Conseil communal du 29 août 2018

Une séance courte mais animée… C’est que les conclusions à tirer des analyses de l’eau du ruisseau de Hermanmont à la suite de la récente pollution ne font pas l’unanimité, pas plus que la manière dont le bourgmestre a géré le suivi de l’information d’ailleurs…

Je commencerai par ce point et reviendrai ensuite sur quelques points de l’ordre du jour comme le plan de cohésion sociale, l’installation provisoire de l’ALDI sur la place des Chasseurs ardennais (l’ex-parade-ground) ou encore la très bonne rentrée scolaire dans les implantations de notre école communale. 

La pollution du ruisseau de Hermanmont : poissons suicidés ou morts de rire ?

Ou pollution de la Salm, diront certains… Des centaines de poissons sont morts dans ce ruisseau, en aval du zoning de Burtonville jusqu’aux abords de l’église de Vielsalm, il y a deux mois : un événement qui a déjà fait couler beaucoup d’encre et agité les débats lors de la séance du conseil communal du 2 juillet 2018.

François Rion commence fort en soulignant que, au vu des conclusions du Service Public de Wallonie, on ne connaîtra sans doute jamais les causes de cette pollution et il ajoute aussitôt : « Les poissons, suicidés ou morts de rire ? On a dû attendre un mois pour connaître les résultats des analyses. Comment dans ce cas réagir efficacement et inciter les pêcheurs à la prudence avec le produit de leur pêche ? C’est quand même sérieux cette xième pollution. Nous devons exiger d’en connaître un peu plus. Des analyses avaient également été demandées à l’AIVE ? Qu’en est-il ? »

Le bourgmestre Élie Deblire évoque les conclusions du laboratoire Lareco auquel s’est adressé le SP Wallonie : «  Je rappelle que les agents du SP Wallonie sont intervenus très vite pour prélever des échantillons.  Le courrier du SP Wallonie indique qu’il n’y a pas de pollution grave constatée. La cause de la mortalité des poissons n’est pas définie. Le laboratoire met en évidence l’insuffisance d’eau dans le ruisseau et la température élevée de l’eau, d’où un manque d’oxygène pour les poissons.  

Des échantillons ont été rapidement prélevés et l’Intercommunale AIVE s’est adressée à l’Université de Liège pour qu’elle effectue les analyses avec beaucoup de paramètres. Les conclusions sont les mêmes. On ne peut déduire une éventuelle toxicité de l’eau et rien d’anormal n’a été constaté. »

Élie Deblire ajoute encore qu’il a demandé un complément d’information car les analyses donnent des résultats en les comparant à des valeurs basses et hautes sans informations suffisantes sur ces valeurs de référence que pour en tirer d’éventuelles autres conclusions. 

Il précise que les eaux du bassin de décantation vont enfin être évacuées par la société qui a obtenu ce marché et qui traîne depuis des mois pour s’exécuter.

François Rion : « Je ne voudrais pas faire de procès d’intention. Il me semble quand même que lorsque nous en avons parlé lors de la dernière séance du conseil, vous aviez dit que le bassin de décantation était bypassé, hors circuit à ce moment-là. Prélever des échantillons à cet endroit, ça ne va pas évidemment. 

Si on prend des échantillons, je trouve qu’il faut le faire en amont et en aval du zoning. Les explications liées au manque d’oxygène, c’est votre interprétation. 

Dans le rapport du Département de la Police et des Contrôles du SP Wallonie, ce n’est pas ce qui est dit. Il y a bien d’autres rivières dans la Commune, et on n’y trouve pas des poissons morts. Je trouve qu’il n’y a pas de volonté de trouver la cause exacte. Si on en reste là, il y aura d’autres pollutions comme celle-ci. »

François Rion n’en reste pas là : « Ce courrier du Département de la Police et des Contrôles était adressé au conseil communal. Il a encore fallu qu’on se démerde en s’adressant directement au SP Wallonie pour en avoir connaissance.

