Au conseil communal du 1er février 2021, le projet d’aquaparc sur le lac des Doyards

Jérôme Derochette et Jacques Gennen

Voici la première partie de notre compte rendu de la séance du 1er février 2021. Il y en aura d’autres vu la longueur des interventions !

Une diffusion limitée de la séance virtuelle sur You Tube

Une séance qui s’est tenue « en virtuel » malgré la demande des groupes de la minorité et qui était retransmise via You Tube. À noter que Stéphanie Heyden a souhaité, pendant la séance, que le lien vers la séance soit laissé actif sur You Tube pendant une semaine pour permettre à certaines et certains d’écouter ou de réécouter le débat.

Cette demande a été refusée par le bourgmestre : « Ce n’est pas prévu par le collège qui a décidé, quels que soient les points à l’ordre du jour, de ne pas maintenir la diffusion sur You-Tube après la séance. »  

Stéphanie Heyden : « C’est dommage, cela se fait dans d’autres communes. Le collège a donc décidé de ne pas laisser le lien. Vous ne voulez donc pas permettre à la population… »

Mais le bourgmestre ne laisse pas la conseillère poursuivre son intervention et demande si d'autres membres du conseil veulent intervenir.
On en reste là mais Stéphanie heyden n'a pas dit son dernier mot pour autant.

(5' avant le début de la séance, on se prépare... Sybille Maka, Thibault Willem, Dominique Fabry qui ajuste son écran, François Rion, le bourgmestre un rien pensif, Anne Klein, Philippe Herman, la directrice générale Anne-Catherine Paquay et Stéphanie Heyden)

Trois nouveaux points à l’ordre du jour

Les deux groupes formant la minorité au sein du conseil communal (Ecolo et Comm’Vous) ont demandé que trois points soient ajoutés à l’ordre du jour de la séance : le projet d’Aquaparc, la construction de 7 chalets le long du plan d’eau et la problématique des séances du conseil « en virtuel ».

Stéphanie Heyden justifie cette demande à propos des deux premiers points : « Il s’agit pour la minorité d’amener le débat sur la table du conseil et de soulever différentes questions qui nous paraissent légitimes.

Je veux informer les citoyens que le conseil communal a été tenu à l’écart de toute discussion sur les projets d’aquaparc et de logements le long du lac des Doyards. Même si cela ne relevait pas de ses compétences, un débat aurait dû avoir lieu au sein du conseil communal bien avant les enquêtes publiques ! » 

L'intervention de Stéphanie Heyden

Aquaparc : pas question de pointer du doigt les promoteurs !

Stéphanie Heyden : « Il n’est pas question pour nous de pointer du doigt les personnes à l’origine de la demande. Nous les connaissons, nous connaissons leur dynamisme, l’intérêt qu’elles portent à leurs activités et c’est évidemment réjouissant pour notre localité, mais ce n’est pas ici l’objet du débat. Nous souhaitons apporter un regard le plus objectif possible.

Notre groupe s’est déjà exprimé dans le cadre de l’enquête publique par un courrier adressé au collège ainsi qu’au conseil, mais nous réitérons notre étonnement quant au manque de transparence d’un tel projet.

Nous déplorons que bien avant l’enquête publique en cours, ce projet et les questions environnementales qu’il suscite n’aient pas fait l’objet de concertations et de débats au sein du conseil communal et lors d’une réunion commune de la Commission Locale de Développement Rural et de la Commission Consultative Communale de l’Aménagement du Territoire et de la Mobilité. En outre, malheureusement, aucune concertation n’a eu lieu avec les citoyens directement concernés. »

Un rappel du programme électoral de la liste du bourgmestre

Elle poursuit : « Je vais me permettre de reprendre quelques extraits de votre programme électoral, Monsieur le bourgmestre. Je cite : " Encourager la citoyenneté : donner le droit, les moyens et le soutien voulu aux citoyens pour qu’ils puissent prendre part aux décisions, influer sur elles et s’engager dans des actions concrètes. Optimiser l’animation et les activités des différentes commissions existantes afin de les rendre plus efficaces.

Associer les acteurs locaux beaucoup plus en lien avec leurs intérêts et leurs activités."

