Les budgets au menu de la séance du Conseil communal du 21 décembre 2015 !

A Vielsalm, dernière séance chargée pour les conseillers communaux qui ont débattu notamment du budget du CPAS et du budget communal. 

Voici la première partie de mon compte-rendu publiée dans l'Annonce de Vielsalm et consacrée aux débats sur le budget communal et notamment sur des thèmes très variés comme les services d’incendie et d’urgence, les recettes, la dette, la santé et la nouvelle MRS, la Maison du Pays de Salm (ex-Archéoscope), un terrain de foot synthétique.  

Budget communal 2016 

(Une bonne information est essentielle au débat démocratique ausi bien dans la salle du conseil communal qu'en-dehors de l'hôtel de ville!)

Comme chaque année, je vous livre tout d’abord quelques données chiffrées.

Au service ordinaire, le budget communal 2016 comporte des recettes d’un montant de 11.060.751 euros et des dépenses d’un montant de 10.935.979 euros. Il dégage un boni de 124.771 euros dont 100.000 euros seront prélevés en faveur du fonds de réserve extraordinaire.

Les dépenses du budget ordinaire 2016

Elles comprennent :

-   les dépenses de personnel : 4.037.612 euros soit 38,30 % des dépenses globales, y compris une contribution exceptionnelle de 205.000 euros en vue d’assurer un complément de pension au personnel contractuel, une contribution annuelle qui sera réduite pour les années suivantes ;

-   les dépenses de fonctionnement : 2.358.325 euros soit 22,30 % des dépenses globales, dont 739.500 euros pour la collecte et le traitement des déchets, une dépense compensée par les recettes de la taxe « déchets » en raison du coût-vérité imposé par la Région wallonne ;

-   les subsides, transferts, primes et dotations : 2.763.649 euros, soit 26,20 % des dépenses globales, dont 950.000 euros pour le CPAS, 488.000 euros pour la zone de police, 419.000 euros de contribution au financement de la zone unique d’incendie, 94.337 euros pour les fabriques d’église et 16.000 euros pour Vie Action Laïque ;

-  les charges de la dette : 1.323.033 euros, soit 12,50 % des dépenses globales, essentiellement en intérêts et amortissements des emprunts réalisés (emprunts qui figurent au budget extraordinaire).

Des subsides sont prévus pour les clubs sportifs, les associations culturelles et sociales, les organismes touristiques, la santé, les musées, la bibliothèque, etc. De même que des primes, notamment les primes de naissance, les primes pour les langes lavables et diverses primes « énergie ».

Les dépenses ordinaires comprennent également des dépenses de santé (déficit de Vivalia et de la MRS St-Gengoux, cotisation spéciale pour l’aide médicale urgente organisée par Vivalia) pour un montant de 170.000 euros.

Les recettes du budget ordinaire 2016

Elles sont constituées notamment:

-   des taxes et redevances communales : 1.354.236 euros, dont 747.000 euros pour la taxe « déchets », 121.696 euros de taxe sur la force motrice, 190.000 euros de taxe sur les nuitées (séjour), 146.000 euros de taxe sur les secondes résidences, etc.

-   d’autres taxes communales dites additionnelles comme les centimes additionnels au précompte immobilier (2.007.050 euros), la taxe additionnelle à l’impôt des personnes physiques (2.093.589 euros), etc.

-   de la part communale dans le Fonds des communes de la Région wallonne : 2.494.868 euros ;

-   d’autres recettes provenant des services administratifs (délivrance de documents), des campings et de la piscine couverte, du service d’incendie, des ventes de bois (dont la recette est estimée à 750.000 euros), de dividendes de Sofilux (190.000 euros), etc.

Les dépenses et les recettes du budget extraordinaire (le budget des investissements) pour 2016

Le budget extraordinaire est équilibré en recettes et en dépenses à un montant de 7.802.855 euros.

