Conseil communal du 3 novembre 2014 (1re partie)

On a eu droit à quelques débats intéressants au cours de cette séance du Conseil communal qui s’est terminée par la prise d’acte de la démission de Raymond Lemaire de son mandat de conseiller communal. C’est par ce point que je vais commencer mon compte rendu dans lequel il sera également question cette semaine et la semaine prochaine, de la vie musicale salmienne, de la gestion des fabriques d’église, de la création d’une garde médicale à Grand-Halleux, etc., etc.

La démission de Raymond Lemaire

Raymond Lemaire a décidé de passer la main. Une fois pour toutes ! On se souvient qu’il avait démissionné une première fois de son mandat de conseiller communal notamment pour faire de la place aux jeunes comme il disait. Il avait repris du service lors des élections communales de 2012 à la demande de ses colistiers.

Élie Deblire, avec une pointe d’émotion et d’humour : « Je ne peux pas cacher mon émotion. Je connais très bien Raymond. Il vit dans la même paroisse que moi ! Nous sommes entrés ensemble au Conseil communal. Nous avons combattu sur les mêmes terres. Ce n’était pas évident pour moi car Raymond avait des scores électoraux importants. C’est quelqu’un qui connaissait bien ses dossiers notamment grâce aux connaissances acquises dans le cadre de son métier. »

Et, s’adressant directement à Raymond, le bourgmestre ajoute : « La gestion publique t’a toujours passionné. Quand j’ai débuté comme bourgmestre, tu étais toujours un échevin de référence et, quand Jean Briol t’a remplacé, tu l’as bien aidé !

Aujourd’hui, tu as de bonnes raisons à invoquer pour quitter le Conseil communal. Ce que j’ai aussi apprécié chez toi, c’est ta disponibilité. Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour la Commune. »

Antoine Becker s’adressant à Raymond Lemaire: « Je t’ai eu de longues années comme échevin lorsque j’étais fontainier. Nous avons passé de chouettes moments ensemble. Je te souhaite bonne route ! »

Antoine Becker évoque encore le gros dossier de la station de déferrisation de Golonfa, un dossier mené à bien lorsque Raymond était échevin, un dossier qu’ils ont porté tous les deux non sans quelques ennuis administratifs ! Il rappelle qu’aujourd’hui encore, des spécialistes de pays africains notamment viennent visiter cette station, sous la houlette de Monsieur Guy Fransolet.

Jacques Gennen : « Si le bourgmestre est ému, que dois-je dire, moi qui ai partagé avec Raymond tant de combats, tant de joies et de peines aussi ?

Faut-il, pour être un bon échevin des travaux, être comme Raymond dessinateur industriel, conducteur de travaux et gestionnaire de chantiers pour le compte de la Région wallonne ? Non, bien sûr et nous avons aujourd’hui un échevin des travaux qui est assureur et qui fait bien son boulot.

Mais il est évident que la formation et l’expérience professionnelle de Raymond nous ont particulièrement bien aidés lorsque j’étais bourgmestre et que je formais avec lui et la directrice générale Anne-Catherine Paquay une fine équipe aidée par Guy Lambert qui était à ce moment le seul employé administratif du service communal des travaux.

Raymond a été au four et au moulin, n’hésitant pas à descendre dans les trous de chantier ou à donner des coups de pelle non pas aux ouvriers communaux mais avec les ouvriers communaux ! Il a analysé des centaines de cahiers des charges et contrôlé l’exécution de nombreux chantiers.

Il a imprimé sa marque dans presque toutes les infrastructures sportives et culturelles de la Commune, les voiries et les bâtiments publics !

Comme l’a souligné le bourgmestre, une grande qualité de Raymond était aussi sa disponibilité. C’était particulièrement le cas dans le cadre de chantiers d’aménagement dans les villages.

Nous n’oublierons jamais, Raymond et moi, le plus important chantier de travaux que la Commune a connu, celui de l’aménagement intérieur de Vielsalm qui nous a obligés à être constamment à l’écoute des riverains et des commerçants et à repenser sans cesse la mobilité intérieure pendant le chantier.

Merci pour tout ce que tu as apporté à nos concitoyens. Tu ne les quittes d’ailleurs pas puisque tu restes actif dans la vie culturelle et sociale salmienne. »

(Raymond Lemaire est toujours l'actif président de l'Ensemble instrumental La Royale Concordia de Salmchâteau!)