C’est écrit noir sur blanc à la page 6 de votre si beau programme électoral ! Je m’étonne de ne pas avoir voté pour vous ! 

Quand je lis tous les courriers envoyés dans le cadre de l’enquête publique (parce que j’ai pris la peine de les lire tous), je n’ai pas l’impression que vous êtes à l’écoute des citoyens. »

Une étude sur un plan qualité tourisme aux oubliettes ? 

Stéphanie Heyden : « Je suis comme beaucoup, interloquée par les craintes justifiées des riverains. 

Il n’y a eu aucune consultation préalable des riverains proches, ils s’en étonnent. Il y a énormément de questions soulevées quant à l’impact du bruit. Comparativement, on peut d’ailleurs s’étonner que pour le dossier de la centrale hydroélectrique - juste à côté, mais c’est un autre débat - on y parle d’une étude acoustique. Et ici, dans le cadre d’un aquaparc ? Quelle incidence cela va-t-il avoir sur le bruit ? Quid d’une étude acoustique ?

Par ailleurs, nous apprenons à présent que ce dossier a été lancé voici près d’un an à la demande des promoteurs et qu’il a fait l’objet de diverses réunions informelles avec le bourgmestre et des échevins. 

Mais depuis quand étiez-vous au courant d’un tel projet ? »

La conseillère communale rappelle qu’en juin 2020, le conseil communal a été amené à voter sur la réalisation d’une étude « Plan-Qualité-Tourisme » et elle questionne le bourgmestre : « Vous nous annonciez qu’il serait question d’une étude qui permettrait d’analyser la situation touristique de notre commune et d’apporter des pistes concrètes. Pourquoi ne pas attendre les résultats de cette étude ? Où en est-elle ?

On le constate à la lecture des réclamations : ce projet soulève – et on peut comprendre les protestataires – de vives réactions et interrogations (atteinte au milieu aquatique, bruit, structure trop imposante, qualité de l’eau, parking, qualité paysagère des infrastructures, gestion des déchets, etc.) tant au niveau des riverains proches que des Salmiens.

D’où la nécessité d’avoir les résultats de l’étude Plan-Qualité-Tourisme. »

(Deux des nageuses et nageurs du club de natation de Theux lors de leur traversée du plan d'eau il y a quelques années...) 

Valoriser le plan d’eau avec des animations bien choisies

Stéphanie Heyden : « Nous le rappelons, valoriser le plan d’eau, y réaliser des animations bien choisies comme la fête du lac, nous y sommes favorables. Si, raisonnablement, sans exploser les nuisances, on peut y attirer davantage d’habitants de notre commune et des communes voisines tout comme des touristes, et en faire profiter, au passage, les commerces locaux, c’est intéressant d’y réfléchir. 

Comme le suggérait par ailleurs Jérôme Derochette dans son intervention en conseil communal, c’était en avril 2019, il proposait " de réfléchir à la mise en place de quelques chalets, ouverts à des moments spécifiques durant la période estivale et tenus par des associations locales, comme c’est le cas lors du Marché de Noël, afin de revitaliser le site et peut-être même, par la suite, d’amener de nouvelles activités ", vous lui répondiez que notre plan d’eau n’était pas délaissé, qu’il connaissait toujours un succès. Vous attiriez même l’attention sur le risque de concurrence aux commerces locaux. » 

Et aujourd’hui, cette concurrence ne semble pas s’appliquer au food truck et à la terrasse qui sont envisagés par ce projet. Ce n’est pas un peu faire deux poids, deux mesures ça ? 

Où est la compatibilité avec tout ce qui se fait et qui existe sur le lac ? Dans quelle mesure l’importance du projet ne se heurte-t-elle pas aux préoccupations de certains de préserver un cadre de vie exceptionnel et un site bien intéressant pour la biodiversité ?

