Conseil communal du 25 février 2013 (3e et dernière partie)

Voici la 3e et dernière partie de mon compte-rendu des débats. Il y sera surtout question de la déclaration de politique communale et d’éoliennes.

Déclaration de politique communale 2013-2018

 « Puisqu’on ne peut changer la direction du vent,  il faut apprendre à orienter les voiles »

Cette citation figure en tête de la Déclaration de politique communale qui présente les valeurs, objectifs et principes d’action qui sous-tendront la gestion communale pendant la nouvelle- législature.

D’emblée, je souhaite indiquer qu’il n’est pas possible, en raison de son importance, de reproduire ici tout le texte de la Déclaration de politique communale.

Il peut être consulté sur le site Internet communal et un exemplaire papier peut être envoyé à tout qui le demande à un membre du Collège ou du Conseil ou au secrétariat communal.

Voici quelques extraits du texte introductif de la Déclaration de politique communale.

« A l’aube de cette nouvelle législature communale, il est non seulement obligatoire mais également bienvenu de vous adresser un tableau des intentions de la majorité pour les 6 années à venir.

Il s’agit avant tout pour cette majorité renforcée par les urnes (15 sièges au lieu de 14) de poursuivre le travail mené de 2006 à 2012 entre mêmes partenaires. Partenaires dont les programmes électoraux montraient de très nombreuses concordances, qui partagent globalement le même état d’esprit par rapport à la chose publique et aux modes de fonctionnement et qui n’ont pas à rougir de leur bilan, par ailleurs approuvé par les électeurs.

Malgré des différences de sensibilité et d’accents dans les priorités, la législature écoulée s’est vécue dans un climat de respect mutuel et il est permis d’affirmer que notre Commune vit dans un climat politiquement apaisé par rapport à son histoire du siècle passé. »

Après avoir souligné le rajeunissement du Conseil, la déclaration de politique communale souligne le credo de la majorité : « Mettre la Commune, c’est-à-dire sa population, ses richesses et ses potentialités au centre de toutes les préoccupations et du travail au quotidien. Au-delà de toute considération partisane.

Les défis sont trop nombreux que pour s’épuiser dans de vaines querelles et/ou considérations de détail ou d’ego. Cette majorité forte, et dès lors représentative de la plupart des Salmiens, ne tire ni vanité, ni arrogance de sa puissance. Tous les apports constructifs, d’où qu’ils viennent, sont les bienvenus.

Il s’agira également de mener les affaires communales dans un souci de développement durable, en tentant de parvenir à l’équilibre, toujours difficile, entre les composantes sociales, environnementales et économiques de tout projet. Et de garder, en ligne d’horizon, l’objectif fondamental du bien vivre, ou du mieux vivre, ensemble.

Au moment où les nuages gris s’amoncellent au-dessus de notre Pays, de notre Communauté, de notre Région, toute notre énergie devra se concentrer sur le maintien « de cet optimisme de la volonté », seul capable d’assurer un avenir, en gardant en tension une nécessaire prudence et une volonté de continuer à aller de l’avant obligatoire.

Ceci dit, cette déclaration ne comprendra pas d’autres éléments théoriques. L’heure n’est pas aux envolées lyriques ou au verbiage pseudo inspiré dont nous sommes tellement, et inutilement, abreuvés. Voici donc plutôt une liste des «  travaux d’Hercule » à poursuivre et/ou entamer durant cette législature et sans doute au-delà. »

Voici les grands thèmes abordés dans la déclaration de politique communale :

- la gouvernance et les moyens (les moyens humains et financiers, la valorisation de la démocratie représentative mais aussi de la démocratisation participative au travers d’initiatives de concertation et d’information et de commissions et organes de concertation existants ou à créer), la communication et l’information des citoyens ;
- la gestion des finances et des ressources humaines communales ;
- les travaux et le patrimoine ;
- l’économie et l’emploi ; l’énergie, l’environnement et les déchets ;
- la jeunesse et les sports ; la culture et les associations ;
- la sécurité des personnes et des biens, la sécurité routière ;
- l’enseignement communal, l’accueil extrascolaire, l’école de devoirs ;
- l’urbanisme, la mobilité et le logement ;
- le soutien aux actions humanitaires et à la coopération au développement ;
- la politique sociale, l’action du CPAS, la santé et la personne handicapée, l’aide médicale urgente.