Les recettes sont constituées par des subsides (3.735.647 euros), des emprunts (2.335.424 euros) et un prélèvement sur fonds propres via le fonds de réserve extraordinaire pour un montant de 991.093 euros.  D’autres recettes proviennent du Fonds de réserve des investissements communaux et de vente de biens. Il s’agit évidemment de prévisions de recettes et de dépenses qui évolueront en cours d’année.

Pour rappel, les dépenses extraordinaires ne peuvent être que des dépenses d’investissement (en biens immobiliers et mobiliers).

Les dépenses couvrent des investissements déjà programmés ou envisagés et qui concernent les voiries, écoles, églises, autres bâtiments communaux, aménagements routiers, piscine communale, infrastructures sportives et autres, etc. Sans oublier des investissements déjà retenus dans le budget 2015 et non réalisés ou en cours de réalisation et des investissements économiseurs d’énergie.

Rapport du premier échevin et échevin des Finances Joseph Remacle

Joseph Remacle : « Rien de bien neuf sous le soleil, serais-je tenté de dire…Je pourrais même vous renvoyer à mon introduction du budget 2015. 

Si ce n’est justement notre signature de la Convention des Maires et des conséquences qu’elle doit avoir sur notre fonctionnement à travers l’élaboration du plan d’action communal, de l’accent particulier à apporter à ce domaine au lendemain de l’accord de la Conférence de Paris. Notre pierre à l’édifice…Avec des avancées significatives pour la turbine et son exploitation, avec l’installation de panneaux sur les toits communaux, avec l’encouragement aux économies d’énergie par des primes spécifiques, avec l’arrivée du gaz naturel dans une partie du centre de Vielsalm, avec des projets éoliens désormais acceptés en zone forestière…

Si ce n’est, comme vous avez pu le lire dans la presse, un bilan qui s’étoffe d’année en année, malgré toute la complexité du montage et de l’aboutissement des dossiers.

Si ce n’est que nous avons à réussir l’accueil de réfugiés sur notre territoire.

Si ce n’est que notre CPAS va vivre un changement capital avec l’ouverture de la nouvelle maison des aînés de la Bouvière et donc du transfert des activités de notre home de Provedroux, mais aussi avec l’agrandissement des locaux et donc de la capacité de notre crèche, et encore avec la réalisation de logements sociaux sur le site de l’ancienne caserne.

Si ce n’est que le gros dossier d’extension de la zone d’activités de Burtonville se clôture, dans l’espoir d’un renforcement de la filière bois, mais aussi de l’établissement de PME sur ce site. Si ce n’est l’aménagement en pleins travaux spectaculaires de la nouvelle zone d’activités sur l’ex-parade ground de la caserne, en faveur des mêmes PME. Si ce n’est encore la mise en route du prochain gros projet de développement rural, la traversée de Grand-Halleux, soutenu par un groupe de travail motivé de la CLDR.

Si ce n’est la décision de constituer un complément de pension pour les membres contractuels de notre personnel, via ce qu’il est convenu d’appeler une assurance du 2e pilier, par une importante cotisation de rattrapage, et une autre annuelle.

Vous aurez également constaté la réinscription de toute une série de projets déjà inscrits en 2015. À chaque année suffit sa peine ! Ce n’est qu’au terme de cette législature que le bilan global pourra être dressé. Les missions essentielles de notre Commune continuent à être assurées sans modération. Malgré les contraintes extérieures ou les approximations des autres niveaux de pouvoir qui impliquent toujours un difficile équilibre entre un volontarisme partagé par tous et une nécessaire prudence.

