Conseil communal du 26 avril 2022: débat sur le mode de communication du bourgmestre

Jérôme Derochette et Jacques Gennen

(Extrait du compte rendu paru dans le n°14 du mensuel Les Nouvelles de Salm) 

Ce point a été ajouté à l’ordre du jour à la demande des deux groupes de la minorité.

Stéphanie Heyden : « Nous avons été interpellés par un courriel que vous avez adressé à divers destinataires concernant l’accueil des réfugiés ukrainiens.

Lors de la dernière séance du conseil communal, nous avions évoqué la nécessité d’une bonne communication et on s’est aperçu que vous avez adressé un mail à des citoyennes, des citoyens et aux membres de la majorité donnant certaines informations à propos de l’accueil des réfugiés ukrainiens. Les membres de la minorité ne se trouvaient pas dans les destinataires.

Nous avons réagi le 28 mars et je rappelle quelques extraits du mail que je vous ai adressé : « Ainsi, vous avez utilisé et peut-être utilisez-vous encore différentes listes de contacts locaux pour donner des informations ou rappeler quelques règles relatives à l’accueil des réfugiés.

Vous prenez bien soin d’inclure dans la liste des destinataires les conseillers membres de votre groupe au sein du conseil communal et du conseil de l’action sociale.

Vous ignorez complètement – et délibérément – les conseillers de la « minorité » alors que de telles circonstances imposent une concertation associant tous les groupes représentés au sein de nos instances. Vous avez déjà pratiqué de la sorte lors de la crise sanitaire. 

Je m’étais déjà interrogée à propos de votre communication lors de la crise sanitaire.

Nous avions déjà demandé que la minorité soit comme la majorité informée en temps et en heure. Nous étions surpris d’apprendre des informations par les citoyens eux-mêmes.

Il est pourtant facile d’envoyer un mail à tous les membres du conseil communal comme vous l’avez d’ailleurs fait ce lundi de Pâques à la suite de notre réclamation.

Sur des problèmes de cette ampleur, nous devons bien constater que votre communication n’est pas toujours égale vis-à-vis de tous les membres du conseil communal. »

François Rion : « C’est simple, à plusieurs reprises, nous avons été négligés. Nous sommes inexistants. On a tenté une approche lors de la dernière séance du conseil communal et on a proposé une participation surtout sur une problématique aussi essentielle que celle de l’accueil des réfugiés. Nous espérions une union sacrée et vous nous avez renvoyés dans une cour de récréation.

Rassurez-vous : vous êtes bien le bourgmestre élu, mais le bourgmestre n’est pas Superman, il peut aussi recevoir un coup de main des autres représentants de la population. 

C’est peut-être une façon inconsciente de votre part d’agir de la sorte, mais l’envoi d’un mail de cette importance uniquement aux membres de votre clan, je ne l’ai pas digéré. »

Élie Deblire : « Tout d’abord, je voudrais vous dire que la gestion de la crise sanitaire ou celle de l’accueil des réfugiés ukrainiens, je ne les ai pas menées seul, mais avec l’administration communale et le CPAS de même qu’avec l’aide des bénévoles qui se sont manifestés soit par le réseau solidarité soit par téléphone. C’est une porte d’entrée que chacun pouvait utiliser et la mobilisation a été importante, on peut en être fier.

Je rappelle que j’ai fait une communication globale en séance du conseil communal du 14 mars et que j’ai envoyé un mail à tout le monde le lundi de Pâques.

Ces deux communications vous satisfont-elles ? Je pense que oui. Je n’ai reçu aucun mail en retour ni aucun message via le réseau solidarité. 

Les choses se passent beaucoup sans mon initiative ni mon aide. Beaucoup d’actions sont réalisées au niveau du CPAS et cela se passe très bien. L’administration communale s’est coupée en quatre pour gérer toutes les formalités à accomplir. Je continuerai à vous informer de même que les membres du conseil de l’action sociale amenés également à prendre certaines décisions. »

Jacques Gennen : « Monsieur le bourgmestre, ce n’est pas parce que l’on n’a pas répondu à votre mail ou que nous ne sommes pas passés par le réseau solidarité que rien que rien n’a été fait par nous. »

Élie Deblire : « Je n’ai pas dit cela ! »

Jacques Gennen : « Mais vous l’avez sous-entendu ! Vous trafiquez les choses ! Vous évoquez un mail adressé à tous les membres du conseil, mais vous l’avez seulement envoyé après notre réaction face à un mail que vous aviez adressé à des citoyennes, des citoyens et aux seuls membres de votre majorité. 

Nous vous demandons simplement de prendre en considération les membres de la minorité qu’il vous suffisait d’ajouter aux destinataires de votre mail. Vous avez eu une communication partisane. »

Élie Deblire : « Je rappelle que ce mail a été adressé aux personnes qui s’étaient manifestées et qui avaient proposé leur aide. »

Jacques Gennen : « Non, ce n’est pas exact et, quand vous communiquez des informations à des personnes et aux seuls membres de la majorité, vous devez y ajouter aussi les membres de la minorité. 

On a l’impression de compter pour rien et si le lundi de Pâques, vous avez adressé un mail notamment à tous les membres du conseil communal, c’est bien parce que nous vous avions adressé un mail critiquant votre attitude.

Veillez à avoir de la considération pour la minorité et à l’associer au travers d’un staff ou d’un groupe de travail devant des situations de cette importance. »

Élie Deblire : « Mais je l’ai fait ! Et les deux crises ont été bien gérées par l’administration. »

François Rion : « Ne retournez pas encore les choses en parlant de l’administration, comme si on attaquait cette dernière. Je ne suis pas d’accord quand vous dites que l’on ne répond pas. 

Déjà avant le dernier conseil communal, je vous avais informé que des réseaux se mettent en branle et qu’il fallait fédérer toutes les bonnes volontés. Surtout, ne venez pas maintenant nous reprocher de ne pas vous répondre ! »

Bon, on en reste là, après cette petite partie de ping-pong !