Un tel projet pourrait-il être compatible avec la zone de pêche et l’écosystème que l’on veille à développer dans et sur le lac ? À la lecture des interrogations écrites de la Fédération Sportive des Pêcheurs francophones de Belgique ou encore de Natagora, j’émets quelques doutes.  Qu’en sera-t-il de l’évacuation des déchets ? »

Stéphanie Heyden évoque le courrier d’une personne bien informée et qui estime ce projet « en inadéquation totale avec le caractère touristique paisible que ce plan d’eau représente pour d’abord, la population locale et pour un tourisme de qualité que l’on souhaiterait voir réservée à Vielsalm. »

Elle cite encore cette personne qui rappelle que lorsque la zone d’accueil de So Bêchefa a été créée dans la forêt domaniale du Grand Bois, l’installation de jeux pour enfants dans la clairière y a été interdite « pour conserver à la forêt son caractère naturel et préserver la biodiversité. So Bêchefa a ainsi gardé sa valeur et son rôle pour le tourisme qui s’y est développé et les enfants y inventent des jeux, à leur manière. » 

Et de conclure enfin : « J’ai été particulièrement touchée par ce courrier.

Au final, la majorité donne le sentiment d’un manque de transparence et de communication vis-à-vis des mandataires de la minorité. Pire encore, en lançant une enquête publique sur la base d’un dossier bien incomplet sur des éléments d’appréciation essentiels, elle donne l’impression de ne guère accorder un crédit sincère aux riverains et autres habitants et à leurs potentielles remarques. »

Intervention de François Rion

François Rion, après avoir rappelé le courrier qu’il a adressé aux membres du conseil communal : « Stephanie a déjà dit beaucoup de choses. Je vais redire certaines choses, mais autrement.

 

Depuis un certain temps, on s’est rendu compte que le plan d’eau a pris une orientation d’activité paisible. Cette orientation s’est faite parce que, au fil des années, beaucoup commencent à prendre conscience qu’il faut limiter notre impact sur le milieu de vie et la biodiversité et donc, lever le pied ! 

Cette activité va bousculer l’ordre qui s’est établi dans et autour du plan d’eau. Il faut une activité respectueuse des riverains, des promeneurs, des pêcheurs, mais aussi des poissons et des oiseaux.  Il faut continuer à faire des choses, mais compatibles avec ce qui est installé. C’est possible. Mais une activité aquatique comme celle-ci exige des normes de sécurité, des maîtres nageurs, des gardiens de nuit. Il faudra que ça tourne fort pour que l’équilibre financier soit atteint avec, comme résultat, des nuisances supplémentaires.

Ce que je ne comprends absolument pas, c’est que personne parmi ceux qui ont été en contact avec les promoteurs ne leur ait dit que ce projet était absolument en décalage avec le développement durable voulu pour le plan d’eau.

On est tous très mal à l’aise. On a exposé les promoteurs à la vindicte populaire.

Depuis le temps que l’on parle de tourisme, toutes les orientations développées ne vont pas dans le sens du projet présenté. »

Le conseiller écolo n’en reste pas là : « Ce que je trouve assez cocasse, c’est que dans les réclamations et pétitions, on y trouve même un courrier du syndic des chalets d’Ourthe et Somme. Mais on y trouve aussi des réactions de Malmédiens qui viennent se promener autour de notre plan d’eau ou encore de Liégeois qui viennent y pêcher. Même les touristes ne sont donc pas demandeurs de ce genre d’activités. 

Il  y a quand même quelques avis favorables, des gens disent : laisser aller la liberté d’entreprendre, les initiatives, la créativité. Allez Vielsalm, tous ensemble pour que les projets bougent !

Certes, il faudra à l’avenir énormément de créativité et d’initiatives, mais avec une empreinte humaine bien plus allégée sur notre environnement. 

Dans le passé, j’ai plaidé pour que l’on ait des assises du tourisme avec les communes voisines. Bien sûr, on a un plan qualité tourisme, mais avec Idelux dedans,  ce n’est pas l’idéal. »

Intervention d’André boulangé

André Boulangé : « Faire un sport aquatique, mais pas à n’importe quel prix ! Les eaux usées de nombreuses maisons de Bêche et Salmchâteau et même d’autres villages via des ruisseaux comme le Golnay et le Glain, se jettent dans la Salm et donc dans notre plan d’eau, beaucoup de maisons ne disposant pas de station d’épuration individuelle. 