On le voit, des objectifs clairs et des engagements précis ! Qui se traduisent dans les chiffres… »

Joseph Remacle commente ensuite quelques aspects significatifs du budget :

- la diminution de 518.166 euros de  la recette de la taxe sur l’impôt des personnes physiques pour l’année 2015 a dû être intégrée dans le tableau de tête du budget 2016 ;

-  l’intervention communale dans le budget du CPAS a augmenté de 151.000 euros (notamment pour faire face à certains coûts liés au transfert du personnel à l’intercommunale Vivalia dans le cadre de l’ouverture de la nouvelle maison de repos) ;

- la recette du fonds de compensation des travailleurs frontaliers a augmenté de 116.000 euros, celle du Fonds des communes de 62.000 euros, celle des centimes additionnels au précompte immobilier de 84.000 euros et celle de la taxe sur l’impôt des personnes physiques de 364.925 euros. Cette dernière recette est à prendre avec des pincettes si on se souvient de la perte pour 2015 et si on garde à l’esprit le peu de transparence et de sérieux de l’État fédéral dans le calcul de cette recette et des transferts qui y sont liés.

Joseph Remacle termine son exposé en soulignant la grande stabilité des dépenses de personnel et de fonctionnement ainsi que la diminution constante de la charge de la dette.

Les débats sur le budget ordinaire

Pierre Bodson : « Myriam Van Esbeen et moi sommes un peu néophytes au sein du conseil communal. Il n’y a guère de nouveautés dans ce budget dont les recettes et les dépenses s’équilibrent plus ou moins harmonieusement. 

Il n’est pas possible évidemment d’augmenter les taxes et impôts tant ils sont déjà très élevés. Je constate que notre commune est très sociale. Elle offre énormément de services. 

Pour le futur, il faudra quand même être prudent car les recettes ne suivront pas toujours et il faudra bien faire des choix. 

Ce budget a de la cohérence et est bien maîtrisé par l’échevin des Finances mais les choix de la majorité ne sont pas tous ceux que nous aurions faits. Myriam et moi voterons contre ce budget. »

Myriam Van Esbeen s’étonne des augmentations annoncées pour les centimes additionnels au précompte immobilier et la taxe à l’impôt des personnes physiques et elle interroge l’échevin des finances sur la pertinence de l’inscription de telles augmentations.

Joseph Remacle : « On a tout simplement inscrit le montant que l’État fédéral nous communique en espérant les recevoir effectivement… Mais ce n’est pas certain !  »

Françoise Caprasse : « Je souhaite intervenir à propos de la politique relative au personnel communal. L’enveloppe globale reste la même si l’on exclut la contribution exceptionnelle pour le complément de pension pour les travailleurs contractuels. Je remarque que la masse salariale globale au niveau de l’administration générale diminue alors qu’il s’agit de services communaux essentiels. »

Joseph Remacle : « La diminution est de 1 %. Il faut savoir qu’il y a un gros salaire en moins pour cause de départ à la retraite et qu’un agent statutaire est en disponibilité pour raisons médicales. Globalement, il n’y a pas de personnel en moins. »

Françoise Caprasse, qui est également la secrétaire de l’ASBL Les P’tits Soleils, service d’accueil de la petite enfance, s’inquiète de la possibilité de créer un coaccueil dans un petit bâtiment situé à côté de l’école communale de Salmchâteau.

Stéphanie Heyden et le bourgmestre lui répondent que plusieurs bâtiments sont susceptibles d’accueillir un service de coaccueil et que le Collège veille à diligenter ce dossier.

François Rion : « C’est hier, dimanche en soirée, que l’on a reçu le rapport de l’échevin. Un peu tard donc. » Il évoque la possibilité de développer les éoliennes en zone forestière ce qui ouvre des perspectives à Vielsalm. Il constate qu’il  n’y a pas de crédit de dépense prévu dans le cadre de l’accueil des réfugiés et interroge le Collège sur l’impact budgétaire de l’accueil des réfugiés à la Baraque de Fraiture.

Joseph Remacle lui répond qu’en ce qui concerne l’accueil des réfugiés,  on ne peut rien prévoir ni en dépenses ni en recettes à l’heure actuelle et Élie Deblire précise que l’accueil des réfugiés engendrera pour la Commune plus de recettes que de dépenses.

