Les remarques pertinentes de Marylène Pairoux opposée à l'implantation d'éoliennes au nord de Petit-Thier !

Voici le courrier du 29 août 2025 envoyé par Marylène Pairoux aux autorités communales.

Concerne : OPPOSITION AU PROJET D’IMPLANTATION DE 5 ÉOLIENNES DE 230 À 250 MÈTRES SUR LE MASSIF FORESTIER DE MONT-LE-SOIE 

Monsieur le Bourgmestre, 

Mesdames et Messieurs les membres du collège communal et du conseil communal, 

Par ce courrier, je tiens à vous exprimer mon opposition au projet d’implantation d’éoliennes dans le massif forestier de Mont-le-Soie. 

Pourtant bien consciente des enjeux climatiques actuels et du besoin de contribuer au mix énergétique, je ne peux toutefois pas concevoir que des zones forestières telles que celle-ci deviennent la principale cible des promoteurs. Le développement des Énergies renouvelables est essentiel, mais doit privilégier des sites autres que les milieux naturels préservés. 

Je ne rentrerai aucunement dans des considérations d’ordre technique tel que cela a été fait via le toutes-boîtes que nous avons reçu de la part de Courant d’Air, je ne maîtrise de toute façon pas assez cette compétence et je pense d’ailleurs que les chiffres et graphiques peuvent toujours être manipulés de sorte à être interprétés de la manière dont on le souhaite. 

Cela étant, j’ai bien pris connaissance de l’ensemble de l’étude d’incidence et du dossier de demande de permis et ne peut donc que constater les éléments suivants. 

ASPECTS PUREMENT LEGISLATIFS  

- Le projet déroge au plan de secteur.  

- Le projet déroge également à la condition sine qua non de se situer à moins de 750 m d’un grand axe routier qui est reprise dans le cadre de référence en vigueur en RW : selon le trajet imaginé pour arriver sur le site en question à partir de l’axe routier le plus proche (N675) la distance est de 2,2 km et le charroi sera amené à traverser les routes du village de Petit-Thier, routes qui ne sont pas appropriées pour le type de convoi envisagé (que ce soit durant les travaux ou lors du transport exceptionnel). Il est déjà difficile de s’y croiser à deux véhicules tant les routes sont étroites. Cela a déjà été sujet à discussion lors de la réhabilitation de la route reliant Grand-Halleux à Vielsalm. La déviation passant temporairement par notre village avait d’ailleurs dû se faire dans une boucle à sens unique (décision communale).  

- Le projet déroge encore au cadre de référence en vigueur car il est désormais établi que le la biodiversité présente dans la forêt de Mont-Le-Soie ne peut être qualifiée de pauvre et que sa valeur biologique n’est pas qualifiée de faible.  

Sur base de ces trois seuls paragraphes, nous ne devrions même pas devoir aller plus loin dans l’analyse et l’argumentation… 

Cependant, je vais tout de même me livrer à l’exercice ! 

ASPECTS LIES AU PAYSAGE ET AU PATRIMOINE 

La cartographie 08 de l’EI intitulée « Paysage et patrimoine » et « visibilité » met en évidence les éléments suivants qui ne sont que très peu ou tout simplement pas pris en considération dans l’argumentation liée à ce chapitre : 

- Présence de 6 monuments classés à proximité de l’éolienne 5 (ainsi que d’une station géodésique à moins d’un kilomètre sur le territoire de Trois-Ponts). 

- Présence de 2 arbres remarquables dont un à proximité immédiate de l’éolienne 1 et un autre entre les éoliennes 4 et 5. 

L’arbre remarquable qui jouxte l’emplacement de l’éolienne 1 est d’ailleurs appelé « Le Rond-Chêne » et est bien connu de tous les Salmiens. Il s’agit d’un chêne pédonculé, vestige de la forêt du 18e siècle qui disparut presque entièrement suite à l’utilisation abusive du bois. Cet arbre aurait été épargné car il constituait à l’époque un repère sur la voie qui menait à Stavelot. La forêt a ensuite été reboisée par les autorités communales principalement par des résineux pour des raisons de rentabilité. 

