Au conseil communal du 30 mai 2022: action sociale et compte 2021 du CPAS

Jérôme Derochette et Jacques Gennen

(Cette partie du compte rendu de la séance du 30 mai 2022 a été publiée dans le numéro 16 (juillet 2022) de la gazette Les Nouvelles de Salm)

Il y est question de beaucoup de chiffres mais ces chiffres comme les autres données et informations communiquées lors du débat permettent de se rendre compte de l’importance de l’action sociale et solidaire de notre CPAS.

Compte 2021 du CPAS

La présidente du CPAS Marie-Françoise Collas présente le compte 2021. Elle remercie la Directrice financière, Laurence de Colnet, ainsi que la Directrice générale du CPAS, Isabelle Colson, pour le travail accompli et les rapports détaillés. Elle rappelle également s’être appuyée sur le rapport d’activité du service social réalisé par la coordinatrice du service, Fanny Dawans et Stéphane Lambert

Le compte 2021 porte sur des montants totaux de 4.443.258 € au service ordinaire et de 510.524 € au service extraordinaire, équilibrés en recettes et en dépenses.

À l’ordinaire, le compte affiche un boni de 191.869 €.

Aux exercices antérieurs, des recettes pour un montant de 301.628,98 € sont enregistrées et consistent essentiellement en récupération de subsides tandis qu’on enregistre des dépenses pour un montant de 46.426 €.

L’intervention communale de 1.050.000 € s’ajoute aux autres recettes (subsides, intervention de l’Etat fédéral dans le coût du revenu d’intégration, subsides et intervention des parents pour la crèche, subsides régionaux, etc., etc.).

Les dépenses générales se répartissent comme suit : dépenses de fonctionnement : 251.379 € ; dépenses de transferts : 1.944.315 € ; dépenses de dettes : 163.150 € ; dépenses de prélèvements : 15.580 € ; dépenses de personnel : 1.802.690 €.

Comparativement à 2020, les dépenses du personnel ont augmenté de 6 %. Les dépenses de fonctionnement et de transfert ont quant à elle diminué de 3,9 %.

Marie-Françoise Collas passe en revue les différents services dont le CPAS a la responsabilité. 

(une partie des équipes administrative et sociale)

1.L’aide sociale

Les dépenses globales s’élèvent à 1.024.593 € (contre 1.110.146 € en 2020) pour des recettes de 763.261 € (contre 857.692 € en 2020).

En 2021, 290 dossiers DIS (droit à l’intégration sociale) ont été traités à Vielsalm contre 326 en 2020. Ce chiffre reprend les ouvertures, révisions, fermetures, refus et sanctions. (NDLR, une intégration et une participation maximales à la vie sociale doivent être recherchées. Le CPAS dispose à cet effet de trois instruments : l’emploi, un revenu d’intégration et un projet individualisé d’intégration sociale, ou une combinaison de ces instruments.)

Cette diminution du nombre de dossiers s’explique notamment, selon Marie-Françoise Collas, par le fait que de nombreuses personnes ont pu bénéficier du chômage temporaire durant la crise du Covid-19 et que les sanctions de l’ONEM ont été moins nombreuses. Notons encore que les bénéficiaires de moins de 25 ans représentent la catégorie la plus importante, avec 40 % des dossiers traités.

Les dossiers RIS (revenu d’intégration sociale) représentent une dépense de 820.989,69 € pour l’année. Le reste de la charge de ce service est constitué d’aides sociales.

Parmi les plus notables, nous pouvons citer les primes d’installation (6.707 €), les aides en loyer (15.203 €), les aides en espèces (17.967 €), l’hébergement en home (7.265 €), etc.

En 2021, 910 personnes ont été reçues par le CPAS (contre 960 en 2020). Le conseil de l’action sociale a pris une décision dans 743 dossiers, contre 870 en 2020. Ces demandes se répartissent de la façon suivante : les aides sociales (50 %), le RIS et les aides sociales équivalentes (39 %) et la gestion budgétaire-médiation de dettes (11 %).

