capacité de décision des ministres en place avant l’installation d’un nouveau gouvernement fédéral. »

Thibault Willem rappelle quant à lui les travaux qui vont être réalisés en 2019 dans les écoles, les églises et les cimetières. Sur question de Françoise Caprasse, il précise que les travaux d’aménagement pour le co-accueil à proximité de l’école de Salmchâteau devraient être réalisés en 2020 au plus tard.

Le maintien à domicile des personnes âgées et la création d’une maison médicale

Catherine Désert évoque la politique de maintien domicile dont il n’est guère question dans les débats jusqu’à présent.

Élie Deblire : « Nous avons une personne à 4/5e temps qui est assistée d’une personne à mi-temps pour accompagner les personnes âgées et leur trouver des solutions pour les maintenir à domicile. Notre action est d’ailleurs appréciée sur le terrain. On utilise tous les services existants. »

Dominique Fabry rappelle les conventions avec les services de soins à domicile comme l’AFL, l’Office d’Aide aux familles Luxembourgeoises.

André Boulangé interroge à nouveau le bourgmestre sur la création d’une maison médicale.

Élie Deblire : « Je viens de rencontrer encore les médecins généralistes. Ils s’inscrivent dans le projet de nouvelle polyclinique et sont ouverts à l’intégration de locaux de médecine générale dans cette dernière, mais les médecins généralistes indiquent qu’ils peuvent encore assumer dans les cinq années à venir. »

André Boulangé qui travaille sur le terrain comme kinésithérapeute n’est pas de cet avis : « Je pense qu’il y aura beaucoup de soucis dans les cinq années à venir. Quant au service de garde, il pose toujours problème. »

Élie Deblire : « Mettez par écrit les critiques et je leur adresserai. »

André Boulangé : « Ce ne sont pas des critiques. Il y a simplement des problèmes et les médecins s’en rendent compte. Pour attirer de jeunes médecins, il faut que les médecins généralistes soient encore là et demandeurs ! »

Élie Deblire : « Vivalia doit agir en respectant les médecins généralistes qui se voient encore là dans six ans. » 

André Boulangé : « Dans quelle forme ? »

François Rion : « Il semble qu’on n’ait pas les mêmes échos que vous de ce que disent les médecins généralistes. Il y a moins de médecins et la population augmente. 

Il y a évidemment les services d’urgence, mais socialement, le contact avec des médecins généralistes confidents et humains, est essentiel. On sait qu’on ne peut pas attendre grand-chose des autres niveaux de pouvoir. Il faut agir au niveau des structures locales. » 

Jacques Gennen : « Monsieur le bourgmestre, je partage les inquiétudes exprimées ici. 

Moi aussi, j’ai des contacts avec des médecins généralistes et, manifestement, les propos tenus en privé ne correspondent pas à votre vision de la situation.

Il ne faut plus attendre le bon vouloir des médecins généralistes. Il faut aller de l’avant et prendre des initiatives. Il y a des aides qui existent au niveau wallon et au niveau de la Province de Luxembourg. La Commune peut également participer financièrement à la création d’une maison médicale. 

C’est vrai que si la nouvelle polyclinique est construite d’ici un an et dispose de locaux pour la médecine générale, on peut encore attendre. Sinon, il faut prendre des initiatives. »

Élie Deblire : « J’attends votre note et je la leur transmettrai de telle sorte qu’ils puissent en débattre. Je rappelle qu’il y a déjà un jeune médecin qui fait un stage. »

André Boulangé : « Et une autre qui abandonne… »

La sécurité routière, encore et toujours…

André Boulangé intervient une dernière fois pour évoquer les travaux à réaliser en matière de sécurité routière. Il fait allusion à la création d’un lotissement à Priesmont et aux craintes des riverains. Il évoque également la sécurité des piétons rue de la Bouvière et les problèmes de sécurité sur l’axe routier RN 89 et il ajoute : « Cela devient intenable ! »

Intervention de Joseph Remacle

Joseph Remacle intervient pour évoquer les provisions financières réalisées pour mettre en œuvre le deuxième pilier de pension pour les agents contractuels de la Commune. Il rappelle que la commune est toujours en attente d’informations précises sur les modalités de mise en œuvre de ce deuxième pilier.