Ces ruisseaux et rivières emportent même des eaux ruisselantes chargées de matières fécales et même chimiques provenant de certaines cultures. Comment accepter de permettre la natation et de boire la tasse dans de telles conditions ? Quelles sont les différentes composantes analysées ? Les analyses ont-elles été effectuées par temps sec ou par temps de pluie ? »

Intervention de Jacques Gennen

Jacques Gennen : « Je me suis exprimé sur ce dossier dans un éditorial de mon site salm.be. Je rejoins Stéphanie et François. Vraiment, quel gâchis, Monsieur le bourgmestre, messieurs les échevins ! 

Franchement, je suis terriblement déçu par la manière dont ce projet a été conduit jusqu’à présent.  Alors bien sûr, on me dira que ce n’est pas du ressort du conseil communal ni même du ressort des commissions. Mais alors, à quoi servons-nous ? À quoi servent-elles ? Car ici, je ne me place pas sur le plan juridique, mais simplement sur le plan de la consultation et de la concertation. ! Comme conseiller communal, j’ai appris l’existence du dossier en décembre. 

Vous avez embarqué deux Salmiens que j’apprécie beaucoup dans une situation dont ils paient les effets négatifs et c’est bien dommage pour eux. 

Au vu des critiques émises, il faut revoir entièrement ce projet et en revenir à une réflexion sur des activités plus en rapport avec ce que nous pouvons attendre d’un tel site et avec ce que demain nous réserve, car les choses ne sont plus comme avant. Il y a 15 ou 20 ans, ce projet aurait peut-être été mieux accepté, mais les choses ont évolué. Les gens attendent aussi autre chose et comme le dit François, mettons-nous autour de la table pour y réfléchir ensemble. »

Les explications et justifications du bourgmestre  

Élie Deblire : « La première réunion officielle concernant ce dossier a eu lieu le 12 novembre 2020. Le PV de cette réunion est dans le dossier. Je vais le résumer. Un fonctionnaire du service wallon de la pêche s’y trouvait et a indiqué que cela ne posait aucun problème si on respectait les distances avec les radeaux végétaux.

Le président de la société de pêche a abondé dans ce sens. Il a sollicité que la structure ne soit pas en place plus de 10 jours et qu’elle soit retirée pour le 20 septembre. Pas de remarques particulières pour autant que la berge reste accessible.

Je rappelle que des douches sont prévues. Les eaux usées ne peuvent pas se retrouver dans le plan d’eau, a confirmé le fonctionnaire wallon.

Le fonctionnaire du Département de la Nature et des Forêts de la Région wallonne était également présent et a imposé que l’accès soit interdit si les analyses de l’eau ne sont pas bonnes. Madame Latour, une autre représentante de la Région wallonne, a fait état de bonnes voire excellentes analyses tout en ne souhaitant évidemment pas une baignade généralisée dans le plan d’eau. Elle a estimé que des analyses de l’eau devraient être pratiquées régulièrement. 

Il n’y a donc pas eu de remarque négative de la part de ces fonctionnaires de la Région wallonne. Je rappelle aussi les étapes du projet. La première étape sera réalisée avec un bassin de 55 m sur 25 ce qui représente 1400 m2 et une superficie inférieure à 2 % de la surface du plan d’eau, avec, par la suite, une possibilité de porter la superficie à 60 m sur 65 m dans un délai non défini, avec une superficie de 3900 m2, soit moins de 4 % du lac.

Il est important de donner des chiffres corrects car dans la communication sur les réseaux sociaux, il y a eu à certains moments d’autres chiffres cités. 

Là où il est implanté, on est du côté de Rencheux et ce n’est pas proche des habitations. »

(Vite, une photo, avant la remise à l'eau!)

Pour le bourgmestre, il y a bien eu de la transparence !

Élie Deblire : « Ce dossier a été introduit officiellement le 4 décembre 2020 après la réunion technique qui donnait en quelque sorte le feu vert des fonctionnaires aux promoteurs. On était obligé de faire une enquête publique. 

Dans le cadre de l’enquête, la Commune a dû envoyer 324 courriers aux riverains. Dire qu’il n’y a pas eu de transparence n’est pas correct. Plus de 500 personnes ont été au courant de ce projet. On peut aisément imaginer que bon nombre de personnes, mandataires compris, sont forcément au courant d’un projet comme celui-là.

Le fonctionnaire technique a considéré que le dossier était complet le 23 décembre 2020. Nous avons pu procéder à l’enquête publique. Les personnes qui voulaient se manifester ont bénéficié du délai légal entre le 4 janvier et le 18 janvier 2021 pour réagir. Ces interpellations nous donnent l’occasion de répondre à d’autres remarques. 