La présidente précise : « Ces chiffres ne représentent qu’une partie du travail des assistantes sociales. Celles-ci sont en effet fréquemment amenées à répondre à des demandes de renseignements, à aider à la compréhension ou à la rédaction d’un courrier, à orienter vers un service spécifique. Elles sont aussi très régulièrement une oreille, un soutien psychologique, une aide au bien-être. »

Elle rappelle également que la crise Covid se prolongeant, certains subsides exceptionnels octroyés ont été étendus à 2021 pour différents types d’aide (31.778 € pour des aides alimentaires et générales, 47.500 € pour une aide complémentaire au RIS de 50 €/mois, réduite à 25 €/mois dès septembre, 6.131 € pour le soutien psychologique, 16.822 € pour le soutien aux jeunes et aux étudiants, etc.). De ce fait, davantage d’aides sociales non remboursables ont pu être attribuées. 

2.Le service de médiation de dettes et de gestion budgétaire

Les dépenses du service se chiffrent à 100.506 euros (et les recettes à 27.417 €). 64 dossiers (contre 61 en 2020) ont été suivis par le service ainsi qu’une soixantaine de dossiers en gestion budgétaire (contre 75 en 2020).

Marie-Françoise Collas commente : « Il faut également noter que la nature des dossiers se complexifie de façon croissante, ce qui engendre un surcroît de travail et la nécessité de chercher des informations toujours plus spécifiques et pointues. La durée moyenne du suivi est de 57 mois (contre 41 en 2020) en gestion budgétaire et de 35 mois (contre 34 en 2020) en médiations de dettes. La nécessité et l’utilité de ce service ne sont plus à démontrer. J’en veux pour preuve que 33 % des clôtures de dossiers le sont parce que les personnes ont pu apurer leurs dettes et établir un budget en équilibre. »

3.Les Initiatives Locales d’Accueil (ILA)

Depuis 2019, le CPAS totalise10 places en ILA qui sont réparties sur le site de Cierreux (6 personnes isolées) et dans le bâtiment de Grand-Halleux (2 logements pour isolés et un logement pour 2 personnes). Le taux d’occupation atteint 84 %.

La présidente égraine quelques chiffres notables de ce service. 11 personnes isolées et 3 couples ont été accueillis. La plupart des résidents sont âgés de moins de 40 ans et la durée moyenne du séjour est de 10 mois.

Les dépenses de ce service s’élèvent à 150.311 € (et les recettes à 152.549 €).

4.La crèche « Bébés rencontres »

Les dépenses s’élèvent à 880.509 € et les recettes à 717.192 €. Le mali (163.316 €) est donc toujours d’actualité, mais il tend à se résorber (il s’établissait à 205.737 € en 2020). Marie-Françoise Collas précise : « Un reliquat d’intervention de l’ONE pour l’année 2021 d’un montant de 23.958 € sera injecté dans la modification budgétaire n° 1. Par ailleurs, 3 emplois Maribel représentent une recette de 48.103 €, ce qui permet de corriger le déficit annoncé et de le ramener à 91.255 €. »

5.Les logements

Pour rappel, le CPAS dispose de 7 logements d’urgence et 6 logements d’insertion. Les logements d’urgence ont été occupés par des personnes qui se retrouvaient sans logement pour diverses raisons. Les logements d’insertion, mis à disposition des personnes pour une durée pouvant aller jusque trois ans, sont destinés à des ménages dans la précarité. Ils s’accompagnent d’un travail d’accompagnement afin de leur apporter une certaine stabilité, tant sociale que financière. 

« Pour ce faire, le rôle des assistantes sociales est important, indique Marie-Françoise Collas. Mais c’est surtout la mission de l’éducateur responsable des logements, qui par son accompagnement individuel ou collectif, va fournir aux personnes tous les outils nécessaires pour permettre d’emménager dans un autre logement. »

Notez que cinq nouveaux logements d’insertion pour personnes seules sont en phase finale de travaux et pourront être mis à disposition dans les tout prochains mois.

6. Le service de réinsertion socioprofessionnelle « Coup de pouce »

Il s’agit d’un service organisé en cluster avec les CPAS de Bertogne, Gouvy et Houffalize.