Il n’en est sauf erreur nulle part fait mention dans l’étude d’incidences. L’ingénieur que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors de la séance d’information organisée par les promoteurs le 27/08 dernier, m’a d’ailleurs clairement expliqué qu’il ne l’avait pas vu sur place et qu’il ne s’était basé que sur les cartes disponibles sur Cadgis pour éditer l’étude d’incidence. Visiblement, personne n’a jugé bon de l’informer de l’existence de cet arbre vestige des temps passés. 

- Présence d’arbres ou groupes d’arbres/haies remarquables situés le long du trajet envisagé pour le convoi. La demande de permis indique par ailleurs qu’un élagage sera nécessaire afin de permettre le passage d’un « Blade-lifter ». En espérant que ces arbres et haies ne soient pas concernés !  

- Présence d’au moins un captage d’eau avec zone de prévention arrêtée à proximité des éoliennes 4 et 5, présence de 10 autres captages d’eau sur le périmètre d’étude immédiat (< 1,5 km) .Nappe aquifère au sud de l’emplacement prévu pour l’éolienne 5 (présence d’un puits à cet endroit dans le passé).  

- Présence de nombreux Périmètres d’intérêts paysagers tout autour du projet.  

- Présence de nombreux sites de grand intérêt biologique dont un situé juste à côté de l’éolienne 5. 

- Présence de 3 éléments du patrimoine monumental de Belgique rien que sur le seul village de Petit-Thier (carte 08 C). 

- Présence d’un site du patrimoine exceptionnel dans le périmètre d’étude rapproché.  

- Présence d’un site du patrimoine exceptionnel répertorié sous le N° 3 sur carte 08B avec visibilité sur le projet dans le périmètre d’étude lointain. 

- Présence de nombreux sentiers de balades à proximité du site dont le très réputé GR5 et la « promenade des bornes frontières ». 

- Sans vouloir remettre en cause le travail effectué par le bureau d’ingénieurs CSD, je me permets tout de même de signaler que les projections 3D sont de nature à diminuer l’impact paysager réel. En effet, le ciel ne se prêtait visiblement pas à exposer au mieux les éoliennes qui en deviennent parfois presque invisibles tant elles se fondent sur certains clichés. Je regrette également le manque de visualisation 3D à partir de Ville-du-Bois, qui laisse entendre aux habitants de ce village qu’ils ne seront pas directement concernés alors que ce n’est absolument pas le cas. 

- La demande de permis porte sur l’installation de 5 éoliennes de 230 m ou de 250 m de haut au libre choix des promoteurs. Pourtant la grande majorité des 3D sont représentées dans la version 230 m, ce qui est de nature à induire le public en erreur lorsqu’il prend connaissance de ces 3D soit via le toutes-boîtes, soit via l’EI.  

- Le projet se situant sur une crête et sur une ligne d’horizon, il est évident que le fait d’y installer des éoliennes de ces tailles aura un impact visuel fort sur tout le paysage de Vielsalm et des communes voisines. Elles seront vraisemblablement visibles des autres provinces. D’autant plus qu’un balisage de jour comme de nuit s’avère nécessaire en raison du couloir aérien dans lequel le projet se trouve (une pollution visuelle de plus). 

ASPECTS IMPORTANTS LIES AUX REPERCUSSIONS SUR LA FORET ELLE-MEME AINSI QUE SUR LA FAUNE, L’AVIFAUNE ET LA FLORE 

- Le site présente une biodiversité remarquable avec ses 11 sites Natura 2000 et 22 réserves naturelles dans un rayon de 10 km. L’éolienne n° 3 ne se trouve d’ailleurs qu’à 250 m du site Natura 2000 dénommé Ennal et Grand Fond. 

- Les sols n’ont jamais été affectés par de l’agriculture intensive ou de l’urbanisation, il s’agit donc d’un patrimoine forestier irremplaçable. Il faudrait plusieurs siècles avant que la forêt puisse se bien reconstituer ! 

- L’étude d’incidences en atteste : il y a des impacts forts sur plusieurs espèces protégées européennes !  

- Le Milan royal est un nicheur certain (un nid a été identifié à 640 m de l’éolienne 5) : risque de collision fort. Nous avons d’ailleurs l’occasion d’admirer sa superbe dans le ciel au-dessus de mon domicile quasiment tous les jours ! 

- La Cigogne noire risque de subir un effet barrière important ! Une cigogne noire est d’ailleurs présente de manière certaine à Hourt, non loin du projet. 

