Conseil communal du 2 juillet 2018 (1re partie)

Une séance à une heure inhabituelle : 18 h. Coupe du monde oblige : avec l’accord des membres du conseil, l’heure de la séance a été avancée pour leur permettre de regarder au moins une partie du match si elle se terminait assez tôt, ce qui a été le cas, malgré un ordre du jour chargé. 

Un ordre du jour chargé pour le conseil communal de Vielsalm car la majorité souhaitait faire passer un certain nombre de points importants avant le 14 juillet, début de la période « de prudence » préélectorale (pendant laquelle certaines décisions en matière de personnel, d’aliénation ou d’acquisition de biens, de création de nouveaux services par exemple, ne peuvent normalement pas être prises). 

Je vous livre les débats dans le désordre en commençant par deux points « divers ».

Pollution du ruisseau de Hermanmont

Le ruisseau de Hermanmont, ainsi appelle-t-on la partie de ce ruisseau qui, venant de Petit-Thier, coule le long du zoning (la ZAE, zone d’activité économique, comme on dit aujourd’hui) et rejoint la Salm en contrebas de l’église de Vielsalm. À moins que ce ruisseau ne s’appelle justement la Salm… Bon, je n’entre pas dans cette querelle d’historiens.

(Le ruisseau de Hermanmont et son petit pont de pierre, au Tiennemesse)

C’est François Rion qui interroge le bourgmestre sur la nouvelle pollution que subit le ruisseau de Hermanmont, une pollution qui a détruit toute la faune aquatique du ruisseau et qui met évidemment en colère les membres du Collectif Vie Salm et de la société de pêche La Salmiote.

Élie Deblire : « J’ai effectivement été contacté le jour même par des témoins de la pollution et j’ai immédiatement pris contact avec le responsable d’Idelux pour la ZAE de Burtonville. Un agent de SOS Pollution est rapidement venu sur place. 

Des prélèvements ont été effectués et  sont en cours d‘analyse par les services de la Région wallonne. J’ai demandé à l’AIVE de procéder également à des analyses.

Les entreprises ont été contactées. À l’heure actuelle, aucune d’entre elles ne peut encore être incriminée et on ne connaît pas l’origine de la pollution. 

Le jour où la pollution a été constatée, on avait neutralisé le bassin de décantation qui ne jouait donc pas son rôle, dans l’attente d’un nettoyage par une société spécialisée. 

Dès que j’ai des résultats, je vous en ai fait part. »

François Rion : « Le problème aussi, c’est que, quand il y a des travaux sur le zoning, il y a peu de contrôles. Derrière les installations de CIBB, il y a des remblais avec de grandes plaques de tarmac. Et qu’y a-t-il en dessous ?  50 % des travaux se font sur le zoning à la cow-boy ! »

Élie Deblire : « Il est important de ne pas faire de procès d’intention. CIBB a eu des permis d’urbanisme notamment pour couvrir une partie de son site. C’est normal qu’il y ait des remblais. 

On se tient au courant. »

On en reste là pour aujourd’hui…

Hélico médicalisé de Bra-sur-Lienne : motion de solidarité

Élie Deblire évoque les motions adoptées par diverses communes pour soutenir l’ASBL Centre Médical Héliporté de Bra-sur-Lienne dont l’existence même a été mise en cause par un membre du cabinet de la ministre De Block lors d’une rencontre avec les gouverneurs.  

Il souhaite que Vielsalm adopte une telle motion qui met en évidence le rôle essentiel joué par le CMH et son service médical héliporté dans notre région en particulier. Il  rappelle encore le rôle positif joué par les ministres MR dans les contacts avec le cabinet de la ministre. 

La motion insiste sur la nécessité d’un cadre légal et d’un tarif spécifique et demande à la ministre fédérale M. De Block de prendre enfin les initiatives voulues.

Il cède ensuite la parole à Jacques Gennen qui souligne les divergences de vues entre Flamands et Francophones sur bon nombre de points concernant la santé publique et notamment sur le service d’urgence héliporté. 

Dans ce contexte, Jacques Gennen estime que le fait pour le CMH de se voir reconnaître la possibilité de continuer à servir la population dans les conditions d’intervention actuelles est déjà une petite victoire même si on ne peut évidemment pas en rester là.

