Conseil communal du 2 octobre 2017

Voici mon compte-rendu, tel qu'il a été publié dans notre hebdomadaire L'Annonce de Vielsalm.

Les débats (moins vifs que ceux qui ont marqué la séance du 28 août 2017) ont essentiellement porté sur l’aide apportée par l’ADL au commerce local et au développement touristique de la Commune, un point de l’ordre du jour dans lequel le dossier « Spanolux » s’est invité une nouvelle fois à l’occasion de l’examen du compte annuel de l’ADL…

Rapport d’activité, plan d’entreprise, compte annuel et budget de l’Agence de développement local

L’Agence de Développement Local (l’ADL) de Vielsalm est gérée sous la forme d’une régie communale autonome par un conseil d'administration et un bureau exécutif présidés par le bourgmestre. La dynamique petite équipe de l’ADL est actuellement composée de Nathalie Delacollette, Claire Dethier et Sarah Gathelier.

L’ADL a pour objet social de promouvoir le développement durable à l’échelon local et le bien-être des habitants, en soutenant le commerce et les producteurs locaux, en développant les circuits courts, en assurant la valorisation des spécificités agricoles et forestières de la Commune et en amplifiant son potentiel touristique.

Ce vaste programme se traduit évidemment par des actions concrètes, souvent en partenariat avec d’autres intervenants, telles que des séances d’information et de formation pour les commerçants et indépendants (sur la monnaie citoyenne, la transmission d’entreprise, l’utilisation de Facebook et de l’E-commerce, la gestion des déchets…), la recherche de marchands pour le marché du jeudi, la prime et l’aide à l’installation de nouveaux commerces,  l’étude d’un projet d’atelier partagé dans l’ancienne boucherie Léonard (en collaboration avec l’ASBL Les Hautes Ardennes), la participation au projet Interreg « Terres de schiste », etc., etc.

Le programme Mobijob  est également porté par l’ADL avec la collaboration du CPAS, du FOREM et de l’Institut d’enseignement de promotion sociale de la Communauté française (Rencheux) et fait partie du plan de cohésion sociale de la Commune. Il a bénéficié jusqu’à présent à près d’une vingtaine de personnes.

Pour rappel, il s’agit, d’une part, de mettre à la disposition des demandeurs d’emploi et jeunes travailleurs une voiture pour leur permettre de faire leurs premiers déplacements dans le cadre d’un projet professionnel et, d’autre part, d’apporter une aide en vue de l’obtention du permis de conduire (théorique et pratique) pour des personnes aidées par le CPAS.

L’ADL aide des promoteurs d’événements salmiens comme la fête du lac, le marché de Noël, la braderie, le marché de Farnières, le petit marché du mardi place de Bruyères-en-Vosges, la journée du client, les activités organisées dans le cadre de Vielsalm, commune du commerce équitable », etc.

Ces objectifs, projets et actions sont présentés par Nathalie Delacollette, coordinatrice de l’ADL, de même que le compte et le budget.

Le compte et le budget  de l’ADL chevauchent deux années, le compte couvre la période de juillet 2016 à juin 2017 et le projet de budget la période de juillet 2017 à juin 2018.

Au compte, les recettes s’élèvent à 221.943 euros dont 210.756 euros de subsides et dons tandis que les dépenses de personnel, de fonctionnement et de gestion des projets et actions s’élèvent à 160.5889 euros.

Un solde positif de 56.000 euros se dégage donc du compte. S’il est si important, c’est parce que, dans les recettes, se trouve un don exceptionnel de 50.000 euros de Spanolux, un don qui animera le débat, comme on s’en doute.

Le budget prévisionnel présente des recettes pour un montant de 141.250 euros et des dépenses pour un montant de 150.000 euros.

Le bourgmestre Élie Deblire remercie Nathalie et ses deux collègues pour leur dynamisme dans la mise en œuvre de projets et dans la recherche de subsides ainsi que les membres du conseil d’administration et du comité de direction pour leur participation et leur soutien. Il rappelle que la directrice de la maison du tourisme, Sylvie Jankowski et un représentant des commerçants, Pierre Christophe, font également partie du comité de direction.

François Rion : « Je suppose que vous attendiez mon intervention, Monsieur le bourgmestre.

Ce don de Spanolux – et non un subside comme il est écrit dans la présentation du compte - est étonnant. Dans quelles conditions ce don a-t-il été obtenu ? S’agit-il d’une proposition de Spanolux ? D’une demande ? »

Élie Deblire : « C’est le fruit de discussions que j’ai eues. Il est assez courant que de grosses entreprises fassent de tels dons. Essayons de réserver tout ou partie de cette aide à des actions de dynamisation du commerce.

Si l’on ose présenter un budget de l’ADL avec un solde négatif pour 2017 – 2018, c’est bien parce qu’il y a eu ce don qui est évidemment un one shot et qui ne se reproduira donc pas les prochaines années. »

Le conseiller écolo estime que si Spanolux a proposé un tel don, il faudrait sans doute être fou pour le refuser mais il évoque ensuite la disparition du captage de Ville-du-Bois à la suite des travaux réalisés par Spanolux et le refus de cette dernière de permettre à la SWDE de recueillir les eaux de ruissellement qui alimentaient ce captage en vue de les amener par pompage au captage de Laguespré.