Nous avons joué la transparence vu le nombre de personnes consultées et qui ont réagi. Nous avons consulté également les services compétents de la Région wallonne. Nous avons éveillé l’attention des promoteurs sur la qualité de l’eau, car si du jour au lendemain la qualité de l’eau n’est pas bonne, il faut attendre d’autres analyses.

Plusieurs ont dit que c’était dommage pour les promoteurs et nous ont demandé comment il était possible d’avoir laissé ces personnes aller droit dans le mur sous la vindicte populaire. »

Haro sur les commentaires publiés sur les réseaux sociaux

Élie Deblire : « Ce dont les promoteurs ont le plus souffert, c’est de la communication qu’il y a eu sur Facebook.

Des termes ont été utilisés comme Aqua Luna Park alors qu’on parle bien d’un aquaparc, Vielsalm, la capitale du surréalisme, on est en plein délire, des projets pharaoniques qui servent des intérêts privés au détriment du bien-être et de la collectivité, ce sont ces commentaires qui ont blessé les promoteurs. 

Des infos destinées à faire peur et c'était l’objectif de toutes ces communications sur Facebook. On nous a reproché de pratiquer l’amalgame en présentant deux projets au même moment : celui de l’aquaparc et celui des chalets d’Ourthe et Somme. 

Nous ne sommes pas responsables de l’introduction des dossiers. L’amalgame n’a pas été fait par nous. Il a été fait par cette communication nauséabonde sur les réseaux sociaux. ! On y a même rappelé certaines actions menées au zoning en parlant du grand démolisseur, du dictateur et on a calomnié l’entreprise que j’ai le plaisir de diriger en citant des camions bleus et des camions verts pour vraiment faire l’amalgame de tout dans ce dossier.

Des réactions à un dossier qui ont effectivement détruit les deux personnes dont vous avez parlé. En ce qui me concerne, bien que ma personne soit visée à travers tous ces commentaires sur Facebook, je ne suis pas détruit ! »

Il poursuit : « Il a fallu recevoir les deux promoteurs pour leur dire que le dossier avait reçu l’avis favorable du fonctionnaire technique, mais qu’il fallait en réalité, après les contacts que j’ai pris, obtenir un permis unique pour couvrir le volet urbanistique et le volet environnemental. Il y aura donc une décision défavorable. 

Aucun projet ne pourra être réalisé cette année et les promoteurs ont donc la possibilité de réintroduire le projet pour lequel ils ont reçu beaucoup d’encouragements. On ne peut pas empêcher les gens qui ont un projet de vouloir le réaliser. 

Un projet comme celui-là mérite davantage d’explications d’autant plus qu’il est tellement déformé sur les réseaux sociaux par certains d’entre vous qu’il nécessite des explications complémentaires. S’ils font le choix de réintroduire un dossier comme celui-là, nous les accompagnerons pour donner des explications correctes pour qu'elles ne soient pas déformées comme vous les avez déformées au travers de vos propos sur les réseaux sociaux.

Des riverains attendent des réponses aux questions qu’ils ont posées. Les réactions sont différentes quand on a, avec les promoteurs, l’occasion de répondre à leurs questions.

Quant au collège, il ne s’est pas prononcé sur ce projet en tant que tel. Nous avons créé les conditions pour que les promoteurs puissent rentrer un dossier. Nous avons organisé les réunions techniques et fait en sorte que les administrations concernées rendent des avis. C’est le moins que l’on puisse faire quand un projet nous est proposé.

Vos remarques sur la biodiversité et la qualité environnementale ont trouvé des réponses émanant des fonctionnaires techniques en ce qui concerne la qualité environnementale et la pêche. Quant au bruit, on peut travailler dans un climat de confiance avec des heures d’ouverture et de fermeture et compter sur les engagements que les promoteurs devront prendre pour qu’il y ait le moins possible de nuisances. »

La gestion du plan d’eau 

Le bourgmestre évoque également la problématique de la gestion du plan d’eau. Il rappelle que le plan d’eau est la propriété de la Région et que la société Ourthe et Somme est devenue gestionnaire du plan d’eau sur la base d’une convention signée avec la Région wallonne en 1999. 