- Plusieurs espèces de chauves-souris sont menacées (Grand Murin, Murin de Bechstein) : effarouchement fort. 

- Mont-le-Soie est situé dans un couloir migratoire. Chaque année nous y observons le passage de centaines de grues qui entament leur voyage vers le sud.  

- La création d’un étang ne peut compenser la perte définitive de tout un écosystème. L’approche indiquée dans l’étude d’incidence privilégie directement la compensation sans avoir suffisamment exploré les alternatives d’évitement.  

- La forêt est peuplée de cervidés et d’animaux sauvages, qu’adviendra-t-il d’eux après l’industrialisation de Mont-le-Soie ? Je dois bien dire que j’ai la grande chance de pouvoir admirer de nombreuses biches et leurs faons à quelques mètres seulement de mon habitation !  

À PROPOS DE LA SITUATION PARTICULIÈRE DU CENTRE ÉQUESTRE EUROPÉEN DE MONT-LE-SOIE 

Il est plus qu’interpellant de constater que le Centre Européen du Cheval va être encerclé de part et d’autre d’éoliennes. En effet les éoliennes 4 et 5 sont à proximité immédiate de ce centre équestre et de l’habitation qui s’y trouve. Le respect des normes en vigueur par rapport à l’habitat n’est à nouveau pas d’application. 

Quel impact sur le locataire de l’habitation ? Quel impact sur la réputation du centre et sur sa fréquentation ? 

Quid de l’impact sur la santé et le bien-être des chevaux qui s’y trouvent ? Il est prouvé que le bruit des pales et les effets d’ombrages seront de nature à effrayer les animaux à cet endroit. 

ASPECTS LIES AUX REPERCUSSIONS DE CE PROJET SUR LA SANTÉ, LE BIEN-ETRE, LE PATRIMOINE AINSI QUE SUR LA SÉCURITÉ DES HABITANTS => MISE EN CONTEXTE ET DÉTAIL DES NUISANCES PRÉEXISTANTES 

- Bien que l’étude veuille se montrer rassurante à ce sujet, il est indéniable qu’un bien immobilier subit une dépréciation de sa valeur à la suite de l’implantation d’un parc éolien à proximité. La jurisprudence l’a déjà démontré de nombreuses fois. À ce jour, aucune compensation financière n’est prévue pour les riverains concernés !  

- Prise en compte de la situation préexistante : l’EI part du principe qu’il n’y a pas d’encerclement de parcs éoliens. C’est sans doute vrai, mais pour autant :  

- À plusieurs endroits de la commune, nous avons déjà une vue imprenable sur les parcs éoliens de Saint-Vith et de Lierneux. À Petit-Thier, nous avons déjà la vue sur celui de Saint-Vith. Goronne par exemple a quant à lui vue sur les deux (ainsi que sur le magnifique zoning de Burtonville, tout comme nous). Les éoliennes présentes sur ces 2 parcs ne dépassent pourtant pas 180 m de hauteur et ne se situent pas à une altitude de 570 m (comme c’est le cas à Mont-Le-Soie). Gouvy ne se trouve pas non plus bien loin…  

- Les projets pullulent en Ardenne : à Saint-Vith j’ai pu observer un nouveau mât de mesure à hauteur de Kaiserbaracke. Il en va de même pour de nouveaux projets à Amel, à Ligneuville, à Cronchamps et à Gouvy pour ne citer qu’eux. Certains d’entre eux sont situés dans des zones plus pertinentes à l’installation d’un projet éolien qu’une forêt, d’autres non. 

- L’Étude d’incidences mentionne à peine les désagréments que nous devons déjà subir à proximité du zoning : 

- Dangerosité de la Nationale N675 saturée de camions qui font d’incessants allers-retours à partir de la sortie d’autoroute de Saint-Vith jusqu’au zoning de Burtonville. Aucun contrôle n’est effectué sur ce tronçon de route malgré les demandes répétées des riverains.  

- Nuisances sonores de jour causées principalement par l’activité des usines installées sur le zoning, et le bruit des grumes qui tombent du lever du jour jusqu’au coucher du soleil.  

- Nuisances sonores de jour comme de nuit causées par les 2 cogénérations qui se trouvent également sur ce zoning et dont la présence a été avalisée, entre autres, par nos représentants communaux.  