Combien de courriers adressés au conseil communal nous ont-ils échappé ? On est continuellement snobés, ignorés. Il faut s’indigner d’un tel manque d’information. Ce n’est pas normal. »

Élie Deblire : « Vous avez accès en tant que mandataire à toutes les pièces. Nous avions même prévu dans les bureaux de l’administration un casier qui était réservé aux conseillers. Il n’a guère été utilisé. »

Françoise Caprasse bondit : « Quand un courrier de ce genre arrive,  il suffit de le scanner et de transférer par mail. Ce n’est quand même pas un gros travail ! »

Élie Deblire : « Il n’y a eu aucune volonté de ne pas l’envoyer. Je constate seulement maintenant que ce courrier est adressé au conseil communal lui-même. »

Jacques Gennen : « Monsieur le bourgmestre, je trouve que votre explication est un peu légère s’agissant d’un courrier de cette importance à propos d’une affaire qui défraye la chronique. 

Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Tout courrier adressé au conseil communal doit être adressé à ses membres sans délai. »

Élie Deblire : « J’en prends acte…»

Jacques Gennen s’étonne encore que des échantillons n’aient pas été prélevés en amont du zoning pour pouvoir faire des comparaisons avec les analyses de l’eau effectuées en aval du zoning.

François Rion : « Et, je le redis, si je suis allé chercher le document à l’hôtel de ville, c’est parce que j’ai appris par le Département de la Police et des Contrôles que ce document était arrivé. »

Élie Deblire : « Croyez bien que j’essaye d’avoir des explications par rapport aux normes qui ont été utilisées. Je rappelle que des contrôles ont également été effectués dans les entreprises concernées. »

François Rion : « Comme agriculteur, je m’inquiéterais de savoir que mes vaches boivent de cette eau ! »

Philippe Gérardy : « Je suis inquiet moi aussi mais des explications ont été données. »

François Rion : « Non, il n’y a pas d’explications, le courrier du SP Wallonie conclut à une cause indéterminée. Le manque d’oxygène n’est qu’une interprétation proposée par le bourgmestre. Dans ce cas, pourquoi précisément sur ce tronçon du ruisseau? »

Thibault Willem : « Voici une explication un peu plus technique. La DCO, demande chimique en oxygène, est à mettre en relation avec la DBO, demande biologique en oxygène. 

Pour faire simple, la DCO est une image de la quantité d'oxygène que les matières organiques contenues dans le lit du ruisseau consomment. C'est donc notamment la consommation de la vase, des boues et des autres produits organiques. 

La DBO, elle, mesure la consommation des êtres vivants, faune et flore. Or la quantité d'oxygène dissous dans l'eau n'est pas infinie, elle est limitée (20 ppm environ). En effet, l'oxygène contenu dans l'eau provient des échanges réalisés à la surface de l'eau avec l'oxygène de l'air. 

Si le courant est important et qu'il y a des remous, la quantité d'oxygène dans l'eau est proche du maximum. Par contre, s'il y a peu de courant, peu de remous, et que la température extérieure est élevée, les échanges d'oxygène entre l'air et l'eau sont plus difficiles, et il y a peu d'oxygène dissous dans l'eau, ce qui a été le cas cet été notamment. 

Ainsi avec peu d'oxygène dans l'eau et une DCO en augmentation ou plus haute que d'habitude, la DBO a forcément chuté, puisque la quantité d'oxygène dans l'eau n'est pas extensible. Les poissons ont donc trouvé moins d'oxygène et sont sans doute morts par asphyxie. Ce phénomène a d'ailleurs été observé dans d'autres endroits en Wallonie au cours de cet été. 

Une des pistes pour expliquer l'augmentation de la DCO pourrait aussi être les violents orages du 1er juin dernier, puisque la région de Burtonville n'a pas été épargnée à cette occasion. Il est probable que ces orages ont apporté beaucoup de matières organiques dans le lit de la rivière ou en tout cas plus que d'habitude, ces mêmes matières organiques qui ont consommé l'oxygène réservé aux poissons, comme expliqué avant, entre le 1er et le 27 juin. »

Joseph Denis s’adresse à François Rion : « Vous semblez incriminer uniquement le zoning. Il y a des villages en amont du zoning, Petit-Thier, Poteau, Blanchefontaine et la cause vient peut-être de là. »

François Rion : « Je ne suis pas convaincu par les explications de Thibault Willem. Je rappelle que d’autres pollutions ont déjà eu lieu, notamment lorsque Spanolux avait libéré accidentellement les poussières de bois et lorsque des surfaces entières du zoning ont été bétonnées et qu’un orage avait dilué le béton frais dans le ruisseau. Mais là au moins, il y avait une cause, une explication.  