François Rion relève un passage du rapport de l’échevin dans lequel il est question de la zone d’activité économique de Burtonville avec l’objectif d’y renforcer la filière bois et il ajoute : « Mais il ne faut pas me provoquer ! Il n’y aura évidemment pas un accueil important de PME sur cette zone ! » 

Le conseiller écolo fait ensuite allusion aux recettes de la taxe à l’impôt des personnes physiques et relève qu’avec la défiscalisation des revenus des personnes physiques voulue par le gouvernement fédéral, les budgets communaux pourraient subir à terme une diminution d’un à deux % de leurs recettes globales. Il ajoute : « Si les budgets communaux subissent une diminution de leurs recettes, les budgets des CPAS par contre vont augmenter.  Les mères isolées, les familles nombreuses et les chômeurs par exemple ne retireront aucun bénéfice de cette défiscalisation ! »

Joseph Remacle : « Je veux bien faire confiance au service d’études d’Écolo mais si les recettes fiscales diminuent, je ne peux pas imaginer qu’il n’y ait pas de compensation. »

Élie Deblire : « Et nous avons la chance d’avoir des perspectives de recettes en plus comme c’est le cas pour le fonds de compensation des frontaliers. »

François Rion passe en revue divers articles budgétaires et ajoute: « Je constate que les intérêts sur comptes courants sont en forte diminution et ne s’élèvent plus qu’à 7000 euros contrairement à une certaine époque où ils se sont élevés à près de 40.000 euros. 7000 euros, c’est encore trop, mais je constate aussi que dans le budget extraordinaire, il y a beaucoup d’interventions sur fonds propres ce qui risque d’augmenter le montant de ces intérêts. Ne pourrait-on pas transformer les interventions sur fonds propres en emprunts ? »

Joseph Remacle : « Le centre régional d’aide aux communes, le CRAC, nous impose une balise d’emprunts à respecter et nous sommes donc obligés d’utiliser les fonds propres pour financer les investissements. »

François Rion : « Évidemment, il y a aussi un certain nombre d’emprunts dont on se passerait bien… ! »

Élie Deblire : « Il y a une autre possibilité pour diminuer la charge de ces intérêts, c’est que la Commune puisse recevoir avec plus de régularité certains subsides et recettes des autorités régionales et fédérales. »

François Rion : « Il est vrai que la maîtrise de la trésorerie coïncide aussi avec l’arrivée de la nouvelle directrice financière qui est très exigeante en matière de recettes et de dépenses. »

Élie Deblire : « C’est vrai, mais si les recettes sont régulières, cela nous aidera aussi ! »

François Rion évoque encore les incertitudes concernant la taxe sur les pylônes GSM, certains honoraires de procédure et le coût de l’éclairage public à propos duquel il attend toujours des explications du Collège. 

À propos du service régional d’incendie et de l’aide médicale urgente

François Rion relève qu’en 2014, les dépenses du groupement régional d’incendie restant à charge de la Commune avant la création de la zone unique d’incendie étaient, selon ses calculs, bien inférieures au subside de la Commune à cette même zone pour 2016.

Il estime que le rapport de l’échevin des Finances aurait dû l’éclairer, mais ce dernier lui rappelle qu’il disposait de tous les éléments d’appréciation.

Pour ce qui est des dépenses du service d’incendie, Élie Deblire estime qu’elles doivent être revues finement en ne perdant pas de vue qu’il y a à l’heure actuelle six pompiers professionnels, ce qui n’était pas le cas en 2014.

François Rion : « Ce que l’on ne peut pas chiffrer, c’est ce que l’on perd en termes de proximité de service. Les ordres viennent de loin et il faut « briber » auprès de la zone unique pour bénéficier de certains services. »

Élie Deblire : « Pour l’essentiel, cette professionnalisation et cette solidarité entre les corps de pompiers et les communes doivent nous apporter beaucoup de sécurité. C’est vrai que sur les questions de détail, certaines procédures sont plus lourdes. Mais au total, on y a gagné. »

En réponse à une dernière intervention de François Rion sur les services de secours,  Élie Deblire précise encore que tant en ce qui concerne l’intervention de l’ambulance des pompiers que celle de l’hélicoptère de Bra-sur-Lienne, ce n’est pas le commandant des pompiers qui prend la décision d’intervention, mais bien le service 112 lui-même.