Il ajoute, après avoir relevé que, pendant plusieurs mois, des camions-citernes ont alimenté en eau potable le captage de Laguespré : « Puisque nous sommes dans une commune du commerce équitable, ce qui aurait été équitable, c’est que Spanolux prenne elle-même en charge le transport de l’eau pour approvisionner le captage de Laguespré, plutôt que de laisser cette charge financière au service public. 

Ce qui aurait été plus juste aussi, c’est que Spanolux garde ses sous pour acheter des filtres pour en finir avec les rejets de fibres ;  c’est ça que les riverains attendent. Ce n’est pas par un simple don que cette entreprise devrait intervenir dans notre commune. »

Élie Deblire : « C’est votre point de vue, je ne le partage pas. Pour ce qui concerne le transport de l’eau, encore faut-il déterminer s’il y a une responsabilité de l’entreprise.
J’ai déjà dit qu’il n’y avait pas de corrélation entre Spanolux et la nécessité de transporter de l’eau au captage de Laguespré. Je rappelle également que chaque fois qu’il faut changer les filtres, Spanolux le fait. »

François Rion : « Je n’ai pas l’intention de relancer le débat qui a eu lieu il y a un mois. Les filtres sont changés, soit. La crainte de l’entreprise, c’est de devoir faire face aux normes européennes qui entreront en vigueur fin 2018. Ce serait bien de lui voir faire rapidement les investissements requis ! »

François Rion poursuit son intervention en évoquant l’étude sur le commerce local effectué par l’Union des Classes Moyennes, une étude qui ne dresse pas un portrait catastrophique du commerce local à Vielsalm, un portrait qui est en tout cas moins catastrophique qu’ailleurs, précise-t-il.

Élie Deblire: « Il y a eu un suivi à cette étude notamment par l’adoption d’une aide à l’installation d’un commerce dont deux personnes ont déjà bénéficié. D’autres initiatives ont été prises et on aura l’occasion d’en reparler. »

Jacques Gennen : « Monsieur le bourgmestre, je vais intervenir si vous le voulez bien dans ce débat qui se limite pour l’instant à deux intervenants. »

Élie Deblire : « J’espère que vous n’intervenez pas uniquement pour cela, Monsieur Gennen. »

Jacques Gennen : « Non, bien entendu et j’aborde le fond immédiatement en indiquant que je ne suis pas loin de partager les réflexions de François Rion à propos de Spanolux.

Pour en revenir au rapport de l’ADL, je ne peux qu’applaudir au travail de la petite équipe de l’ADL. Elles sont sans cesse au four et au moulin et on les voit très souvent sur le terrain, au cœur des animations commerciales et touristiques.

Je ne jette pas la pierre à qui que ce soit, mais il faut bien constater qu’il y a un manque de structuration et d’organisation du côté des commerçants. Ce serait bien qu’à un moment donné, l’ADL puisse avoir une véritable association à ses côtés. »

Nathalie Delacollette intervient pour indiquer que des pistes sont privilégiées : faire venir les touristes dans les commerces et travailler sur les nouvelles technologies.

Elle ne peut que regretter le manque de structuration, mais se réjouit des contacts et des échanges d’informations qui ont lieu entre l’ADL et certains commerçants. Il est vrai qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, souligne-t-elle, et qu’il y a peu de présence à certaines réunions. Elle rappelle que les ADL sont confrontées à ce problème dans les autres communes.

Élie Deblire : « Nous avons de petits commerces, les commerçants sont souvent seuls au travail ou en couple. Et leur travail se poursuit après la journée. Leur emploi du temps est chargé et il n’est pas évident de les réunir. Il faut évidemment poursuivre le travail de structuration au niveau des commerçants. »

Jacques Gennen : « Je suis aussi en contact avec des commerçants et je peux mesurer également leur charge de travail y compris en fin de journée et les obstacles que rencontrent certains à embrayer dans les nouvelles technologies. Je le répète, ce serait bien qu’à un moment donné, on puisse compter sur une véritable association de commerçants et d’indépendants. »

François Rion : « On comprend bien la charge de travail des commerçants. Des agriculteurs se sont trouvés dans la même situation, mais ils se sont aussi rendu compte qu’ils devaient prendre le temps de se prendre davantage en charge et de se réunir.

Ce qui m’a aussi frappé dans l’étude de l’UCM, c’est qu’elle nous recommandait de tout faire pour créer une image et une réelle personnalité pour notre commune plutôt que d’agir de manière éclatée et de nous concentrer sur l’un ou l’autre point.

