Belle campagne électorale avec Olivier Weyrich et le juge Luc Hennart !

 

(À la tribune, deux excellents candidats aux élections européennes : le candidat luxembourgeois Olivier Weyrich, l’éditeur et entrepreneur bien connu, ainsi que Luc Hennart, ancien juge.)

Heureusement, une campagne électorale est aussi l'occasion de belles rencontres. C'était le cas à Nassogne. Olivier Wyerich a lancé les thèmes de discussion. La séance était présidée par Philippe Martin, le président de l’USC de Nassogne, qui a dirigé les débats de main de maître ! 

Qui ne connaît pas le juge Luc Hennart et ses différentes fonctions dans la magistrature ? Mais il est aussi connu pour ses interventions hebdomadaires en radio et pour une émission (« face au juge ») qui a fait découvrir au grand public les coulisses du tribunal, mais aussi la face humaine de la justice. 

(Je me replonge dans le direct de cette soirée à Nassogne.) 

Sur une justice plus humaine et plus rapide 

Pour lui, « un bon juge est celui qui, à l’instar de tout citoyen, s’inscrit en tant qu’être humain dans la société à laquelle il appartient. Rien de plus évident et de plus normal. » 

Il a notamment, comme président du tribunal de première instance de Bruxelles, contribué à rendre la justice plus efficace et plus rapide dans certains dossiers, tout en préservant le respect des droits de la défense et des droits des victimes. Il n’en souligne pas moins les dangers d’une procédure accélérée qui négligerait les droits des victimes. 

Il dénonce les temps d’attente beaucoup trop longs dans certains dossiers pour que justice soit rendue, quelle que soit la nature de l’affaire, une situation qui suscite un sentiment de profonde injustice. 

(Des candidates et candidats présents ce soir-là)

Sur l’indépendance des juges et l'écriture des lois

L’indépendance des juges et la réduction de l’arriéré judiciaire notamment du Tribunal de première instance de Bruxelles font partie de ses préoccupations majeures. Il n’étonne personne en lançant un vibrant plaidoyer pour la séparation des pouvoirs en faisant référence à Montesquieu. Il plaide aussi pour des lois bien écrites sans termes ou bouts de phrases qui laissent au juge une trop grande marge d’interprétation. 

Sur la clarté et la simplicité des lois, on est évidemment loin du compte ! 

Sur l’Etat de droit, l’Union européenne, l’extrême droite et les atteintes aux droits humains et en particulier au droit à l’IVG 

Il insiste sur l’importance du respect de l’État de droit et sur le fait qu’au niveau européen, il n’y a pas de véritable sanction pour un État qui ne le respecte pas. Il veut une remise en cause de la règle de l’unanimité et fait part de ses craintes devant la montée en puissance de l’extrême droite qui s’en prend aux droits humains et notamment au droit à l’IVG. 

Sur son regard très critique sur l’emprisonnement 

Il est allé passer des journées en prison et en est sorti convaincu que l’emprisonnement n’est pas la solution pour beaucoup de condamnés. La prison pour lui est une école du crime et le milieu carcéral favorise la récidive. Il y a l’enfermement, mais aussi la maltraitance omniprésente avec un manque d’encadrement et de politique de réinsertion. Il y a sans doute des gens effectivement dangereux qui doivent se retrouver en prison, mais beaucoup d’autres n’y ont pas leur place.  

Et de constater que certaines règles du nouveau Code pénal ne vont pas arranger les choses ! 

(Des thèmes de discussion très sérieux qui n'empêchent pas les éclats de rire)

Sur une justice de proximité et citoyenne 

Il défend une justice de proximité comme la justice de paix. Il est également partisan de la cour d’assises et de son jury qui favorisent une participation citoyenne. Il estime même que les faits les plus graves n’ont pas de meilleur juge que des citoyens ordinaires. 

Il n’hésite pas à indiquer que lorsqu’un citoyen ou une citoyenne a été membre d’un jury, c’est un excellent ambassadeur de la justice et il rappelle combien le jury populaire a rempli une mission extraordinaire dans le récent procès des attentats. 

Sur bien d’autres choses encore… 

Qu’il n’a pas hésité à évoquer : une possible régionalisation de la justice, la dépénalisation de la cocaïne (en donnant une priorité absolue aux dimensions sociale et de santé de cette dépendance), ses réserves concernant les transactions financières qui se multiplient, etc.  

(Sur la cocaïne, n'hésitez pas à voir ou revoir sur RTBF Auvio CocaÏne 1 et cocaïne 2, les podcasts de Déclic-Le Tournant avec Arnaud Ruyssen)

On connaît le parler cash de Luc Hennart. Il ne recherche pas l’unanimité du public, mais il le bouscule pour provoquer la réflexion !  

Jacques Gennen, 29 mai 2024

(Luc Hennart et Olivier Weyrich sont bien entourés !)