- Nuisances visuelles causées par le zoning : infrastructure industrielle très élargie, colonne de fumée, éclairage très intensif de nuit.  

- Pollution de l’air et de l’eau : véritable pluie de sciures de bois sur certains villages rencontrée occasionnellement, poissons morts dans la rivière jouxtant le zoning.  

- Les châteaux d’eau sont régulièrement vides et sont réapprovisionnés par des camions-citernes. Il n’y a plus de véritable traçabilité de l’eau. Nos sources d’eau potable ne sont plus exploitables en l’état. Une « autoroute de l’eau » a dû être mise en place suite à la trop grosse consommation en eau par les usines (entre autres). 

En résumé : les nuisances qui seront induites par ce projet éolien, c’est définitivement la goutte d’eau qui fait déborder le vase. 

L’effet cumulatif des nuisances n’a pas été étudié et suffisamment pris en compte dans ce projet et ce pour la bonne et simple raison qu’autant les promoteurs du projet que le bureau CSD n’ont pas été informés de ces éléments. Ils en ont, je pense, compris l’ampleur lors de la réunion du 27/08 en discutant avec les quelques riverains présents. 

Au vu de toute cette situation, il me semble que le PRINCIPE DE PRÉCAUTION devrait primer sur le reste. La santé, la sécurité et le bien-être des riverains ne doivent plus être considérés comme une option, mais plutôt comme une priorité ! 

- Principe de bridage « recommandé » (et donc non obligatoire !) sur plusieurs éoliennes du fait du non-respect de certaines normes, en ce compris celles relatives aux normes de bruit => avec toute la bonne volonté du monde, j’ai peine à imaginer que l’on puisse encore faire respecter quoi que ce soit, les autres désagréments causés à proximité par le zoning n’étant déjà pas sous contrôle (voir ensemble des points relatés précédemment). 

ASPECTS LIES A L’INCIDENCE PROBABLE SUR L’ATTRAIT TOURISTIQUE DE NOTRE COMMUNE 

- Impact très probable sur le tourisme « vert », les promenades, les randonnées. 

- La Commune de Vielsalm peut se vanter d’être une commune a fort attrait touristique : je ne suis pas convaincue que les éoliennes attirent les touristes, il me semble plutôt qu’ils soient en majorité attirés par la verdure de nos contrées et la beauté de nos paysages. Des éoliennes, ils en voient déjà suffisamment au nord du pays ! 

- La « côte de Mont-le-Soie » est une côte presque légendaire en cyclisme. Quel sera l’intérêt pour les courses cyclistes réputées de traverser un parc éolien désormais ?  

À PROPOS DU CONTENU RELATIVEMENT VAGUE DE LA DEMANDE DE PERMIS 

- L’étude d’incidence signale que le scénario « de base » consiste au placement d’éoliennes de 230 m de haut. Mais avec un autre scénario possible de 250 m de haut est « envisagé » en fonction du choix des promoteurs et des « nouveautés » disponibles sur le marché. On ne parle donc que d’hypothèses quant aux nuisances possibles, celles-ci étant différentes d’un modèle à l’autre.  

- Il est fait état d’une demande de permis à introduire en parallèle pour pouvoir se raccorder au réseau de Brume (situé à 12 km, sur la province de Liège). Quid de l’obtention du permis ? Quid du tracé définitif du raccordement au réseau ? On nous parle dans l’étude d’incidence d’un tracé envisagé à ce stade via Grand-Halleux, Petit Halleux, Bergeval, etc.. La carte n’est d’ailleurs pas fort lisible.  

Quid de l’envergure de ces travaux si ce permis est octroyé ? Ce passage se fera-t-il uniquement à bord de voiries ? Qui prendra en charge ces travaux ? Quel impact auront-ils sur ces villages en termes de mobilité par exemple ? 

À PROPOS DE L’INTÉRÊT FINANCIER DE CE PROJET AU NIVEAU COMMUNAL ET DE LA RÉPERCUSSION DE CES NOUVELLES RENTRÉES DE MANIÈRE DIRECTE OU INDIRECTE SUR LES HABITANTS DE VIELSALM 

Effectivement ce projet de parc éolien permettrait d’engranger des sommes considérables qui viendraient gonfler le budget communal. 