Il ajoute: « Il devait également y avoir une convention signée entre la société et la Commune à propos de cette gestion, cette convention, on ne la retrouve pas. Je pense que finalement elle n’a jamais été signée sauf que dans l’acte de base à l’époque, il est mentionné qu’effectivement Ourthe et Somme est gestionnaire du plan d’eau alors que la Région wallonne est propriétaire. 

Il reste à investiguer à propos de la copropriété, car les chalets actuels appartiennent à différents propriétaires et l’acte de base a fait l’objet d’une reconduction avec les copropriétaires existants. On peut imaginer que ceux-ci se sentent responsables de la gestion du plan d’eau et pourraient y mettre leur veto par rapport à toute activité sur celui-ci. C’est une position en partie contestable sur le plan juridique, mais nous n’en sommes pas dans un combat de ce type-là puisque le projet ne verra pas le jour cette année. »

Jacques Gennen s’insurge contre certaines allégations du bourgmestre : « Monsieur le bourgmestre, je ne vais pas continuer à polémiquer sur ce dossier. J’ai exprimé mon point de vue dans un article publié sur mon site salm.be en donnant à temps et à heure des informations sur le projet. 

Je n’ai pas pratiqué d’amalgames. Je ne me suis pas répandu comme certains peuvent le faire sur Facebook avec des propos effectivement malveillants. Et donc je vous demande, quand vous parlez d’amalgames et de propos publiés sur FB, de ne pas vous adresser aux membres de la minorité comme si ensemble ils avaient publié de tels propos ou pratiqué de tels amalgames. 

Je ne l’ai pas fait et d’autres ne l’ont pas fait non plus. Soyez prudents s’il vous plaît dans la manière dont vous vous exprimez. »

Élie Deblire : « Par rapport à cela, Monsieur Gennen, je n’ai pas de leçon à recevoir. Je dis simplement que ceux qui sont à l’origine d’amalgames ont provoqué des réactions basées sur des faits qui n’étaient pas corrects et qui ne correspondaient pas à la vérité. C’était important de le signaler. »

Stéphanie Heyden : « Je veux rebondir par rapport à ces accusations qui portent sur le droit de s’exprimer sur les réseaux sociaux. Vous êtes bien placé vous aussi pour vous exprimer sur ces réseaux et je pense que les citoyens ont le droit de s’exprimer. 

Pour ma part, je n’ai jamais eu de propos déplacés et j’ai utilisé les réseaux sociaux à bon escient en ayant un regard positif et en posant des questions pour amener le débat.

Si le débat avait été amené un peu plus tôt par vous, on n’en serait pas là. La transparence ne se  résume pas à une enquête publique qui est une obligation. La transparence, l’éthique, c’est de prendre des initiatives ! »

L’info sur le dépôt de permis de l’aquaparc a-t-elle été communiquée aux membres de la CCATM bien avant l’enquête publique ?

À cette question, Élie Deblire répond par l’affirmative et jette ainsi une pierre dans le jardin de ses contradicteurs : « Je rappelle enfin que ce projet a été repris dans une liste de permis présentée en son temps aux membres de la commission consultative communale d’aménagement du territoire et de la mobilité sans soulever de réaction. 

Cela semble avoir échappé à la vigilance de l’un ou l’autre d’entre vous comme ils l’ont avoué lors d’une réunion. Je ne veux jeter la pierre à personne. Il s’agit quand même d’une liste de permis sur laquelle le permis pour l’aquaparc était clairement repris !

Et ce n’est que lors de l’enquête publique que vous avez eu l’occasion de réagir ce qui est bien la preuve que lorsque l’on envoie 325 courriers, il y a des réactions des mandataires. »

Cette affirmation du bourgmestre à propos de l’information donnée aux membres de la CCATM fait réagir Stéphanie Heyden : « Vous êtes en train de reprocher aux membres de la CCATM de ne pas avoir relevé que dans une liste de demandes de permis qui leur a été communiquée, il y avait la demande du permis aquaparc. Je n’en suis pas sûre et je voudrais la voir d’ailleurs cette liste !