François Rion : « Que dire encore après le lyrisme de Jacques Gennen ? Nous avons eu parfois, Raymond et moi, des débats difficiles à propos de certains dossiers notamment de travaux. Cela dit, je veux aussi souligner l’importance de son investissement pour la Commune et l’en remercier ! »

C’est ensuite au tour de Raymond Lemaire de prendre la parole pour évoquer son implication dans des domaines comme le service des travaux, le service des eaux, le service environnement et la gestion des forêts communales.

Il rappelle son souci d’améliorer constamment les conditions de travail des ouvriers et celles des employés en s’impliquant dans des dossiers comme la transformation des ateliers communaux et l’agrandissement de l’hôtel de ville.

Raymond Lemaire manifeste toute sa reconnaissance aux trois bourgmestres avec lesquels il a eu l’occasion de collaborer, Marcel Remacle, Jacques Gennen et Élie Deblire ainsi que les conseillers communaux dont il souligne l’importance du mandat.

Et il conclut sa dernière intervention comme conseiller communal : « Un merci tout particulier à la directrice générale Anne-Catherine Paquay ! J’ai également eu la chance de travailler avec deux autres secrétaires communaux Yvette Paquay, la maman d’Anne-Catherine et Michel Cornet.

Je ne peux terminer sans avoir une bonne pensée pour Jean Gilson dont la santé ne lui permet pas de me remplacer et je souhaite bonne chance à André Boulangé qui va devenir conseiller communal. »

Et la séance s’est terminée par le verre de l’amitié offert par Raymond.

CPAS : modifications budgétaires

En cours d’année, il faut ajuster les budgets du CPAS et de la Commune car les montants de recettes et de dépenses retenus pour dresser les budgets ne correspondent pas toujours aux recettes et dépenses réelles.

Mais qu’on se rassure ! Pas de grosses surprises, confirme le président du CPAS Philippe Gérardy. Il s’agit de petits ajustements pour permettre au CPAS de faire face à diverses dépenses. L’intervention communale est inchangée.

Le budget ordinaire est équilibré en recettes et dépenses à un montant de 4.631.305 euros.

Au vote, c’est l’unanimité pour approuver les modifications budgétaires.

Budget communal : modifications budgétaires et mini-débat sur la vie culturelle et musicale salmienne

Avec ces modifications budgétaires, les recettes du budget ordinaire s’élèvent à 10.649.314 euros et les dépenses à 10.605.319 euros, ce qui se traduit par un boni de 43.994 euros.

Au budget extraordinaire, le budget des investissements, les recettes et les dépenses sont équilibrées à un montant de 10.553.237 euros.

Ici aussi, les modifications sont peu importantes et ne bouleversent pas l’économie du budget, ce que souligne l’échevin des finances Joseph Remacle pour lequel “il s’agit de modifications cosmétiques sans bouleversement fondamental”.

Joseph Remacle passe ensuite en revue les modifications apportées à divers articles budgétaires de dépenses et de recettes et donne à Antoine Becker des informations à propos des dépenses de fourniture d’eau à la piscine.

À propos de l’intervention communale en faveur de l’Académie de musique…

Certaines modifications provoqueront quelques échanges de vues intéressants. C’est le cas notamment d’une dépense supplémentaire de près de 31.000 euros à la suite de l’envoi par l’Académie de musique de Malmedy de ses comptes pour les années 2010 à 2013.

François Rion : “Assez salée, l’intervention pour l’Académie de musique ! On se demande si l’Académie de musique a encore besoin de l’intervention communale quand on voit qu’elle nous envoie seulement maintenant une facture de 2010 ! Qu’en sera-t-il pour 2015 ? Sans mettre en doute la nécessité de l’objet culturel de l’Académie, on doit montrer le gros doigt à ses responsables !

Élie Deblire rappelle que l’intervention communale ne constitue pas un subside mais résulte d’une convention de collaboration conclue il y a longtemps déjà entre l’Académie et la Commune.

Joseph Remacle : “C’est vrai que l’Académie a procédé à une importante régularisation et que ses responsables ont décidé de prendre le taureau par les cornes.
Leur dossier est bien complet avec la liste complète des dépenses concernant les cours donnés dans notre Commune, comme les périodes d’enseignement et les frais administratifs. On a convenu de modalités d’échelonnement pour le versement des sommes dues par la Commune.”