Les débats

Le bourgmestre Elie Deblire donne la parole aux conseillers : « Je suppose que tout le monde l’a lue. Nous sommes ouverts à toute proposition. »

François Rion : « On peut effectivement se passer de la lire. De là à dire qu’elle est connue de chacun, ce n’est pas tout à fait vrai. On ne l’a reçue qu’aujourd’hui ! »

Françoise Caprasse : «  C’est un travail de synthèse et il est difficile d’être exhaustif ! Je voudrais relever quelques oublis.

Dans la déclaration, on devrait insister sur la nécessité d’accentuer les formes d’aide à domicile et la distribution de repas chauds pour les personnes âgées. Philippe Gérardy y a d’ailleurs fait allusion lorsqu’il a présenté le budget du CPAS.

J’ai un peu de regret par rapport à certaines actions entreprises sous l’ancienne législature au cours de laquelle on a beaucoup travaillé pour l’égalité des chances et l’intégration ainsi que pour une meilleure mixité et on a fait un gros travail sur la pauvreté infantile.

Je ne retrouve pas dans la déclaration un lien avec ces actions ni aucune trace de la commission socioculturelle qui est un bon outil de synergies entre les différents partenaires.

En ce qui concerne les actions pour la protection de l’environnement, il faut de la prévention mais il faut aussi activer davantage certaines sanctions pour préserver la beauté et la qualité de nos villages.

En ce qui concerne les associations de village, il y a une énorme injustice entre celles qui bénéficient d’une infrastructure communale et celles qui sont propriétaires de leur salle. Ces dernières ont pour la plupart des problèmes de gestion : certains comités sont exsangues, des activités ne marchent plus, les coûts sont élevés. Il faut que l’on s’interroger sur les solutions à apporter à ces salles pour le maintien de la vie associative dans nos villages. »

François Rion : « S’il y a possibilité d’amender la déclaration de politique communale, il faut tenir compte de l’intervention de Françoise ! »

Elie Deblire tout en regrettant que Françoise Caprasse n’ait pas fait parvenir ses souhaits au Collège, prend bonne note : le texte sera complété en fonction de son intervention.

Antoine Becker : «  Ce qui me déplaît, c’est la découverte tardive de votre déclaration ! »

Stéphanie Heyden évoque la problématique des coûts scolaires, un thème abordé par le Conseil communal des enfants et l’AMO L’Etincelle. Elle souhaite que cette préoccupation soit partagée par tous.

François Rion : « Tout ce qui proposé dans la déclaration est un mix des deux programmes des groupes de la majorité avec certains ajouts effectués à la suite de nos interventions en séance du Conseil communal.

Le dire, c’est bien, le faire, c’est encore mieux surtout quand cela peut être fait immédiatement comme la thermographie.

La déclaration est une avalanche de bonnes intentions. On pourrait encore en ajouter mais nous ne l’avons reçue que ce matin !

Ce qui m’étonne, c’est le ton général de la déclaration. Je reviens sur la citation qui l’introduit : « Puisqu’on ne peut changer la direction du vent,  il faut apprendre à orienter les voiles ». Et bien, justement non !

Le vent qui souffle sur la communauté n’est pas d’essence divine ou surnaturelle ! Nous subissons des décisions prises antérieurement.

Vous avez tort de proposer d’orienter les voiles. Cela ne suffit pas ! Il faut commencer à envisager des changements radicaux et c’est d’abord au niveau des petites communautés communales que les choses peuvent commencer à changer. Ce n’est pas en orientant les voiles que l’on créera la société de demain.

Si vous présentez des budgets ambitieux sans savoir où vous allez, ce n’est pas comme ça que l’on changera la société !

