Coronavirus, MRS et institutions pour personnes handicapées, soins et services à domicile : les femmes en première ligne !

Comme chacune et chacun, je suis évidemment solidaire des travailleuses et travailleurs qui, quel que soit leur domaine d’intervention, font leur possible pour assurer le bon fonctionnement des services publics, aider et soigner les autres et combattre le Covid-19, au péril, dans bien des cas, de leur santé et même de leur vie.

(A Vielsalm aussi, les aides ménagères du service repas sont sur le pont et la demande augmente vu le confinement...)

Je me concentrerai dans ce petit édito sur la situation dans des institutions que je connais bien : la MRS La Bouvière à Vielsalm, des institutions accueillant des personnes handicapées, la CSD (la Centrale des Services à Domicile-Luxembourg) et l’ASBL Au Fil des Jours (soins palliatifs).

À la MRS La Bouvière où quelques cas de coronavirus ont été détectés ces derniers jours, c’est le branle-bas de combat depuis plusieurs semaines et particulièrement depuis le confinement car il faut disposer des masques et équipements de protection adéquats, bouleverser les horaires, renforcer certaines équipes tout en trouvant des remplaçant.e.s pour le personnel absent, attendre du personnel de renfort qui ne vient quasiment pas, soutenir le personnel, rassurer les résident.e.s et leurs proches, etc., etc.

(C'était bien avant la pandémie mais les fêtes reviendront à la MRS...)

Ce sont des circonstances où le personnel a peur pour lui-même, ses proches et les personnes dont il s’occupe. Il y a heureusement beaucoup de courage et de solidarité !

Ce courage et cette solidarité existent évidemment aussi dans les institutions accueillant des personnes handicapées, à la Centrale des Services à Domicile-Luxembourg et à l’ASBL Au Fil des Jours, malgré les difficultés : 

- des membres du personnel sont en incapacité de travail, les équipements de protection et certains matériels se sont fait attendre; les réserves sont limitées et on attend les prochaines livraisons (insuffisantes déjà et mal organisées, apparemment; La situation est difficile mais quand même...!); certains masques et du matériel médical, par exemple, ne sont pas toujours adaptés au contact avec la personne aidée ou le patient ;

- des membres du personnel de la CSD doivent être mis en chômage temporaire complet ou partiel avec des conséquences négatives possibles sur le nombre d’heures subsidiées et leurs répercussions éventuelles sur le financement futur de l’institution lorsque la situation redeviendra normale et que les demandes de soins et de services seront plus nombreuses ;

- des personnes et des familles ne sont plus aidées (heureusement, pour certaines, des proches sont plus disponibles) ;

- il faut faire le choix d’interventions prioritaires (choix particulièrement difficile lorsqu’il s’agit de l’accompagnement de personnes en fin de vie), etc., etc.

 

(C'était jour de fête, en janvier. J'étais bien entouré par une partie de l'équipe de l'ASBL Au Fil des Jours. Le sourire n'est plus de mise aujourd'hui car elles pensent évidemment à certaines personnes en fin de vie qu'elles n'auront pas la possibilité d'accompagner...) 

Et, à la MRS comme dans le secteur des soins et services à domicile, comme dans les institutions pour personnes handicapées ou celles qui accueillent des jeunes, le personnel est surtout constitué de femmes qui se retrouvent en première ligne et travaillent dans des conditions difficiles sans être toujours rémunérées comme elles devraient l’être.

Respect pour elles et pour les hommes qui travaillent à leurs côtés !

Et demain?

D’autres pandémies et d'autres crises nous menacent. Espérons que des leçons utiles pourront être tirées de la situation actuelle, des difficultés rencontrées et de certaines valses-hésitations et que les budgets nécessaires seront mobilisés en faveur de tous les secteurs de la santé grâce à une véritable justice fiscale.

Mais, comme je l’ai écrit dans un précédent éditorial, ne nous dira-t-on pas encore demain : pas d’impôts supplémentaires même pour les bien nantis ? Ne nous dira-t-on pas demain : faire beaucoup plus avec beaucoup moins ? Ne nous dira-t-on pas demain qu’il faut encore réduire les services publics ? Parce que c’est la crise et que la priorité doit aller à l’économie ? Et quelle économie ?

Inacceptable, évidemment !

Jacques Gennen, 25 mars 2020

Des infirmières, des aides-soignantes, des aides familiales, des gardes à domicile, des aides ménagères sociales, des aides ménagères du service repas, du personnel administratif, des assistantes sociales, des coordinatrices et des ouvriers (pour le service matériel médical et télévigilance) font partie des 270 membres du personnel de la CSD.

(Sur la photo, rencontre le 22 novembre 2019 entre Mélissa Hanus, députée fédérale, Nathalie Rollot, directrice de la CSD et des représentantes du service des gardes à domicile (Céline Lambot, la responsable, Annick Michel et Anouck Marchal).

Pour toute demande concernant les services de la CSD et leur fonctionnement actuel: 061 61 31 50.