À Vielsalm, un début de déconfinement positif dans nos institutions!

 

À la MRS La Bouvière, la réunion à laquelle j’ai participé, il y a une dizaine de jours déjà, avec la directrice Julie Cornil, le docteur Alberto Parada médecin coordinateur, le directeur général-adjoint de Vivalia Olivier Binet et le bourgmestre Élie Deblire, a permis de faire une nouvelle fois le point sur les mesures de confinement prises dès le 1er jour, les difficultés rencontrées, l’organisation du travail dans la maison et l’accompagnement des résidentes et résidents confinés.

Beaucoup de solidarité...

Dès le départ, la collaboration entre la directrice et le docteur Parada a été efficace et le personnel encore en place, quel que soit son rôle, s’est montré solidaire face aux risques et à un incroyable surplus de travail, nous a redit la directrice.

Cette dernière a pu, dans les semaines précédant cette réunion, compter sur plusieurs jeunes médecins pour assurer une présence médicale dans la maison de même que sur sur l'aide de nombreux volontaires, d'infirmières, d'ergothérapeutes et d'aides soignantes de la polyclinique et des hôpitaux de Vivalia. Qui plus est, huit engagements contractuels ont été réalisés pour renforcer l'équipe au niveau des soins et de l'entretien.

Depuis lors, la situation s’est bien améliorée. Les tests ont été réalisés, de quoi rassurer le personnel et une grande majorité des résident.e.s.

Des tests qui rassurent et un assouplissement du confinement...

Aujourd’hui, il ne reste que sept d’entre eux (positifs au test Covid-19) en isolement.

L’assouplissement du confinement permet de nouveau, avec les précautions requises, la circulation dans les couloirs (soins de kiné, etc.) et à l'extérieur avec, toujours, l'accompagnement d'un membre du personnel.

 

(Un dispositif protecteur et le sourire qui revient...Photo MRS La Bouvière) Des rencontres sont permises dans des conditions très strictes qui ont été communiquées aux familles : un couloir avec entrée extérieure secondaire a été transformé en parloir avec paroi de séparation en plexiglas permettant à une personne par famille (toujours la même tant qu’à présent) de visiter son parent, mais pas question de toucher ou de remettre un objet ou l’autre.

Difficile de faire autrement si l’on veut bien gérer les mesures de confinement et d’hygiène, le port des moyens de protection ainsi que le contrôle des va-et-vient dans une institution qui doit veiller à la protection de son personnel et de l’ensemble des résident.e.s et assurer les soins spécifiques que requièrent des personnes en mauvaise santé et particulièrement celles qui ont été ou sont encore atteintes du Covid-19 ! 

Mais à entendre le personnel, on sent que l’atmosphère dans la maison est plus positive et sereine. Il était temps ! Et il suffit de voir les photos et petites vidéos publiées sur la page Facebook de la MRS pour s’en rendre compte.

(Préparation d'une animation musicale à la MRS)

Les deux mois qui viennent de s’écouler avec leurs cas de Covid-19, les peurs et les décès laisseront des traces à l’intérieur de la maison comme à l’extérieur.

Comment pourrait-il en être autrement ? Qui racontera certaines fins de vie de personnes seules face à la mort, sans véritable accompagnement (malgré l’attention du personnel), sans un proche à leur côté ne serait-ce que pour leur tenir la main et échanger des mots tendres et d'adieu ?

C’est une grande peur et beaucoup de souffrance qui ont envahi nos institutions ces deux derniers mois, sans oublier les familles inquiètes et en demande de rencontres évidemment, certaines d’entre elles en colère même devant l’inhumanité des mesures gouvernementales de confinement imposées aux institutions.  

(Au Clos des Aubépines de l'ASBL Les Hautes Ardennes, des membres du personnel et des résidents remercient les policiers et pompiers qui manifestent leur solidarité. Photo JEF Fudvoye)

Au Clos des Aubépines et au Foyer La Hesse de l’ASBL Les Hautes Ardennes, la situation s’est bien améliorée et les résident.e.s occupent à nouveau petit à petit les espaces collectifs de vie, mais avec toutes les précautions voulues.

(Soutien des policiers et des pompiers devant la MRS mais la photo ne vous donnera pas le son des sirènes... Photo JEF Fudvoye)

Demain ou après, très vite en tout cas, il faudra une grande réflexion (suivie d’actions !) sur la place de l’humain dans notre société et nos institutions d’accueil et sur celle du grand âge en particulier.

Sans oublier qu’une priorité absolue devra être réservée à d’autres objectifs : le confort des résidents, les conditions de travail du personnel – des femmes dans une écrasante majorité, on ne le soulignera jamais assez - des rémunérations satisfaisantes et la reconnaissance de ce grand besoin d’humanité qui fait trop souvent défaut.

C'est ce que le personnel souhaite; bien plus que des cadeaux, une prime ou l'autre, des chants et des coups de klaxon (même si ces marques de solidarité font du bien en ces temps difficiles).

Dans une précédente chronique, j’avais évoqué le beau livre de Pierre Gobiet, psychologue et psychothérapeute, « Une si longue vie – Comprendre et accompagner le très grand âge » aux éditions Mardaga dans lequel il nous fait parcourir des territoires riches de sens en compagnie des grands arpenteurs, comme il les appelle.  

J'insiste encore pour que la lecture de ce livre soit imposée aux gestionnaires et proposée au personnel de toutes les maisons de repos.

J'insiste aussi pour que l'on agisse contre l’âgisme (cette forme de discrimination vis-à-vis des vieux) ! 

Une réunion est prévue le 18 mai à l'AViQ au cours de laquelle l'évolution du déconfinement sera à l'ordre du jour.

Jacques Gennen, 12 mai 2020