(Des élèves de l'Académie de musique en concert lors du salon des associations)

Jacques Gennen : “Ce n’est évidemment pas une situation normale. Il y a eu des difficultés administratives qui sont heureusement en voie de règlement.

Les comptes sont bons et correspondent à des dépenses bien réelles pour des heures d’enseignement musical au profit de nos jeunes musiciens. C’est le plus important.
Et il faut d’autant plus aider l’Académie de musique que l’enveloppe budgétaire que consacre la Communauté française aux académies de musique n’évolue guère depuis des années !

À propos des concerts place de Salm…

François Rion : “l’ASBL Via Musica bénéficie d’une subvention de 3000 euros. C’est le double de ce que reçoivent presque toutes les autres associations culturelles salmiennes de grande notoriété. C’est étonnant d’autant plus que son activité n’est pas très connue et qu’elle ne mobilise pas beaucoup de public !

Élie Deblire se dit déçu de l’intervention de François Rion et ajoute : “Le programme proposé par l’ASBL cette année était remarquable avec des artistes et professeurs de renom tant à Farnières dans le cadre du Festival des musiques et instruments rares et du Stage international de musique que place de Salm lors du week-end des 9 et 10 août.

Les concerts place de Salm permettent de faire prendre conscience aux Salmiens et aux touristes des concerts organisés à Farnières pour la 14e année consécutive. Je rappelle que nous avons bénéficié d’un sponsoring de 1000 euros.

Il faut montrer qu’il y a des choses qui se passent à Vielsalm comme les concerts du Brass-Band les mercredis d’été sans oublier les concerts sur le pavillon du plan d’eau. On essaye aussi d’avoir un lien avec l’Académie et d’associer nos jeunes talents à ces concerts.

(Jacques et Sarah Dupriez lors d'un concert place de Salm)

François Rion : “Dans le passé, il y a eu plusieurs tentatives d’organiser d’autres types de concerts qui n’ont pas eu autant d’appuis. Certaines initiatives ne sont pas assez soutenues. Je suis quand même surpris qu’il y ait une intervention aussi importante pour Via Musica.

Élie Deblire : “Nous n’avons jamais fermé la porte ! Je rappelle que c’est un peu différent pour d’autres concerts qui peuvent bénéficier d’entrées payantes ce qui n’est pas le cas pour les concerts place de Salm et pour certains concerts à Farnières. La Commune s’investit aussi dans Kadriculture.”

Jacques Gennen : “On parle beaucoup de réduction des subsides pour la culture au niveau fédéral et même au niveau de la Communauté française. Heureusement qu’à Vielsalm, on n’en est pas encore là !

Il faut défendre la culture même et surtout en temps de crise. On ne refuse aucune demande et on soutient, le bourgmestre et moi, bien d’autres initiatives, dans la discrétion, en intervenant auprès des pouvoirs subsidiants pour décrocher des subsides.

L’Académie de musique organise déjà des concerts gratuits pour mettre en valeur ses jeunes talents mais l’idée du Bourgmestre de les impliquer dans les concerts gratuits place de Salm est géniale. Il faut le faire !

À propos de Kadriculture…

François Rion : “Jacques Gennen a raison de souligner qu’il y a une vie musicale importante à Vielsalm avec notamment de beaux groupes vocaux.

À vous entendre, on voudrait rivaliser avec des communes qui organisent de grands festivals !
Et Kadriculture ? Elle n’a pas l’air très investie dans notre Commune et je n’y trouve pas la même mobilisation que la vôtre. Ses interventions en faveur de la vie musicale se font un peu au petit bonheur la chance. Kadriculture doit trouver des moyens plus efficaces pour faire connaître ses activités !

Une vision des choses que ne partage pas Nele De Corte, présidente de Kadriculture qui, pour rappel, est une ASBL culturelle qui associe les communes de Vielsalm, Lierneux et Stoumont.

Nele de Corte : “C’est bien aussi de soutenir la diversité et de permettre à un maximum de personnes de participer à de petits concerts pour un coût limité ! Kadriculture est bien présente sur le Web et sur les réseaux sociaux.”

Élie Deblire : “Vielsalm est la commune qui s’implique le plus dans Kadriculture. On ne peut pas tout porter si les autres communes ne suivent pas. La Commune ne peut pas faire plus que ce qu’elle fait !

On passe ensuite au vote sur les modifications budgétaires : c’est oui pour la majorité et c’est non pour les quatre conseillers de la minorité.

Jacques Gennen