Je renouvelle ma question. Pourquoi n’a-t-on pas fait des prélèvements en amont du zoning ? »

Philippe Gérardy : « Nous aussi, on voudrait bien connaître la vérité ! »

François Rion : « Vous êtes au collège. Vous avez un bourgmestre qui est président d’Idelux. Faites en sorte de la connaître, la vérité. »

On en reste là, pour cette fois-ci…

Évaluation du PCS, le Plan de Cohésion Sociale

Comme je l’ai déjà souligné dans l’un ou l’autre compte rendu, le PCS (le Plan de Cohésion Sociale) a été lancé par la Wallonie dans les villes et communes francophones afin de lutter contre la précarité et l'exclusion des citoyens et leur donner un meilleur accès aux soins de santé, à la formation, à l'emploi, au logement et à la culture. 

La Commune de Vielsalm s’est inscrite dans le Plan de Cohésion Sociale 2014-2019 dont les actions se déclinent en quatre axes : l’insertion socioprofessionnelle, le logement, l’accès à la santé et le traitement des assuétudes, les liens sociaux, intergénérationnels et interculturels. Sandra Verrecas en est la cheffe de projet.

Un rapport d’évaluation à mi-parcours a été soumis au collège et porté à la connaissance du conseil communal.

Différentes actions sont mises en évidence dans ce rapport comme l’action Mobijob (cours pour l’obtention du permis, location d’un véhicule pour l’accès à l’emploi et à la formation, etc.), des séances d’information et de sensibilisation (tutorat, parrainage et famille d’accueil pour enfants en difficulté), actions bénévoles en soutien au centre d’accueil de la Baraque de Fraiture, création d’un compost collectif et redynamisation du quartier de Cahay, organisation du Repair Café, création du conseil consultatif communal des aînés et du conseil consultatif communal des jeunes, etc., etc.

Des actions bien intéressantes aux yeux des membres du conseil communal qui prennent acte de l’évaluation proposée par Sandra Verrecas.

Rénovation de la piscine du camping de Grand-Halleux

Il s’agit pour le conseil communal d’approuver le cahier des charges du marché de service pour la désignation d’un auteur de projet qui sera chargé de l’étude et de la mise en œuvre des travaux suivants : étanchéification du bassin et des plages, rénovation du système hydraulique, remplacement du système de chauffage (en y intégrant des énergies renouvelables), mise en conformité des bassins et rénovation des équipements annexes, couverture de la piscine, redimensionnement de la piscine, etc., etc.

C’est le nouveau conseil communal qui devra valider le cahier des charges élaboré par l’auteur de projet et portant sur les travaux à réaliser.

L’échevin Thibault Willem commente ce vaste programme et rappelle qu’une demande de subside doit être adressée en temps utile au SP Wallonie et que les travaux doivent, pour bien faire, être terminés pour le mois de juin 2019.

Il souligne la belle saison 2018 avec une fréquentation remarquable de la piscine et du camping lui-même (des touristes n’ont pas pu être accueillis à certains moments !).

François Rion : « Pourquoi remplacer déjà une nouvelle chaudière ? » 

Thibault Willem et Jean-Pierre Bertimes rappellent que l’ancienne chaudière a dû être remplacée en catastrophe début juillet. Il a fallu se contenter d’une seule remise de prix. Sa puissance s’est révélée insuffisante.

François Rion : « Il y a donc une mauvaise évaluation des besoins ! »

Jacques Gennen : « Non mais une décision qui a dû être prise en urgence pour ne pas gâcher la saison…. »

François Rion campe sur ses positions : « Cette nouvelle chaudière a été mal évaluée. Nous avons déjà suggéré de gérer le camping de manière plus dynamique et un peu plus rentable. Essayons de le faire de manière plus fonctionnelle. Pourquoi ne pas envisager une augmentation des tarifs ? »

Thibault Willem : « La gestion est déjà fonctionnelle et la fréquentation est excellente comme je l’ai déjà souligné. »

Jean-Pierre Bertimes : « Avant de demander un tarif plus élevé, il faut offrir aux touristes et aux Salmiens quelque chose de meilleur. On a revu la cafeteria, les sanitaires, les terrains de tennis. À présent, la piscine, c’est le dernier gros morceau. »

Thibault Willem : « Nous avons reçu l’agrément du SP Wallonie pour le box des vélos électriques et les bornes de recharge. Le camping est toujours coté trois étoiles. »

Élie Deblire indique qu’il a rencontré des campeurs heureux des aménagements réalisés et notamment de l’aire multisports.