Les personnes accompagnées sont moins nombreuses : 115 contre 140 en 2020.

Les dépenses s’élèvent à 789.049 €. Et les recettes à 730.241 €. Ce service affiche donc un mali de 58.807 €. 

Conclusions de la présidente

« L’année 2021 a encore été marquée par la crise du Covid. Je n’ai pas besoin de vous rappeler le maintien de fermeture de certains secteurs, les mises en quarantaine des malades, le stress et le mal-être chez beaucoup de personnes et particulièrement chez les jeunes. 

Pour les personnes ne bénéficiant pas d’un grand réseau, le sentiment d’isolement et de solitude a été dominant.

À cela, il faut ajouter les inondations du mois de juillet. Plusieurs personnes de la commune ont été touchées, dont des bénéficiaires du CPAS. L’élan de solidarité de la population salmienne est à relever. Malgré cela et contrairement à ce que l’on aurait pu croire, nous n’avons pas connu d’arrivée massive de demandeurs de DIS (droit à l’intégration sociale) en 2021. Par contre, les aides ponctuelles ont représenté 50 % du total des demandes. Je ne voudrais pas terminer ce rapport sans évoquer avec vous la note extrêmement positive de l’année 2021 : le CPAS a intégré ses nouveaux locaux ! Nous avons intégré un bâtiment au top, sans aucun aménagement à réaliser ! » 

Selon la présidente, cette nouvelle situation permet une bien meilleure visibilité et accessibilité pour la population. Cette localisation permet aussi de créer des partenariats avec d’autres services, qu’ils soient situés au sein de l’Espace Citoyen ou dans Vielsalm.

Elle termine par quelques mots adressés à son équipe : « Même hors rendez-vous, elle se montre toujours disponible, à l’écoute.

Je tiens aussi à remercier le personnel administratif qui est davantage au contact de la population et s’occupe dorénavant de l’accueil de ces personnes de façon très chaleureuse et professionnelle. »

Place aux réactions

(L'occcupation de l'ancien home de Provedroux par des réfugiés ukrainiens toujours d'actualité)

Stéphanie Heyden : « Merci pour cette présentation. Tu as rappelé le rapport d’activité du service social dont on a pu prendre connaissance. Je voudrais tirer mon chapeau aux équipes concernées car il était clair et limpide. Le déficit de la crèche est en amélioration. Qu’en est-il pour les années à venir ? »

Marie-Françoise Collas : « La réforme des normes d’encadrement de l’ONE, il y a quelques années, a permis de subsidier 8,5 temps plein et nous avons dix encadrantes. Après 2024, on sera subsidié pour 12,5 temps plein, le coût salarial à charge du CPAS en sera diminué et ça va donc avoir une influence positive sur le déficit. » 

Stéphanie Heyden : « Et par rapport au home de Provedroux, du neuf ? »

Marie-Françoise Collas : « Oui, on espère que les choses vont évoluer. »

Isabelle Colson : « Des choses doivent se mettre en place au niveau de la Région wallonne et de la Province du Luxembourg : pas mal d’étapes intermédiaires sont à réaliser. »

Stéphanie Heyden : « Vous avez une idée du nombre de personnes qui pourront être accueillies ? » 

Marie-Françoise Collas : « C’est encore flou. »

Isabelle Colson ajoute : « On pense à 35 adultes et on a de la place pour une dizaine de petits enfants, mais est-ce que ce sera complet ou non ? On ne le sait pas ! »

François Rion : « Et la maison du Bonalfa, elle est déjà occupée ou pas ? »

Isabelle Colson : « Oui pour des situations urgentes. Par exemple pour une personne qui avait un handicap lourd, mais c’est vraiment pour de petites périodes. Elle est achetée, il reste les travaux à faire. »

Stéphanie Heyden : « Concernant les frais de personnel qui augmentent de 6 %, qu’est-ce qui l’explique ? »

Marie-Françoise Collas et Isabelle Colson : « Il y a eu une indexation et un remplacement : ça joue. Quelques pécules de sortie aussi. » 

Au vote, le compte 2021 du CPAS est approuvé à l’unanimité.