Au conseil communal du 31 janvier 2022: L'ADL, L'agence de Développement communal, le rapport d'activité, le budget et les comptes

 Jérôme Derochette et Jacques Gennen

(Extrait de notre compte rendu publié dans le n° 11 du mensuel Les Nouvelles de Salm)

ADL – Présentation du rapport d’activité, du budget et des comptes 

C’est Nathalie Delacollette, coordinatrice de l’ADL, l’Agence de Développement Local, qui assure la présentation.  

Elle l’entame avec la présentation des comptes et du budget en précisant que le budget prévisionnel s’étale sur une période de 6 mois pour pouvoir présenter une année comptable basée sur une année civile à l’avenir. 

Quelques chiffres-clés en ce qui concerne les comptes 2021 

Elle évoque les différents subsides qui constituent l’essentiel des recettes d’un budget dont les recettes et les dépenses avoisinent les 200.000 euros. 

Elle précise, en ce qui concerne les chèques-commerces distribués dans le cadre de la crise sanitaire que « l’opération est neutre en termes de résultats : il n’y a aucun bénéfice pour l’ADL qui sert juste d’intermédiaire et c’est pour cette raison que les flux financiers n’apparaissent pas dans les comptes. »

 

François Rion : « Je suis quand même fort étonné que le reviseur ait validé cette non-inscription financière liée à l’opération des chèques commerces dans les comptes. Même si l’opération est blanche, ça laisse au moins une trace.

Pour un montant pareil, car c’est un passage d’argent conséquent et parfois controversé, je suis surpris qu’on n’en trouvera plus une trace, dans un an ou deux. Ça quitte le compte communal et ça ne va nulle part. Ce n’est pas très lisible, ni très transparent. Je m’étonne vraiment que le réviseur laisse passer ça. » 

Élie Deblire : « La trace, c’est au travers d’un bilan que nous la verrons. Dans les créances et les dettes, on pourrait retrouver cette opération mais ici nous sommes dans un compte de résultats. » 

François Rion : « Je reste tout de même surpris. Je reste également sur ma position quant à cette opération qui reste discrète. » 

Jacques Gennen apporte une information utile : « Philippe Gérardy et moi, nous étions commissaires aux comptes. C’est vrai que j’ai questionné le réviseur d’entreprise sur l’absence dans les comptes des flux financiers concernant les chèques commerces.  

Le réviseur a répondu à ma question dans une annexe à son rapport. J’avais aussi demandé un tableau particulier concernant les entrées et les sorties de ces chèques commerces et je pense que cela a été fait. » 

Nathalie Delacollette : « On sait ce qui est sorti et rentré. On sait même dire qu’on a 87,5 % de retour. On n’a pas encore finalisé ces chiffres car les commerçants ont 6 mois après la date de péremption pour rendre les chèques. Mais on a les chiffres concernant les montants et on sait aussi quel pourcentage a été dépensé dans quel secteur. » 

Rapport d'activité et projets

Après avoir présenté le budget prévisionnel de l’ADL, Nathalie Delacollette commente le rapport d’activité et les projets qui se déclinent en quatre axes principaux pour lesquels elle détaille quelques actions.  

Axe 1. Relancer et soutenir les réseaux d’entreprises locaux

Dans ce premier axe, elle évoque notamment le week-end du client et la fête du commerce qui regroupent plus de 50 commerces. Elle épingle également l’opération « Salm Friday » qui vise à encourager la consommation locale.  

Elle précise ensuite que dans le cadre de l’aide à l’Horeca face à la crise de la Covid-19, 26 demandes ont été rentrées sur 40 courriers envoyés. Il y a eu des aides accordées pour un montant de 34.203 euros, sur les 38.500 euros de subside communal. Le reste a été redistribué aux métiers de contacts.

Nathalie Delacollette rappelle également l’adhésion de notre commune, depuis 2020, à la Confédération luxembourgeoise des Associations de Commerçants et ajoute : « Nous verrons ce que ça peut nous apporter. » 

En ce qui concerne les chèques commerces « Covid », 92 commerces ont participé à l’opération. Le montant distribué par la Commune aux citoyens est de 118.280 euros dont 105.705 euros en chèques ont été utilisés dans les commerces, soit 87,5 % de retour. « Un très bon pourcentage, souligne la coordinatrice, quand on sait que la moyenne des ADL qui ont proposé le même système tourne autour de 80-85 %. » 

Axe 2. Améliorer l’environnement entrepreneurial 

Cet axe concerne notamment le soutien aux porteurs de projets et à la création de commerces notamment. Quand on s’intéresse au suivi de la prime communale, on remarque que cinq dossiers ont été rentrés en 2020 et trois en 2021. Deux dossiers sont attendus pour 2022. 