Mais il n’a jamais été communiqué à la population la façon dont ces sommes seraient répercutées de manière directe ou indirecte sur les habitants de la commune et encore moins sur les riverains impactés par le projet ! 

Devons-nous nous attendre enfin à une diminution de l’IPP sachant que nous sommes taxés au taux le plus haut depuis de nombreuses années ? Bénéficierons-nous localement de l’électricité produite ? Cela diminuera-t-il nos factures d’électricité qui ne cessent de gonfler de frais divers et variés ? J’en doute fortement ! 

Il faut également prendre en considération le coût du démantèlement et de la remise en état du site à la fin de son utilisation si toutefois le parc éolien devait s’ériger un jour. Je crains fort qu’en 30 ans, les sommes perçues aient été dilapidées et que nos enfants ne doivent payer la note à la suite d’une décision qui ne leur appartient même pas ! Le cautionnement prévu par les promoteurs est-il vraiment suffisant ? 

Autre petite demande de précision au sujet de l’implantation des éoliennes : 4 sont situées sur terrains communaux, l’éolienne 1 est quant à elle située sur le terrain d’un privé. Il semblerait pourtant que d’autres terrains domaniaux aient pu être envisagés autour de cette parcelle. Quid donc de l’intérêt de laisser cette éolienne s’ériger sur un terrain privé plutôt que sur un terrain « communautaire » lors de l’étude du projet ? 

À PROPOS DU TAUX DE PARTICIPATION CITOYENNE ANNONCE 

L’un des promoteurs se targue d’un fort ancrage local avec « une participation de 33 % des citoyens dans la propriété du parc éolien ». Remettons les choses dans leur contexte : si ce promoteur s’avère bien propriétaire d’un tiers du parc éolien, ce que je ne conteste effectivement pas, cela ne veut absolument pas dire pour autant que les citoyens de Vielsalm participeront en majorité à ce tiers.

La part d’action achetée n’est pas liée à une éolienne ou à un site de production en particulier, mais bien à l’entièreté des parcs qui sont propriétés de la Coopérative, et ce n’importe où sur le territoire belge. L’ancrage citoyen au niveau local en tout cas n’est donc selon moi pas avéré (actuellement, il n’y a qu’une cinquantaine de coopérateurs en territoire salmien/5000 coopérateurs pour l’ensemble de la Belgique - voir bilan publié en 2024).  

À PROPOS DE CE QUE JE CONSIDÈRE A TITRE PERSONNEL COMME DES MOYENS DE PRESSION DU PROMOTEUR « COURANT D’AIR » SUR L’ENSEMBLE DES SES COOPÉRATEURS ET DE LA DISTRIBUTION DE TRACTS ORIENTES A TENDANCE TROMPEUSE 

Je ne m’étendrai pas bien longtemps sur ce sujet, mais vous invite plutôt à consulter la lettre et le mail envoyés par Courant d’Air à ces 5.000 coopérateurs en Belgique. Je suppose que cet élément est connu des membres du conseil et du collège communal. Si ce n’est pas le cas, je vous en transmettrai bien volontiers une copie. Les arguments qui y sont repris pour « pousser » deux projets éoliens bien distincts me semblent tout simplement inopportuns ! 

La brochure « informative » qui aurait été distribuée en +/-4000 exemplaires, à tendance à induire la population en erreur en appuyant sur les éléments positifs de l’étude d’incidence (ainsi que sur le principe de compensation permettant d’atténuer les éléments négatifs).

Le mot du Bourgmestre en première page, laisse à penser aux citoyens qu’ils peuvent faire totale confiance aux promoteurs et accueillir le projet sans s’inquiéter outre mesure. D’ailleurs peu de personnes ont compris qu’il s’agissait d’un document émis par Courant d’Air, l’emblème de la commune étant à peu près de la même proportion que le logo du promoteur et beaucoup plus centrée sur la couverture. 