François Rion passe en revue d’autres articles budgétaires concernant l’intervention en faveur de l’Académie de musique, certaines prestations culturelles (Nele De Corte lui donne les explications voulues), l’absence de crédit pour le mérite sportif (Élie Deblire lui répond que le Collège compte encore l’organiser), le suivi réservé à la mise en oeuvre d’une régie de quartiers (Élie Deblire indique que le dossier est à l’arrêt en l’absence de subsides de la Région wallonne), la cotisation de la Commune à l’AIVE, la renégociation des vieux emprunts relatifs à la production et à la distribution d’eau, le budget de la Commission locale de développement rural, etc., etc. 

Des explications lui sont données.

A propos des dépenses de santé

François Rion souligne l’importance des dépenses concernant Vivalia et la MRS St-Gengoux.

Élie Deblire et Jacques Gennen lui rappellent que la Commune de Vielsalm intervient dans le déficit de la MRS à raison de plusieurs dizaines de milliers d’euros, en fonction du nombre de résidents originaires de la Commune qui y sont admis et qui sont les plus nombreux, faut-il le dire. Élie Deblire précise encore que même avec la nouvelle MR-MRS La Bouvière, il sera compliqué d’être à l’équilibre rapidement.

Dans sa dernière intervention sur le budget ordinaire, François Rion souligne le peu de crédit (2000 euros) réservé pour la prime pour les langes lavables.

Stéphanie Heyden : « Ce n’est plus du tout dans l’air du temps quand on en parle avec les mamans à la crèche ou ailleurs. Il n’y a d’ailleurs eu que deux demandes cette année pour cette prime. » Elle confirme à François Rion que l’info a bien eu lieu via le Salminfo et des folders.

Les débats sur le budget extraordinaire

François Rion relève un crédit pour honoraires concernant l’extension de la maison communale ainsi qu’un crédit de 50.000 euros pour le raccordement au gaz. 

Joseph Remacle indique qu’une possibilité de nouvelle extension de l’hôtel de ville est à l’étude car on y est déjà trop à l’étroit et il précise que l’enveloppe prévue pour le raccordement au gaz sera suffisante pour le cas où on pourrait raccorder la bibliothèque, la maison du parc, la maison de l’emploi et la maison communale. 

François Rion espère que l’Athénée et certains riverains pourront également être raccordés au gaz.

À propos de la Maison du Pays de Salm

Le bâtiment qui l’abrite comprend le parcours et les installations de l’ex-Archéoscope (appelé aujourd’hui Maison du Pays de Salm) ainsi que les bureaux et locaux d’accueil de la Maison du tourisme et du Syndicat d’initiative. Il est également question d’y aménager, dans l’ancien corps de logis, un magasin des produits du terroir.

Dans le budget ordinaire 2016, la Commune a prévu une intervention de 41.000 euros dans le déficit d’exploitation de la Maison du Pays de Salm et, dans le budget extraordinaire, il est prévu d’y investir pour 60.000 euros dans le renouvellement de la sonorisation, ce qui interpelle François Rion : « N’est-ce pas de l’argent gaspillé ? Que faire ? N’y a-t-il déjà pas eu une révision complète du parcours-découverte ? On va réparer des trucs foireux pour 60.000 euros dans un machin qui nous coûte déjà 41.000 euros en déficit annuel ! » 

Élie Deblire : « Ce dossier d’investissement est un vieux dossier que l’on est obligé de prévoir chaque année, dans l’attente du subside. Si on veut poursuivre l’activité, il faut bien tout remettre au goût du jour ! Il n’y a pas eu de révision totale du parcours-découverte, mais simplement l’ajout de l’espace des macralles. »