Il ne s'agit d’ailleurs pas d'une demande de permis d’urbanisme. Si même les membres de la CCATM n’ont pas été attentifs, c’est au collège à être proactif et à amener le débat. Ce n’est pas au citoyen d’être obligé de tout connaître ! 

Vous évoquez aussi une réunion avec des agents techniques de la Région wallonne, mais y a-t-il eu un avis juridique officiel  de la Région wallonne elle-même ? Les gens se posent cette question à propos d’un lieu public qui est la propriété de la Région wallonne. Et demain ? Ce sera dans le Grand Bois, dans le parc communal ? À un moment donné, la population ne comprend pas. On reçoit énormément de questions auxquelles on ne peut répondre. 

Je n’ai pas vu le PV de cette réunion dans le dossier reçu et je demande à ce qu’il me soit envoyé.

Vous parlez de transparence. Vous devez faire preuve de proactivité. Vous ne permettez même pas que le lien de la séance de notre conseil communal sur YouTube reste accessible une semaine pour permettre à la population d’écouter ou de réécouter le débat. . La population est informée de ce dossier en même temps que les conseillers communaux. C’est légitime que les gens puissent s’exprimer sur les réseaux sociaux. Il est vrai que certains devraient mettre des filtres, mais c’est leur responsabilité. »

François Rion : « Je vous rassure, Jacques et Stéphanie. C’est sûr que c’est à mon groupe que le bourgmestre s’adressait lorsqu'il dénonce le vocabulaire et les faits incorrects relevés sur Facebook. 

Mon groupe a réagi très vite et très fort. Tous les faits exposés étaient corrects, c’est une certitude. Le vocabulaire est une chose, son interprétation et la manière dont on le reçoit, c’est autre chose, mais les faits sont corrects. Quand on dit 60m sur 65, la superficie, c’est un tiers d’hectare, mais oui ! Vous parlez de transparence. Oui et non. Lorsqu’une phrase sur notre page FB souligne que vous favorisez les investissements privés, on ne savait pas du tout de qui il s’agissait. Et si vous nous aviez appris qu’il s’agissait de deux acteurs locaux, on n’aurait pas utilisé le même vocabulaire. On réagit en fonction des informations que l’on peut glaner, puisqu’il est impossible d’en recevoir. La transparence est une chose, elle est obligatoire, juridiquement imposée, mais il y a aussi la participation avec l’ADL, les conseillers communaux, les commissions consultatives…

Thibault Willem a dit, sauf erreur, lors d’une réunion de la CLDR que la CCATM avait été consultée. Ce n’est pas la vérité, la CCATM a dû se débrouiller dans des conditions compliquées de réunion pour pouvoir émettre un avis. 

Et si c’est vrai que la mention de la demande pour l’aquaparc, soit trois lignes manuscrites, était dans une liste envoyée par l’employé aux membres de la CCATM, je plaide coupable, mais pourquoi devons-nous demander d’obtenir un extrait du registre des demandes de permis d’urbanisme si ce n’est justement parce qu’on ne peut pas compter sur le Collège pour informer les commissions des dossiers impactants ?

Je rappelle que cette demande de la CCATM de recevoir cette liste a été faite lorsque le permis unique de Spanolux a été réintroduit en 2017 et qui est passé presque inaperçu et là aussi, nous avions eu des mots très durs car nous avions appris cette demande par hasard. Et là aussi la CCATM s’était insurgée de votre manque de communication.

Il est clair que dans ce dossier-ci, vous avez extrêmement mal réagi, pas du tout dans l’esprit participatif, pas du tout dans l’esprit de transparence et pas du tout dans un objectif de développement durable, comme on devrait normalement le faire en 2021. »

Élie Deblire : «  Je confirme que contrairement à ce que Mme Heyden laisse supposer, le  projet d’aquaparc figurait bien dans une liste envoyée à la CCATM. Pour bien communiquer, vous devez aussi vous informer.  Vous pouvez reprocher au Collège de ne pas communiquer les choses, ça, c’est votre point de vue, mais vous êtes au courant, vous êtes mandataire, vous pouviez avoir accès au dossier, vous pouviez vous faire une idée précise du dossier avant de balancer n’importe quoi comme information. 