Au vote, c’est bien entendu l’unanimité pour adopter la motion de soutien.

Compte 2017 du CPAS 

C’est le président du CPAS, Philippe Gérardy, qui présente le compte 2017.

Au service ordinaire, les recettes s’élèvent à 3.628.432,24 euros et les dépenses à 3.463.133,33 euros. Le compte présente un boni de 165.298,91 euros qui sera injecté dans les modifications du budget 2018 en vue notamment de constituer une réserve pour le 2e pilier de pension des agents contractuels. L’intervention communale s’est élevée en 2017 à 923.081 euros.

Dans son exposé, le président souligne l’augmentation des dépenses d’aide et d’action sociales et, en particulier, les dépenses couvrant le paiement du RIS, le revenu d’intégration sociale (ainsi, en novembre 2017, 68 personnes bénéficiaient du RIS).

Il souligne encore le faible taux d’occupation de l’ILA, l’Initiative Locale d’Accueil pour les demandeurs d’asile et un déficit de la crèche de près de 100.000 euros assez compréhensible vu les dépenses supplémentaires provoquées par l’occupation de l’ancienne maison de repos du CPAS à Provedroux pendant les travaux d’agrandissement et d’aménagement de la crèche.

Philippe Gérardy insiste sur le rôle important joué en 2017 par le service de réinsertion professionnelle dont ont bénéficié 146 personnes en 2017 parmi lesquelles 52 ont été concernées par des remises au travail.

Et il conclut ainsi son rapport : « Le CPAS, par ses diverses missions que sont notamment l’aide sociale aux personnes et aux familles éprouvant parfois des difficultés fort importantes, l’accompagnement des personnes âgées,  l’accueil et l’encadrement des enfants à la crèche, le service d’accueil extrascolaire, l’accueil et la bonne intégration de personnes d’origine étrangère, l’insertion socioprofessionnelle, est un acteur majeur de notre bassin de vie. 

Nous devons poursuivre toutes ces missions avec bienveillance, créativité et efficacité. »

Il donne ensuite à Françoise Caprasse des explications sur la situation de l’ILA et sur diverses recettes et dépenses de personnel.

Françoise Caprasse intervient encore à propos du RIS : «  Les dépenses concernant le revenu d’intégration sociale augmentent, ce qui est un indicateur de paupérisation grandissante. Diverses catégories de la population sont concernées comme les jeunes, les étudiants, les réfugiés politiques avec, pour ces derniers, une récupération par le CPAS de 100 % des dépenses à charge de l’État fédéral. 

Ce serait intéressant de pouvoir analyser les dépenses en fonction de ces différentes catégories de la population. » 

Philippe Gérardy souligne qu’il y a également des personnes qui ont un petit revenu professionnel et qui bénéficient d’un complément de revenu d’intégration sociale. Il indique aussi que parmi les bénéficiaires, on compte des personnes venues s’établir dans la Commune.

Il conclut en rappelant que le nombre des bénéficiaires exploserait s’il n’y avait pas de politique active d’insertion professionnelle.

François Rion et Jacques Gennen insistent, comme l’a fait Françoise Caprasse, sur la nécessité d’avoir une analyse plus fine des catégories de bénéficiaires, dans le respect bien entendu du secret professionnel. 

La directrice financière Laurence de Colnet rappelle que l’identification des catégories de bénéficiaires est également souhaitée par la Région wallonne et se fait déjà dans certains CPAS.

Élie Deblire : « Le fait d’avoir une bonne politique sociale, d’être actif dans l’accueil des réfugiés, de compter un nombre de logements sociaux et de logements gérés par l’Agence Immobilière Sociale supérieur en moyenne à ce qui existe dans les communes voisines, provoque également une augmentation des demandes d’aide.   

Sans oublier que Vielsalm reste une commune accessible par le train et les lignes TEC, une commune qui compte aussi de bons établissements scolaires… »

Après une dernière question de Jean Briol concernant le Fonds social de l’eau, on passe au vote : c’est l’unanimité moins les abstentions de François Rion et Catherine Désert pour approuver le compte 2017 du CPAS.

Dans la foulée, le conseil approuve également les modifications budgétaires apportées au budget 2018 du CPAS. 

Jacques Gennen