Joseph Remacle : « Lors d’une interview dans un journal bien connu, j’évoquais une forme d’impuissance par rapport aux autorités de tutelle et à leur administration. Effectivement, il y a des trucs qui ne tournent pas rond. Je rappelle également que le Programme Stratégique Transversal dont i la déjà été question, doit être réalisé dans les neuf mois de la nouvelle législature. »

François Rion : « Puisqu’il n’est pas possible d’envisager dans cette commune un vrai chemin de gestion, il faudra bien passer par cet instrument. »

Intervention du bourgmestre sur les forces et les faiblesses de l’action communale

Élie Deblire : « Nous avons des services comme notre bibliothèque publique, notre piscine communale, des services culturels et autres dont nous assumons les coûts et dont profitent les habitants d’autres communes. Il faudra, une fois les investissements réalisés, se tourner vers elles. 

Quand on a une maison de repos et de soins comme La Bouvière, on doit faire le constat que malgré un investissement remarquable, il y a des déficits. Les prix de journée ne sont pas financés par l’INAMI comme ils devraient l’être. Par ailleurs, nous sommes une commune traversée par la RN 89 gérée par le Service Public de Wallonie et empruntée par un charroi important… 

Nous avons aussi des forces comme le fait de retrouver notre capacité d’emprunt en sortant du plan de gestion du Centre Régional d’Aide aux Communes. 

Il nous faudra faire des choix stratégiques pour retrouver des marges de manœuvre. Quant au personnel, il nous faut être prudent car si les dépenses augmentent, nous ne pourrons pas faire marche arrière. Cela étant, nous respectons le personnel et notre responsabilité, c’est effectivement de créer un deuxième pilier de pension en faveur du personnel contractuel pour améliorer sa pension au moment de la retraite. »

(La MRS La Bouvière, une belle réalisation de l'Intercommunale Vivalia avec l'appui de toutes les forces vives salmiennes...)

Dernière intervention de Stéphanie Heyden

Stéphanie Heyden : « Voici un mot de conclusion pour notre groupe Comm’Vous, avant de passer au vote.

Permettez-moi tout d’abord de remercier Françoise Caprasse qui a une fois de plus analysé avec notre groupe ce nouveau budget. Un premier exercice pour certains. Un exercice qui demande du temps. 

Il y a évidemment dans ce budget beaucoup d’éléments intéressants. Nous ne pouvons pas les ignorer. Un regret bien entendu : celui de ne voir aucune évolution significative dans la gestion du personnel. Françoise l’a déjà souligné. Il y a aussi des réponses peu satisfaisantes sur certains points évoqués pendant les débats comme celui de la cotisation de responsabilisation pour ne reprendre que cet exemple…

Nous nous réjouissons particulièrement de l’élaboration prochaine du Programme stratégique transversal qui est en quelque sorte la déclaration de politique générale. Il permettra de faire un constat, un état des lieux et de mettre en lumière les forces et les faiblesses de notre commune. Nous y retrouverons deux volets. Un volet interne « administration générale » un autre volet « développement des politiques ». Une manière pour nous d’y voir beaucoup plus clair dans les objectifs que votre majorité veut atteindre, notamment en matière de gestion du personnel, de transition énergétique, de mobilité surtout…et dans bien d’autres domaines… »

La cheffe de groupe de Comm’Vous poursuit en évoquant le budget extraordinaire «  dont certains projets sont la traduction de votre programme électoral, mais aussi du nôtre. D’autres s’inscrivent dans la continuité de dossiers initiés au cours de ces dernières années. On sait que la concrétisation de certains projets prendra plusieurs années. N’oublions pas la participation citoyenne !

Nous nous réjouissons de voir en particulier inscrit dans le budget extraordinaire l’achat du bâtiment des Finances ou encore la transformation en coaccueil de la maison à côté de l’école de Salmchâteau. Il y a également bien d’autres projets que nous soutiendrons dans la forme…restera de voir la manière dont certains dossiers évolueront…

C’est aussi le premier budget de la nouvelle législature, un premier pour l’échevin des finances et nous pouvons espérer que les suivants rencontreront davantage nos préoccupations. »

Et elle termine en justifiant le vote de son groupe : « Il y a donc pour nous des points positifs et d’autres qui le sont moins : raison suffisante pour justifier que certains de notre groupe ne l’accepteront pas tel quel et voteront l’abstention tandis que d’autres opposeront un vote négatif. »

Au vote sur le budget communal, c’est oui pour la majorité, l’abstention pour Stéphanie Heyden et Jacques Gennen et non pour les trois conseillers écolos ainsi que pour deux conseillers de Comm’Vous, Françoise Caprasse, André Boulangé et Jérôme Derochette.

Jacques Gennen