Stéphanie Heyden a de son côté apprécié que de nombreux ados du coin passent leur journée au camping durant l’été.

« Comme c’était déjà le cas de mon temps », ajoute Jean-Pierre Bertimes avec un brin de nostalgie.

Au vote, c’est l’unanimité pour approuver le cahier des charges pour la désignation d’un auteur de projet ainsi que l’estimation des honoraires (30.000 euros, TVA comprise) et passer le marché par la procédure négociée sans publication préalable. 

L’Aldi va s’installer place des Chasseurs ardennais

Autrement dit, sur l’ex-parade-ground de l’ancienne caserne, le temps que les travaux de transformation du bâtiment actuel soient réalisés.

François Rion souhaite qu’un délai même renouvelable soit fixé dans la convention de mise à disposition d’une partie de la place des Chasseurs ardennais. Élie Deblire ne trouve pas cela nécessaire.

François Rion fait allusion au premier projet de la société qui envisageait de s’installer dans la propriété « de Rosée » en aval de la glacière : « On a évité le pire, un truc tout laid à côté de la glacière et d'arbres remarquables. Je demande au collège d’être attentif à la qualité urbanistique du nouveau projet. »

Élie Deblire : « Le nouveau projet est bien conçu. On doit éviter l’affrontement dans ce type de dossiers car des recours sont toujours possibles. La collaboration avec le fonctionnaire délégué du service de l’urbanisme du SP Wallonie a été excellente. Aldi a sa place dans notre commune et on doit s’en réjouir. »

Il précise, sur question de Jean Briol, que la boucherie Renmans s’y trouvera aussi, dans un conteneur.

Au vote, c’est l’unanimité pour approuver la convention de mise à disposition d’Aldi d’une partie de la place des Chasseurs ardennais appartenant au domaine public de la Commune pour une redevance de 0,25 euro par m2, soit le même montant que celui demandé par Idelux pour la partie qui lui appartient et sur laquelle se trouvera une partie du chapiteau de la société.

(C'était il y a quelques années. Heureusement, de beaux chênes ont été préservés et le site n'accueillera pas l'ALDI)

Très bonne rentrée dans l’enseignement communal !

Le conseil communal est invité à prendre la décision d’organiser sur fonds propres communaux 23 périodes par semaine de cours de langues et 16 périodes par semaine de cours de natation au sein de l’enseignement communal du 3 septembre 2018 au 28 juin 2019, une décision qui est prise à l’unanimité, faut-il le dire.

L’échevine de l’enseignement, Stéphanie Heyden, profite de la présentation de ce point pour annoncer une très bonne rentrée dans les classes maternelles et primaires de l’enseignement communal. Elle se réjouit de voir les habitants apprécier une école communale de proximité et de qualité.

Divers

- Compte 2017 de la Fabrique d’église de Bihain.

- Placement d’un panneau F45c « Voie sans issue » au début de la rue Sur Bailleu à Grand-Halleux.

- Création d’un droit d’emphytéose au profit de l’Intercommunale ORES-ASSETS sur une parcelle communale, rue de l’Hôtel de Ville.

- Octroi d’un subside extraordinaire de 800 euros à l’ASBL Notre Village de Goronne pour la réfection de la toiture et de la peinture intérieure de la petite chapelle située au milieu du village.

- Octroi d’un subside extraordinaire de 4.556 euros à l’ASBL Cercle Sainte-Cécile de Petit-Thier pour les travaux de rénovation de la salle du village (application du règlement communal sur l’aide aux salles de village).

- Renouvellement de l’adhésion de la Commune au réseau « Territoire de la mémoire » mis en place par l’ASBL du même nom.

Jacques Gennen