Vous présentez des budgets extraordinaires ambitieux sans trop savoir où vous allez. Et bien nous, on ne le sent pas ! On ne peut pas être plus concret, on a reçu la déclaration cet après-midi ! »

Et François Rion de conclure son intervention par une pique à l’adresse de Joseph Remacle qui a proposé la citation figurant en tête de la déclaration : « C’est bien dommage de gaspiller un tel talent lyrique ! »

Joseph Remacle n’est pas impressionné pour autant et répond au conseiller Ecolo : «  Je te rappelle un passage de l’introduction : Les défis sont trop nombreux que pour s’épuiser dans de vaines querelles et/ou considérations de détail ou d’ego. Il faut garder l’optimisme de la volonté et la volonté d’aller de l’avant ! »

Elie Deblire : « Cette citation a tout son sens aujourd’hui. La Commune doit se positionner comme source principale d’un service de proximité pour nos habitants, notre jeunesse, nos associations. Ce sont des travaux d’Hercule. Il fait déjà bon vivre dans notre Commune. Il faut faire mieux encore… »

Jacques Gennen : « C’est dommage que le texte soit parvenu avec tant de retard aux conseillers. Il faut bien assumer la responsabilité collective de ce retard !

Je suis content que mon groupe ait été associé à la rédaction d’une belle déclaration de politique communale et d’ailleurs aussi à la l’élaboration d’un beau budget.

C’est vrai qu’en chemin, on a oublié certains thèmes que Françoise Caprasse a bien fait de nous rappeler.

Ce n’est d’ailleurs pas un texte figé. Il peut évoluer au fil des années. Comme on le dit en fin de déclaration, il est impossible d’être exhaustif ! »

Au vote, la déclaration de politique générale est approuvée par la majorité. C’est non pour Antoine Becker, Catherine Désert et François Rion.

A propos des éoliennes

Elie Deblire fait part de l’avis négatif rendu par le Collège sur le projet d’implantation des éoliennes aux Longs-Sarts entre Regné et Lierneux. Il rappelle que pratiquement tous les habitants de Regné et d’Hebronval ont manifesté leur opposition.

Le Collège a été sensible à diverses remarques concernant le bruit, les atteintes au paysage, les effets stroboscopiques, l’impact sur la faune, etc.

Il invite les conseillers à partager l’avis du Collège ou à donner leur avis sur ce dossier.

François Rion fait référence à l’avis rendu par le Collège et le cadre éolien récemment adopté par le Gouvernement wallon : « On reviendra sur ce sujet après avoir pris connaissance du cadre retenu par le Gouvernement wallon.

Le Collège aurait pu communiquer davantage sur ce dossier. Comme à Commanster, le pouvoir communal a manqué de proactivité. Vous avez une part de responsabilité dans le mouvement des citoyens ! »

Elie Deblire : « C’est difficile d’entendre ça.  A Goronne, on a eu cette proactivité et pourtant on aura le même résultat. Il y a une unanimité des habitants de ne pas voir implanter ces éoliennes, nous devons les respecter

(Note de la rédaction: Il faut se rappeler que la réunion de concertation concernant les éoliennes des Longs-Sarts et à laquelle ont été invités les habitants de Regné, a été organisée à Lierneux, il y a longtemps déjà. Pourquoi Lierneux ? Parce que quatre éoliennes sur six se trouvent sur le territoire de cette commune. Une réunion d’information à laquelle était convié le comité de défense qui s’est créé à Regné a néanmoins été organisée en début d’année à l’Hôtel de Ville de Vielsalm)

Jacques Gennen : « Il est impensable de soutenir un tel projet quand une grande majorité des habitants concernés n’en veut pas pour de bons motifs !

Ce que je ne peux pas non plus accepter dans tout cela, ce sont les profits exagérés qui sont réalisés par les gros opérateurs soutenus par l’argent public, l’argent de tous ! »

François Rion : « Au moins sur ce point, je rejoins Jacques Gennen et c’est précisément pour cela qu’on en appelle aux investissements publics et citoyens dans les éoliennes.

On ne peut que regretter le désinvestissement d’Idelux dans de tels dossiers car Electrabel lui a dit que les éoliennes lui étaient réservées.

L’argent généré par les certificats verts va aller à d’autres.

S’il y a un point sur lequel il faut aussi accompagner les habitants, c’est bien sur cet aspect financier !