À PROPOS DE L’ORIENTATION POLITIQUE ADOPTÉE PAR NOS REPRÉSENTANTS AU GOUVERNEMENT DANS LE CADRE DE CE GENRE DE PROJET 

Le chapitre Énergie de la Déclaration de Politique régionale Wallonne 2024-2029 (MR -Engagés) indique ce qui suit en page 71 : 

« Le cadre de développement éolien sera révisé afin d’atteindre les objectifs de la législation européenne. Le Gouvernement veillera à sécuriser les procédures administratives tout en assurant la balance des intérêts avec les intérêts paysagers, les impacts sur la biodiversité, la santé et le respect du cadre de vie des citoyens. Une révision du décret visant à définir des zones d’accélération des énergies renouvelables sera réalisée avec pour objectif notamment d’exclure de ce mécanisme préférentiel les éoliennes en zones forestières et naturelles et le photovoltaïque dans les parcelles agricoles. » 

À PROPOS DES ALTERNATIVES ENVISAGEABLES AU NIVEAU COMMUNAL 

Il faut, a une échelle moindre évidemment, participer aux enjeux climatiques et énergétiques sur base de ce qui est déjà existant dans notre commune. Nous ne pourrons pas alimenter en électricité l’équivalent de la ville d’Anvers via ces autres alternatives, mais est-ce vraiment nécessaire ? 

Le placement de panneaux photovoltaïques sur tous les bâtiments communaux serait déjà un bon début. Évidemment, la rentabilité ne sera pas immédiate et la production énergétique ne sera pas équivalente, mais c’est aussi agir à une échelle plus appropriée. 

Je rappelle à votre bon souvenir le projet de microcentrale hydroélectrique qui est dans les cartons depuis de nombreuses années. Nous avons déjà le plan d’eau, nous avons déjà la chute également, il suffit d’adapter les proportions de la centrale aux proportions de ce qui se trouve déjà sur place et ne pas de nouveau partir sur un projet démesuré. 

Dans tous les cas, il faut être pleinement conscientisé au fait que l’énergie qu’on ne consomme pas, c’est l’énergie que nous ne devrons pas produire !  

Je terminerai par souligner que ce projet fait également partie d’une volonté politique locale très particulière et fortement appuyée. 

En effet, la Commune a elle-même fait appel aux promoteurs et à la coopérative citoyenne, ce qui est extrêmement rare ! 

Elle a d’ailleurs fait appel à un « facilitateur éolien » pour ficeler au mieux tout ce dossier. 

Tout cela en sachant que cette forêt est un trésor de biodiversité. 

Sous le couvert de la signature de la convention des Maires et des objectifs à atteindre par la commune, on se permet ici d’ignorer le bon sens et la répercussion d’un projet aussi pharaonique sur tous les aspects dénoncés ci-avant. 

Voici donc en résumé tous les éléments qui, me semble-t-il, doivent être mis en balance avec l’intérêt financier et l’apport énergétique évalués par le projet. 

C’est la raison pour laquelle j’ose encore espérer la remise d’un avis négatif de la part du Collège et le refus d’octroi de permis de la part de l’autorité compétente pour ce projet éolien envisagé en forêt de Mont-Le-Soie. 

En annexe de ce courrier, je vous remets également le résultat de la pétition en ligne. Celle -ci a été lancée par mon conjoint Olivier Evrard au début de l’évocation de ce projet, avant de multiples modifications de celui-ci au fur et à mesure des années qui se sont écoulées dans l’intervalle. 

Elle recueille à l’heure d’écrire ces lignes un total de 800 signatures provenant en grosse partie des riverains du projet et d’habitants des communes avoisinantes. 

Au-delà du nombre de signatures, je vous invite vivement à prendre connaissance des commentaires des riverains qui seront impactés. Ceux-ci confortent les propos exposés dans cette lettre. 

Je prends ici donc la parole au nom de tous les habitants de cette partie limitrophe et excentrée de la commune qui se sentent lésés et non écoutés par leurs représentants communaux pour lesquels, soit dit en passant, une grande majorité à tout de même voté pour la Liste du Bourgmestre. 

Il est peut-être temps de prendre en considération les doléances émises par cette partie de la population salmienne qui attend depuis bien longtemps des solutions concrètes et non un ajout de nuisances supplémentaires, de la destruction, de la bétonisation et de l’industrialisation à tout-va, plutôt que de lui adresser des promesses qui ne sont jamais tenues. 

Je vous remercie de l’attention que vous aurez bien voulu porter à ce courrier, et vous prie d’agréer, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les membres du Collège communal, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil communal, mes salutations distinguées.

(s) Marylène Pairoux