Jacques Gennen : « On peut se poser la question de l’avenir de la Maison du Pays de Salm sans perdre de vue pour autant l’intérêt qu’elle représente pour la Maison du tourisme en matière d’emploi. En attendant, si on garde cette attraction, c’est pour offrir aux touristes un service de qualité. »

Élie Deblire : « Si on n’intervient plus dans le déficit de la Maison du Pays de Salm, ce sera un emploi en moins et la Maison du tourisme ne pourra plus respecter les heures d’ouverture qui lui sont imposées. On peut revoir le concept et investir, mais il faut de l’argent ! »

À propos d’un terrain de foot synthétique et des enjeux énergétiques

Il est prévu dans le budget extraordinaire un investissement dans un terrain synthétique. Un investissement qui fait bondir François Rion : « Pas possible ! Un hectare de moquette en plastique sur une pelouse à concurrence de 800.000 euros ! »

Élie Deblire : « Il s’agit d’un projet et on souhaite le mettre en œuvre avec une infrastructure adéquate. »

François Rion : « Joseph Remacle a fait référence à la convention des maires et aux objectifs d’économies d’énergie. Il faut donc faire de telles économies. 

On sort de la COP 21, la Conférence sur le climat et il faut agir à présent. Et nous, on va mettre un ha de plastique alors qu’il y a là du gazon… Cela me paraît incohérent au plus haut point. »

Jacques Gennen : « Je comprends les interrogations de François Rion et ce dossier m’interpelle aussi.

Comme l’a dit le bourgmestre, ce dossier est simplement inscrit dans les prévisions budgétaires et on appréciera comment ce dossier va évoluer. Je souhaite en tout cas qu’il revienne devant le conseil communal avec un rapport précis sur les besoins réels des clubs, sur leur politique en faveur des jeunes et sur la manière dont ils géreront ensemble l’utilisation de ce terrain.

Je comprends aussi François Rion lorsqu’il souligne incohérence d’une politique wallonne qui promeut l’installation de terrains de foot synthétiques à l’heure des conclusions de la conférence sur le climat qu’il nous faut mettre en œuvre. 

Mais il faut aussi assumer d’autres incohérences. On défend à Vielsalm et ailleurs des chaudières à pellets dans le même temps où des organisations environnementales dénoncent l’utilisation de pellets produits grâce à des déforestations massives ! »

Élie Deblire : « C’est évident qu’il nous faudra un rapport précis sur l’usage qu’en feront les clubs. »

François Rion : « La notion de besoin est toute relative. On peut même en créer. Comment va-t-on faire ? Les jeunes des différents clubs s’entraînent au même moment. Va-t-on emmener les jeunes de Regné à Vielsalm pour s’y entraîner ? »

Jean Briol et André Boulangé contre-attaquent. Ils rappellent que des terrains synthétiques existent dans beaucoup de communes et que, par exemple, la Commune de Theux dispose de deux terrains de ce type. 

Jean Briol : « Ceux qui ont voulu cela ne sont quand même pas des ignares ! Pour tous les sports, on va vers des terrains adaptés ! Il faut vivre avec son temps et l’époque où on enlevait les vaches et les moutons une demi-heure avant le match, c’est fini ! »

André Boulangé : « Un terrain synthétique, c’est un rêve pour les jeunes car en hiver, on ne sait pas jouer et quand on s’occupe des jeunes sur le plan sportif, ils ne traînent pas n’importe où ... »

Un rêve que ne partage pas vraiment François Rion qui ajoute : « Les jeunes ont aussi besoin de faire autre chose. Vivre avec son temps, c’est se rendre compte qu’il faut arrêter de soutenir l’utilisation de produits lourds à fabriquer et porteurs de déchets. Même sur le plastique, la neige restera. Il faut revenir à une utilisation plus rationnelle des choses. Et on ne fait pas de ski lorsqu’il n’y a pas de neige ni de kayak lorsqu’il n’y a pas d’eau. »

François Rion termine ses interventions sur le budget extraordinaire en demandant des explications sur une dépense couvrant des honoraires d’études pour le site de la Baraque de Fraiture.