A Goronne, c’est une société flamande qui veut implanter des éoliennes et venir chercher notre énergie. Les flamands se groupent pour contrer les lobbyings financiers et nous les Wallons, nous sommes assez bêtes  au niveau communal et au niveau d’Idelux pour ne pas avoir d’initiatives publiques ! »

Jacques Gennen : « Il n’y a pas que l’aspect financier. Il ne faut pas tout mélanger et ne pas toujours revenir à la charge avec Idelux et lui reprocher aujourd’hui une attitude prudente dans de tels dossiers ! »

François Rion : « S’il y avait eu une demande publique intelligente, les projets auraient été accueillis autrement à Regné ! »

Jacques Gennen s’adressant à François Rion : « Mais non, évidemment ! Ce sont d’abord les nuisances qui ont fait réagir les habitants !  Tu fais référence au plan éolien du Gouvernement wallon. A voir ! Il semble que ce plan réduise encore les exigences relatives au bruit et raccourcisse les distances avec les premières habitations.

Dans les dispositions prises par le Gouvernement wallon, il y a au moins quelque chose de très positif : la SOFICO qui est un organisme public va pouvoir s’investir dans l’implantation d’éoliennes le long des autoroutes. »

Et Elie Deblire de confirmer : «  L’aspect financier et l’intervention d’un opérateur public n’ont pas du tout été retenus par les habitants dans leurs réclamations. Seules, les nuisances ont été mises en avant. »

On en reste là à propos d’une problématique qui risque encore de faire débat…

Appel à projets « Entretien de la mémoire » - Remise en état de la sépulture du doyen Hallet

Cet appel à projets consacré aux travaux d’entretien et de mise en valeur des monuments mémoriels et des sépultures des acteurs des guerres 14-18 et 40-45 a été lancé par le ministre Paul Furlan.

Le dossier est présenté par Jean-Pierre Bertimes et Stéphanie Heyden.

Le Doyen Hallet a fait preuve de courage pendant la guerre 14-18 et a permis de sauver des otages salmiens, dans des circonstances qui seront rappelées lors des prochaines commémorations.

On sait aussi que c’est à la suite de ce fait de guerre que le doyen Hallet prit l’initiative de faire ériger la grotte de Vielsalm, réplique de la grotte de Lourdes.

Sa sépulture dans le cimetière de Vielsalm a besoin d’une bonne remise en état.

Le dossier doit présenter un volet « travaux » mais aussi un volet « pédagogique » visant à conscientiser les jeunes aux valeurs historiques et patrimoniales des cimetières et de leurs monuments.

Stéphanie Heyden souligne d’ailleurs l’implication du Conseil communal des Enfants dans ce dossier.

C’est l’occasion pour Antoine Becker de rappeler qu’il avait demandé, il y a deux ans, la réfection de la tombe de Monsieur Ernest Heynen qui avait légué toute sa fortune au CPAS de l’époque.

François Rion abonde dans son sens : « D’autant plus qu’il avait sans doute demandé dans son testament l’entretien de sa tombe ! »

Elie Deblire et Jean-Pierre Bertimes s’engagent à donner suite à la demande d’Antoine Becker.

François Rion interroge le bourgmestre sur les initiatives communales dans le cadre des commémorations relatives à la guerre 14-18.

Elie Deblire : « On s’y emploie ! »

Au vote, c’est l’unanimité pour approuver le dossier à présenter dans le cadre de l’appel à projets.

Autres décisions (à l’unanimité)

- Adoption de la balise pluriannuelle permettant à la Commune de disposer d’une capacité d’emprunt de 900 euros par habitant pour les exercices 2013 à 2018.
- Délégation au Collège communal pour choisir le mode de passation de certains marchés de travaux, fournitures et services relatifs à la gestion journalière de la Commune.
- Octroi de la dotation communale à la Zone de Police pour l’exercice 2013 (440.862 euros).
- Octroi d’un subside extraordinaire (3364 euros) à l’ASBL « Cercle Sainte-Cécile » de Petit-Thier en application du règlement communal.
- Ecole de Goronne : adoption du cahier des charges et du mode de passation du marché public pour la réfection de la toiture ainsi que pour le placement d’un escalier extérieur de secours.
- Adoption du cahier des charges et du mode de passation du marché pour la désignation d’un coordinateur en matière de sécurité et de santé sur les chantiers temporaires ou mobiles.
- Commission Locale de Développement Rural (CLDR), Commission Communale de l’Accueil extrascolaire (CCA) et Asbl InfoSalm (Syndicat d’Initiative) : désignation de membres ou représentants.

Jacques Gennen