Vous dites que vous ne saviez pas qui étaient les promoteurs sinon vous n’auriez sans doute pas utilisé le même vocabulaire ; vous pouviez donc vous informer. »

(Note de la rédaction. Renseignements pris à l’administration communale, une liste faisant référence aux demandes de permis a bien été envoyée le… 18 janvier 2021 aux membres de la CCATM mais le projet d’aquaparc ne figurait pas sur cette liste. 

La CCATM a été réunie en urgence à la demande de plusieurs de ses membres le 20 janvier 2021. À cette occasion, une liste sur laquelle figurait la demande de permis pour l’aquaparc a été communiquée à ses membres. Ces derniers n’ont donc pas été informés en temps voulu, contrairement aux dires du bourgmestre.

La CCATM a remis un avis négatif sur les projets d’aquaparc et de construction de chalets)

Thibault Willem rappelle le cheminement d’un tel dossier : « Ce dossier a été  déposé au service environnement. Le permis est déposé à la commune le 4 décembre, le fonctionnaire technique rend son avis le 22-23 décembre et puis directement l’enquête est faite.

À ce moment, le dossier n’est pas encore passé en collège ; on a respecté la procédure légale ; ce n’est pas au collège de faire une lecture à voix haute d’une demande de permis ; c’est ce qui est un peu demandé ici ! Informez-vous, c’est votre rôle. »

Anne Klein : « En écoutant le débat, je me dis : Comment rebondit-on ? Je relève quand même trois points d’accord entre tous les conseillers communaux :

- le lac est un petit joyau que l’on pourrait mieux mettre en valeur touristiquement, mais aussi pour les autochtones ;

- le lac est bordé d’habitations, il faut préserver la quiétude des riverains par rapport aux activités qui pourraient s’y dérouler ;

- nous saluons l’esprit d’entreprise des deux promoteurs.

Est-ce qu’on ne pourrait pas se pencher tous ensemble sur des projets qui seraient inspirants et développer, comme dans les Cantons de l’Est, du tourisme « nature » et la gestion par les autochtones ?

Je suis demandeuse que l’on mette en place une commission qui puisse accompagner la personne qui va mener l’enquête touristico-commerciale au niveau du centre de Vielsalm ; une commission ouverte aux mandataires, aux représentants des riverains, aux acteurs touristiques, économiques pour réfléchir ensemble. »

Stéphanie Heyden fait une dernière intervention : « Thibault a rappelé que le dossier n’est pas passé en collège, mais je rappelle aussi que c’est un dossier que vous connaissez depuis plus d’un an ; vous auriez pu nous en toucher un mot. »

Élie Deblire : « C’est un dossier dont on a effectivement pris connaissance aujourd’hui et dont vous étiez bien au courant. Apparemment certains ne sont pas encore venus lire le PV de la réunion technique du mois de novembre avec les représentants de la Région wallonne, c’est aussi inquiétant dans votre rôle de mandataire. »

Joseph Remacle précise la surface qui sera occupée par l’aquaparc sur le lac : « Je  veux d’abord faire une remarque qui est liée à mon ancien métier, ça va un peu réconcilier tout le monde aussi : 1/3 d’hectare, cela veut dire qu’il y en a 3 par hectare et sur 10 hectares, cela veut dire qu’il y en a 30 et on est donc bien de l’ordre de 3,5% de surface du lac. Ce n’est donc ni 10, ni 20, ni 50, mais bien une surface de 3,5 à 4%.

Deuxième chose : malheureusement, je suis bien obligé de prendre pour moi les reproches de manque de proactivité dans la recherche d’informations puisque cela ne vous consolera sans doute pas, mais je n’ai pas été au courant en tant que conseiller de la majorité avant les conseillers de la minorité et donc je ne veux absolument pas porter de chapeau dans cette affaire-là.

J’ai été au courant exactement en même temps que vous et à cause de l’emballement qu’il y a eu suite à des manœuvres qui ne sont effectivement pas reluisantes, mais ça, c’est un autre problème. 

Mais en tous cas, je ne me fais pas le porte-parole alors que je crois que je le pourrais, des conseillers de la majorité qui n’étaient pas plus au courant que les autres. »

Cette dernière intervention met fin à un débat qui rebondira encore car il porte sur des questions et interrogations qui sont loin d’avoir leurs réponses définitives.