« Des dépenses compensées par des recettes équivalentes » précise Joseph Remacle, le bourgmestre ajoutant qu’il s’agit d’une étude portant sur les perspectives de développement du site ADEPS de la Baraque de Fraiture dont on devrait découvrir les analyses et conclusions dans le courant du premier semestre 2016.

(Faut-il un terrain de foot synthétique à Vielsalm? C'est une question qui fera encore débat dans les mois à venir...)

Dernière intervention de Jacques Gennen

Jacques Gennen : «  On peut encore compter sur un beau budget en 2016, bien maîtrisé par l’échevin des Finances et le collège. Mais il y a une grande incertitude, les recettes risquant de diminuer en raison notamment de choix budgétaires du Gouvernement fédéral et de ses décisions contestables qui pèsent sur bon nombre de citoyens et sur les pouvoirs locaux en particulier. La prudence est donc de mise.

Incertitude aussi quand on pense aux probables augmentations de l’intervention communale en faveur de la zone de police, de la zone d’incendie et du CPAS.

La charge relative de la dette diminue, comme elle le fait depuis le début des années 90. Elle était de 25 % en 1992 et a été ramenée à 18 % en 2007 pour s’élever à 12 % aujourd’hui. De même, comme l’a relevé François Rion, la charge d’intérêts du compte courant a considérablement diminué depuis les dernières années de mon mandat de bourgmestre. Il faut évidemment se placer dans les circonstances de l’époque. 

Il y a donc depuis toujours une bonne gestion de la dette et d’année en année, l’état de la trésorerie est toujours meilleur, malgré les versements irréguliers de recettes provenant de la Wallonie et de l'État fédéral. Si les charges d’intérêts diminuent, n’oublions pas que c’est dû aussi à des phénomènes extérieurs comme la diminution importante des taux d’intérêt et à une réduction des investissements spécifiquement communaux en 2013 et en 2014. 

Il faut évidemment être attentif lorsqu’il y a des investissements communaux importants financés pour partie sur fonds propres, les risques pour la trésorerie étant évidemment plus importants dans ce cas. »

Jacques Gennen évoque ensuite la situation de la zone de police et fait référence à un article paru récemment dans la presse dont il apparaît que la zone de police Famenne-Ardenne a subi une diminution de treize membres du personnel d’intervention, ce qui n’est pas sans conséquence sur la capacité des services. Il souhaite qu’une évaluation soit faite en séance du conseil communal.

Dernière intervention du bourgmestre

« C’est vrai qu’il y a des incertitudes. On ne maîtrise pas toutes les recettes fiscales. En ce qui concerne la zone de police, c’est vrai qu’il y a eu une diminution de l’effectif, mais la réorganisation de la zone a permis une meilleure gestion des ressources humaines et on peut garantir une belle présence sur le terrain. Et je n’entends pas dire qu’il y a des manquements au niveau du terrain. 

Les communes privilégient à la fois les services d’intervention et la police des quartiers. Mais Jacques Gennen a raison de dire qu’il faut être attentif. On remplace en tout cas les personnes qui partent à la pension.

En ce qui concerne les investissements, je pense que le collège a prouvé aussi sa grande capacité à aller chercher des subsides. Des projets ont été financés quasiment à 100 % par la Région wallonne. Je pense notamment à la création de la micro-zone d’activité économique et de logements sociaux sur le site de l’ancienne caserne ainsi qu’à la réhabilitation du quartier de Cahay. Et ce sont aussi des investissements qui génèrent de l’activité économique. »

On passe au vote sur le projet de budget. C’est oui pour la majorité et c’est non pour Pierre Bodson, Myriam Van Esbeen et François Rion.

Jacques Gennen