La création d’une personnalité, c’est évidemment un travail qui doit se faire au niveau politique. C’est au pouvoir politique à avoir une vision ! »

Élie Deblire : « C’est ce que l’on fait, croyez-le bien. On essaie de valoriser notre image via les macralles, la Confrérie de la myrtille et les bières locales par exemple. Avec le marché de Farnières, Saveurs d’Ardenne et le petit marché du mardi, il y a un axe bien marqué pour l’image de notre commune. »

François Rion : « Il y avait auparavant un slogan du Syndicat d’initiative, Vielsalm, Commune de l’eau, de la pierre et du bois. Il y a évidemment aussi des choses à exploiter dans cette direction. »

Élie Deblire : « Oui, mais beaucoup d’autres communes ont également de l’eau, de la pierre et du bois et donc, il faut avancer pour que Vielsalm puisse se distinguer de ces autres communes. »

On en reste là pour cette séance et, au vote, c’est l’unanimité pour prendre acte du rapport d’activité et du plan d’entreprise de l’ADL et pour approuver son compte annuel et son budget.

(Après La Bot'in, c'est le Piano blanc, un commerce de CD et d'articles cadeaux qui a fait les beaux jours de la rue du Vieux-Marché pendant plus de 40 ans, qui va fermer ses portes. Deux beaux commerces qui disparaissent encore. Mais bon, ne cédons pas au découragement! D'autres commerces voient le jour...)

Coopération avec le Bénin. Projets de l’ASBL Kwabo Coup d’Pouce

La belle action de cette ASBL animée notamment par Jacques Dessy et Marie-Christine Bertimes a déjà été évoquée en séance du conseil communal, lequel a déjà approuvé une première participation de la Commune au financement de projets au Bénin.

Le premier échevin Joseph Remacle indique que, cette année, l’ASBL a déposé un projet de renforcement des capacités de la femme et du respect du genre dans l’arrondissement de Bariénou. Le budget maximum du projet, s’il est accepté par l’organisme Wallonie-Bruxelles International, s’élèverait à 90.000 euros, la Commune intervenant pour un montant d’environ 8000 euros.

Au vote, c’est l’unanimité pour marquer un accord de principe sur la désignation de la commune de Vielsalm en qualité de promoteur du projet de coopération au Bénin porté par l’ASBL Kwabo Coup d’Pouce.

Comité d’accompagnement du zoning de Burtonville

Sur question de François Rion, Élie Deblire confirme être toujours à la recherche des PV des rares réunions qui ont eu lieu.

L’implantation de l’ALDI

Comme on le sait, il a été question de voir l’ALDI s’implanter dans le parc de la propriété de Rosée, au grand dam de nombreux Salmiens.  Pierre Bodson interroge le bourgmestre sur ce projet d’implantation.

Élie Deblire : « J’ai revu les responsables en leur proposant de réfléchir à un agrandissement sur l’emplacement actuel de l’ALDI.

Les auteurs de projet réfléchissent à l’idée d’ajouter un étage au bâtiment actuel, ce dernier devenant un parking couvert. Le souci est évidemment d’éviter la fermeture du magasin pendant les travaux. Un endroit est recherché en vue d’y déplacer l’ALDI pendant la durée de ceux-ci. »

Abris pour vélos à la piscine communale et à la salle du Dojo de la Salm

Le conseil communal prend acte de la délibération du collège communal du 11 septembre 2017 portant sur l’approbation du cahier des charges du marché pour la fourniture et le placement d’abris pour vélos à la piscine communale et à la salle du dojo de la Salm dans le cadre de l’appel à projets de la Région wallonne « Stationnements-Vélos ».

Comme trop souvent, il faut aller vite pour répondre aux appels à projets et c’est pourquoi le collège communal a dû délibérer en urgence. La dépense s’élève à 14.649 euros en partie compensée par un subside de 8670 euros.

En réponse aux interventions de François Rion et Jean Briol, l’échevin des travaux Thibault Willem indique que la Région wallonne impose quasiment le cahier des charges lequel porte sur des produits tout faits ne laissant pas de place à l’initiative communale et aux entreprises locales.

Autres décisions

- Approbation du cahier des charges pour l’aménagement de voiries agricoles (chemin n° 2 à Commanster, chemin n° 16 à Les Sarts, chemins n° 24 et n° 26 à Regné) au coût estimé de 157.986 euros, TVA comprise, la Commune pouvant bénéficier d’une subvention d’environ 100.000 euros, précise Thibault Willem.
- Octroi d’un subside extraordinaire de 1972 euros à l’ASBL Patrimoine et Nature couvrant le coût de la création d’un radeau végétalisé sur le plan d’eau de Vielsalm (c’est une des suites d’un appel à projets citoyens lancé par la CLDR, la Commission locale de développement rural, en mars 2016).
- Approbation du compte 2016 de la Fabrique d’église de Bihain et des budgets 2018 des fabriques d’église de Ville-du-Bois, Commanster, Fraiture et Vielsalm.
- Déclassement du domaine public et vente d’un excédent de voirie communale, après enquête publique, à Grand-Halleux.
- Déclassement du domaine public et vente d’un sentier communal à Burtonville après enquête publique (un dossier qui a été débattu lors d’une précédente séance du conseil communal. La décision définitive de vente de ce jour est prise moyennant le vote négatif de François Rion et Catherine Désert).

Jacques Gennen