En ce qui concerne l’opération « Mobijob », le véhicule mis à disposition a fait l’objet de 4 locations en 2021. 5 personnes ont été aidées pour avoir le permis pratique, 2 pour le permis théorique. En outre, un vélo électrique a été acheté et devrait être mis en route au printemps.  

Axe 3. Développer le potentiel touristique de l’entité 

Les actions portent essentiellement sur l’image de la commune, sur la promotion du commerce équitable ou encore sur la carte des producteurs locaux pour les touristes.  

Axe 4. Valoriser les spécificités agricoles et forestières 

Le gros dossier à venir concerne évidemment la coopérative « Mangez fermier ». Les actes ont été signés le 23 décembre dernier. 15 producteurs et divers consommateurs et sympathisants en font partie. 

 

« Un gros travail a également été opéré concernant la création de l’identité visuelle, le développement d’un site et la création d’une page Facebook. Maintenant, nous sommes dans le travail de réflexion avec l’architecte pour aménager l’espace du magasin, rue Général-Jacques dans le bâtiment appartenant à l’ASBL les Hautes Ardennes, l’ancienne boucherie Léonard, » précise Nathalie Delacollette

Dans les cartons, on trouve aussi le projet de gestion collective des petites forêts privées et la valorisation des arboreta, de Bêchefa notamment, tant du point de vue pédagogique qu’en matière de sensibilisation, avec l’aide de Jacques Rondeux. 

Le débat 

Élie Deblire souligne que cette présentation montre le travail important réalisé par l’ADL ainsi que son suivi.  

François Rion enchaîne : « Oui, j’ai tout de même un ou deux états d’âme. Il y a des travaux qui se font, mais je pense qu’il faut atténuer, malgré la qualité du travail presté, l’impact des résultats et l’optimisme qu’on peut développer autour. Même si beaucoup de travail est fait, la situation n’est pas repartie vers un nouvel élan. 

Comme je l’ai déjà dit, il y a des problèmes de plus en plus graves malgré des réussites pour les commerces locaux. En ce qui concerne la coopérative, c’est ici que je dois livrer cet état d’âme dont je vous parlais. J’ai regretté, malgré toute la bonne volonté, le manque d’ambition.

Le travail est fait, c’est certain, mais il faut insister encore sur l’importance capitale de créer rapidement des réseaux de producteurs locaux car, même si des gens font des démarches créatrices, le découragement guette pour certains pour de bonnes et mauvaises raisons. Il faut créer des blocs pour tenir bon.  

Face à cette démarche de commerce de production locale qui a pris un bel essor un peu partout, il y a en effet une réponse de la grande distribution qui contre-attaque tout de suite. Il ne faut pas croire que différents systèmes économiques ou alimentaires vont pouvoir cohabiter. Il faudra un moment donné que le choix se fasse, que le combat se gagne d’un côté ou de l’autre. Il est donc très important de créer des réseaux de producteurs locaux qui soient performants.  

Il faut encourager, mais aussi démultiplier les ambitions. Il ne faut pas s’arrêter là si ça marche avec 15 producteurs. Ça a une importance capitale pour notre avenir. » 

Il termine : « Merci pour le travail réalisé mais il faut continuer pour conserver l’arc tendu. » 

Élie Deblire : « Il ne faut pas minimiser le travail fourni. On sait que l’offre est inférieure à la demande. C’est vrai que les grandes surfaces ont évidemment bien compris qu’il fallait faire de plus en plus de la place pour les produits locaux.  

On voit d’ailleurs beaucoup de producteurs locaux qui se tournent eux-mêmes vers les grandes surfaces pour écouler leur production. C’est pour ça qu’on doit mettre en place des coopératives. Car ces producteurs n’ont pas le temps et les moyens d’œuvrer seuls dans leur coin. Mais ne minimisons pas nos efforts à l’échelle qui est la nôtre et ne minimisons pas non plus les marchés qu’on organise. » 

François Rion rétorque : « Vous pensez que j’ai minimisé la valeur du travail ? Je ne minimise pas, que ce soit clair. »  

Au vote, le rapport d’activités est unanimement approuvé, de même que le plan d’entreprise et le budget. En ce qui concerne les comptes 2021, on enregistre par contre un vote défavorable des trois conseillers écolos.